BISTESI Jean. Pseudonymes dans la Résistance : Mutte, Besson, Picard, Hourst

Par Jean-Pierre Besse, Jean-Luc Marquer

Né le 9 juillet 1906 à Fraize (Vosges), abattu le 29 novembre 1943 à Grenoble (Isère) ; professeur à l’Institut d’électrochimie ; chef départemental du groupe "Combat", résistant NAP puis MUR en Isère, homologué Forces françaises combattantes et Forces françaises de l’intérieur

Jean Bistesi était le fils de Gaudence, Jean, Marie, artiste musicien, et de Jeanne, Marie Houël, son épouse. Il naquit au domicile de ses grands parents maternels.
Son père, né à Novare (Italie), obtint la nationalité française par décret du 6 mars 1928.

La famille quitta Fraize (Vosges) en 1914 et s’installa à Nice où Jean Bistesi fut élève au lycée Masséna. En 1924, il vint s’installer à Grenoble pour préparer le diplôme d’ingénieur et une licence de sciences. Il entra en 1927 dans un laboratoire de la faculté des sciences comme attaché au service des échantillonnages et d’analyses des produits électrométallurgiques. En novembre 1930, il devint chargé de conférence et de travaux pratiques en électro chimie. Il était professeur à l’institut d’électrochimie et d’électrométallurgie, rue Hoche à Grenoble et était domicilié à Saint-Martin-le-Vinoux au « Belvédère » depuis juin 1940.

Membre de Combat, il fut d’abord chef du ROP (recrutement organisation propagande). Il avait pour pseudonyme Mutte. Puis il passa à la NAP en novembre 1942, il était alors Besson et devint chef départemental du mouvement Combat en janvier 1943 et prit pour pseudonyme Picard ; Il était à ce titre membre de l’État-major départemental de l’Armée secrète. Il participa sous le nom de Hourst à la création des MUR et organisa le maquis Saint-Ange en Isère.

Le 29 novembre 1943 vers midi, trois hommes, deux Allemands et un Français, Raoul Rollin, un milicien grenoblois, se présentèrent à l’Institut d’Électrochimie de Grenoble, et demandèrent Jean Bistési. Celui-ci, qui était sur le point de partir fut désigné par la concierge.
On le menotta mais il se débattit. Il fut alors blessé de deux balles de mitraillette, puis achevé d’une balle dans la tête par Raoul Rollin.
Sa citation mentionne « Agent de renseignements courageux et dévoué, a appartenu à l’organisation départementale de la NAP dès sa création, il fut tué lors des événements tragiques de Grenoble en novembre 1943. »

Il fut homologué, à titre posthume, capitaine FFI en juillet 1945. La mention "Mort pour la France" lui fut attribuée en janvier 1958. Il a été décoré de la Légion d’honneur et de la Médaille de la Résistance avec rosette.
Il est enterré au cimetière communal de Saint-Martin-le-Vinoux.

Une plaque est apposée dans le hall de l’Université de Grenoble et a été inaugurée le 29 novembre 1944 en présence de son épouse. Dans la ville, son nom est gravé sur la plaque commémorative de l’INPG , sur le Mur des martyrs de la résistance, à Livet-et-Gavet (Isère) sur le Mémorial du maquis de l’Oisans, et à Nice (Alpes-Maritimes) au lycée Masséna.
Une rue à Grenoble et à Eybens (Isère), une allée à Domène (Isère), portent son nom.


Voir : Grenoble (Isère), 25 au 29 novembre 1943, la Saint-Barthélémy grenobloise

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159163, notice BISTESI Jean. Pseudonymes dans la Résistance : Mutte, Besson, Picard, Hourst par Jean-Pierre Besse, Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 28 mai 2014, dernière modification le 9 janvier 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Jean-Luc Marquer

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 61602 ; GR 19 P 38/2 — AVCC Caen AC 21 P 23842 (à consulter) — M. Flusin, « Jean Bistesi (1906-1943) », Annales de l’université de Grenoble, tome 21, 1945. — Pierre Giolitto, Grenoble 40-44, Perrin, 2001 — Patrice Escolan, Lucien Ratel, Guide Mémorial du Vercors résistant, le Cherche-Midi, juin 1994 — Mémorial Genweb. — JORF Gallica — Geneanet — État civil.

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