GASSER Paul, Ernest

Par Jean-Louis Ponnavoy, Léon Strauss

Né le 16 mars 1921 à Riquewihr (Haut-Rhin) (autre source : Richwiller (Haut-Rhin) ), mort par accident le 29 juillet 1944 à Hessel (Rhénanie du Nord, Allemagne), technicien aux mines de potasse, agent P2 du réseau Uranus-Alsace du SR Kléber, condamné à mort avec sursis le 3 novembre 1943, mort en désamorçant des bombes.

Fils d’Ernest Gasser et de Stéphanie Ulrich, officier de réserve, Paul Gasser fut vendeur à Richwiller où il était domicilié et en 1941 il était technicien au puits Amélie 1 des Mines domaniales des Potasses d’Alsace, à Wittelsheim (Haut-Rhin) et annexé de fait, quand il fut recruté par les Services spéciaux de la Défense nationale en février 1941 pour entrer au réseau de renseignements "Uranus-Alsace". Connaissant parfaitement la langue allemande il s’employa plusieurs mois à recueillir et acheminer des renseignements sur l’armée allemande. Il fut arrêté le 14 juillet 1941 à Champagnolle (Jura) avec ses compatriotes Clément Helfer et Oscar Fega alors qu’ils s’apprêtait à rencontrer le chef du réseau. furent incarcérés à la prison de Besançon et interrogés. Il ne fut retenu contre eux que le franchissement interdit de la frontière et ils furent refoulés en Alsace en août 1941. Un dossier fut instruit par le tribunal de la division 158 qui l’adressa au Tribunal de guerre le 27 octobre 1941. Après avoir apposé les tampons « Geihem » (Secret) et « Haftsache » (Affaire concernant des détenus), ce dernier retourna le dossier à l’expéditeur. Paul Gasser fut envoyé au camp de Schirmeck en décembre 1941, puis à Strasbourg (Bas-Rhin annexé de fait) avant d’être envoyé à Berlin, à Stuttgart (Wurtemberg) puis à Ulm (Wurtemberg). Lors de l’invasion de la zone libre en novembre 1942 les allemands découvrirent des documents secrets à Lyon et firent parler un agent ce qui entraîna une vague d’arrestations en Alsace. Le 15 décembre 1942 Paul Gasser se vit accusé d’atteinte à la sûreté de l’État ainsi que 19 autres détenus dans le cadre de la liste des affaires n°105 du 30 mars 1943. La plupart d’entre eux échapperont à la mort à l’exception de Paul Gasser, Oscar Fega, Clément Helfer, Charles Lamouche, Louis Voegtli et Émile Wetterwald. Le dossier fut instruit par le Tribunal du peuple et transmit au Tribunal de guerre du Reich qui le retourna le 5 avril.
Le 3 novembre 1943, il fut jugé à nouveau par le Volksgerichtshof siégeant à Strasbourg et présidé par le terrible juge Roland Freisler, ainsi que 14 autres accusés. Condamné à mort en compagnie de Clément Helfer et Louis Voegtli, il bénéficia d’un sursis pour être affecté au désamorçage des bombes alliées non explosées, dans un Himmelfarhrtskommando ou commando suicide. Il fut amené le 17 juillet 1944 à Rheinbach, puis à Hessel, où il trouva la mort le 29 juillet 1944 en pratiquant sa dangereuse besogne.
Il obtint la mention « mort pour la France » et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR). Paul Gasser fut fait à titre posthume chevalier de la Légion d’honneur, Croix de Guerre avec étoile de vermeil et médaillé de la Résistance.
Il fut homologué comme agent des Forces françaises combattantes (FFC).
Son nom figure sur le mémorial des services spéciaux, à Ramatuelle (Var).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159105, notice GASSER Paul, Ernest par Jean-Louis Ponnavoy, Léon Strauss, version mise en ligne le 28 mai 2014, dernière modification le 12 juillet 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Léon Strauss

Sources : site de l’Association des Anciens des Services spéciaux de la Défense nationale – - www.calixo;net/ - Walter Wagner, Das Volksgerichtshof im nationalsozialistischen Staat, , Munich, 2011, p.481.— Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich, éd. du Cherche midi, Paris 2014.— Wikipédia.— Mémorial GenWeb.

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