POUGHON René, Elie, Marcel alias Jim

Par Jacques Girault

Né le 29 janvier 1925 à Saint Hilaire-les-Monges (Puy-de-Dôme), mort le 5 mai 1995 à Aubenas (Ardèche) ; professeur ; résistant ; militant syndical ; militant communiste dans le Var.

Fils d’un agriculteur, aux idées catholiques, sympathisant communiste et d’une agricultrice, René Poughon déclarait avoir entraîné ses camarades à refuser, comme lui, en 1941 d’écrire une lettre scolaire au Maréchal Pétain. Plus tard, ses parents hébergèrent des réfractaires. Dans l’article que lui consacra Le Petit Varois du 8 avril 1958, il était écrit que la ferme de ses parents avait été brûlée par les Allemands en mars 1944 et qu’il avait alors rejoint le maquis. Il se trouvait dans un maquis FFI le 14 juillet 1944, et participa aux combats pour la libération de Clermont-Ferrand, le 27 août 1944. C’est peu après celle-ci qu’il signa un article dans l’organe des Jeunesses communistes du Puy-de-Dôme avant de revenir à la vie civile le 13 octobre 1944. Après avoir été reçu au baccalauréat (série Philosophie), il devint instituteur puis, après avoir été reçu à l’Ecole normale nationale d’apprentissage en 1947, fut nommé professeur d’enseignement général dans un centre d’apprentissage de Marseille. En congé de langue durée en 1953, il obtint un poste de professeur d’enseignement général (lettres) au centre d’apprentissage, futur collège d’enseignement technique de Draguignan (Var) en octobre 1954.

Il se maria en juillet 1945 à Saint-Priest-les-Champs (Puy-de-Dôme) avec une vendeuse devenue représentante en publicité, fille d’un ouvrier anciennement membre de la CGTU.

Membre du Syndicat national de l’enseignement technique-CGT depuis 1946, il fut élu délégué du personnel du centre d’apprentissage au quartier Sainte Anne à Marseille (Bouches-du-Rhône) de 1949 à 1951 puis fut membre du bureau de la section syndicale de 1951 à 1954. A Draguignan, il fit partie de la commission exécutive de l’Union locale CGT à partir de 1964.

Membre du groupe de la Jeunesse communiste depuis septembre 1944 à la caserne, Poughon adhéra au Parti communiste français à Clermont-Ferrand en 1945. Habitant Marseille, il fut tour à tour secrétaire de la cellule Camélinat (1946-1947), secrétaire des sections communistes de Castellane (1948-1949) puis des Chartreux (1949-1954). Il fut condamné à des peines d’amendes lors de ses actions militantes pour obtenir un vote pour la Paix (1949-1950, contre Daladier 1950, ou à la suite d’une réunion pour la libération d’Henri Martin en 1953.

Passé dans le Var, trésorier de la cellule communiste de Lorgues (1954-1955), il devint secrétaire de la section communiste de Draguignan le 20 novembre 1955. Il devint membre du comité de la fédération communiste de 1956 à 1970.

Il fut candidat au Conseil général dans le canton de Comps en 1955, le 20 avril 1958 et dans le canton de Draguignan en 1964. Le 8 mars, il arriva en quatrième position avec 981 voix sur 11 298 inscrits. Il fut candidat aux élections municipales de Draguignan le 8 mars 1959, en deuxième position sur la liste « de défense républicaine et laïque pour les libertés communales » (PCF).

Lors d’une réunion des communistes dracénois élargie aux militant du Haut-Var après une réunion du Conseil général en juin 1958, avec la participation de Toussaint Merle, Poughon s’éleva contre l’exécution d’Imre Nagy et de ses compagnons hongrois en 1956. Merle justifia ces exécutions, ce qui provoqua une tension au cours de laquelle Poughon le gifla en déclarant, selon le rapport des Renseignements généraux du 21 juin 1958, « A l’avenir tu te trouveras d’un côté de la barricade et moi de l’autre », épisode resté ancré dans la mémoire des militants communistes locaux. Selon ces derniers, Poughon reprochait aussi à Merle d’avoir obtenu d’être élu député en 1956 à la place d’un candidat représentant de la paysannerie du Haut-Var.

Poughon fut affecté au centre national de téléenseignement à Grenoble (Isère) en 1969 en emploi de réadaptation. Il y demeura jusqu’à sa retraite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159114, notice POUGHON René, Elie, Marcel alias Jim par Jacques Girault, version mise en ligne le 27 mai 2014, dernière modification le 1er août 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F7/15525, dossier 10671 (Toussaint Merle). — Arch. Dép. Var, 1493 W 23. — Arch. Mun. Draguignan (Véronique Sarda). — Archives du comité national du PCF.— Jeune-Auvergne, n°10, 30 septembre 1944. Sources orales. — Complément Eric Panthou.

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