Par Daniel Grason
Né le 23 avril 1908 à Blonié (région de Mazovie, Pologne), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; mineur, terrassier ; communiste ; militant de la Main-d’œuvre immigrée (MOI) ; résistant au sein du Front National pour la liberté et l’indépendance.
Stanislas Oboda vint en France à la fin des années vingt. Il épousa en 1940 Madeleine, dite Catherine, qui fut agent de liaison des FTP-MOI, chargée du transport des armes. Le couple eut un enfant en 1941, Nadia.
Stanislas Oboda exerça le métier de mineur de charbon à Meyreuil (Bouches-du-Rhône). Venu en région parisienne, il demeurait 38 rue Jean-Jaurès à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine). Le 16 janvier 1941, il obtint du consulat ou de l’ambassade le droit d’être rapatrié en Union soviétique. Il travaillait comme terrassier pour la firme allemande Brandt à Cormeilles-en-Parisis (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
Karl Boemelburg, commandant SS-Sturmbannführer de la police de sécurité et du renseignement de la Sipo-SD considéra Stanislas Oboda comme un « Haut fonctionnaire de l’organisation communiste polonaise ». Il fut arrêté le 7 août 1942 à son domicile de Puteaux puis interné au camp de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Des résistants posèrent deux engins explosifs devant le cinéma Rex le 17 septembre 1942 un peu avant 22 heures : un seul explosa. Dix-sept militaires allemands furent blessés dont un grave. Il y eut deux morts, et un employé du journal collaborationniste Le Matin fut blessé. Par mesure de représailles, les occupants décidèrent de fusiller le 21 septembre cent seize otages dont quarante-cinq au Mont-Valérien. Un texte publié en page une du quotidien Le Matin annonça un renforcement de la répression, notamment de la déportation.
Stanislas Oboda fut passé par les armes le 21 septembre 1942 à 10 h 47 au Mont-Valérien. Il fut incinéré au Père-Lachaise, puis inhumé au cimetière parisien de Thiais (Seine, Val-de-Marne).
Il a été homologué résistant au sein du Front National.
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo., BA 1748, BA 1752, BA 1819, BA 2117. – Arch. dép. Bouches-du-Rhône 150 W 184. — DAVCC, Caen, B VIII dossier 6 (Notes Thomas Pouty). – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Boris Holban, Testament, Éd. Calmann-Lévy, 1989. – Le Matin, 19 et 20 septembre 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Résistance polonaise en Saône-et-Loire. — Mémorial GenWeb. — note Jean-Marie Guillon.