BAUDIFFIER Edmond, Marcel, Adrien

Le père d’Edmond Baudifier, typographe, fut tué au front pendant la Grande Guerre. Après des études supérieures de lettres classiques à Poitiers, il fut nommé professeur au collège de Thann (Haut-Rhin) en 1938. Revenu dans la Vienne après la défaite et l’annexion de l’Alsace, il enseigna à Châtellerault à partir de 1940 : il y épousa le 24 décembre 1940 une de ses anciennes élèves alsaciennes, Marie-Lucienne Hauss, réfugiée de Cernay (Haut-Rhin). De 1945 à 1977, il fut professeur au lycée Kléber de Strasbourg et rédigea en collaboration une collection de manuels scolaires de latin pour l’éditeur Magnard.

Pendant la guerre d’Algérie, il présida à Strasbourg les forums de l’Express. De 1965 à 1971, il milita à la Convention des institutions républicaines et à la Fédération de la Gauche démocrate et socialiste, dont il dirigeait l’organe trimestriel Aujourd’hui. Le Socialisme en Alsace. Candidat de la CIR soutenu par le Parti socialiste aux élections cantonales de mars 1970 à Strasbourg IV, il bénéficia au second tour du désistement communiste, mais fut battu par un UDR.

Aux élections municipales de mars 1971, il refusa de figurer sur la liste d’union de la gauche conduite par Étienne Trocmé en raison de ses divergences avec le Parti communiste sur l’URSS et sur Israël. Fidèle à François Mitterrand, il adhéra au Parti socialiste au moment du congrès d’Épinay (juin 1971). Candidat du PS aux élections cantonales partielles de septembre 1971, il affronta Pierre Pflimlin, maire de Strasbourg, et fut battu par lui au second tour. Baudiffier milita également dans les grandes organisations laïques : il présida la Fédération des œuvres laïques du Bas-Rhin (1967-1970) et la section de Strasbourg de la Ligue des droits de l’homme (1971-1980). Ce fut en cette dernière qualité qu’il anima une campagne de protestation contre l’utilisation systématique d’arrêtés préfectoraux datant de 1938 et de 1950 qui permettaient à la police de Strasbourg d’interdire la distribution gratuite de tracts politiques ou syndicaux. À la même époque, il reconstitua la section de Strasbourg de la Ligue internationale contre l’antisémitisme qu’il présida jusqu’en 1979.

Initié à la franc-maçonnerie en 1968 ou 1969, il fut vénérable de la loge des Frères réunis de Strasbourg en 1974 et atteignit le 18e degré dans l’échelle des grades du Grand Orient de France. Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1971.