POZZO DI BORGO Olivier, Vincent, Napoléon, Joseph, Victor

Par Jacques Girault

Né le 3 juin 1900 à Paris (XIIIe arr.), mort le 10 avril 1991 à Alençon (Orne) ; professeur agrégé de philosophie puis inspecteur général de lettres ; résistant

Son père était décédé lors de sa naissance. Fils d’une institutrice, Olivier Pozzo di Borgo, bachelier en 1916, licencié ès-lettres à la Sorbonne en 1917, fut élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm de 1919 à 1922 et obtint l’agrégation de Philosophie en 1921. Après son service militaire en 1922-1923 qu’il termina comme professeur au Prytanée de la Flèche (Sarthe), nommé pour quelques mois au lycée de Niort (Deux-Sèvres), il obtint le lycée d’Alençon en 1924. Après avoir bénéficié d’une bourse David-Neill pour financer un séjour en Allemagne en 1926-1927, il fut nommé au lycée d’Annecy (Haute-Savoie) en 1936 puis obtint une chaire au lycée Hoche à Versailles en 1938.

Pozzo di Borgo se maria en décembre 1928 à Alençon. Le couple eut quatre enfants.

Dans les débats de la Société des Agrégés, il intervint pour les politiser, ce que refusait la Société. Ainsi, le 29 mars 1930 la question du surmenage et des compressions horaires décidées par les pouvoirs publics l’amena à dénoncer la "démagogie des politiciens" et à demander la radiation d’Édouard Herriot de sa qualité de membre d’honneur de la Société, proposition qui fut refusée. Il collaborait à la Revue de Métaphysique. Il participa à l’ouvrage dirigé par Albert Rivaud, L’éducation et l’idée de patrie, préfacé par Abel Bonnard, publié en 1936 dans la collection du cercle Fustel de Coulanges qui regroupait les professeurs de droite.

Mobilisé en septembre 1939 comme capitaine d’infanterie, Pozzo di Borgo, démobilisé, fut affectée sur un poste de professeur au lycée Lyautey à Casablanca avant d’être mis à la disposition du ministère des Affaires étrangères. Au cours de l’année 1941, il écrivit des lettres pro-anglaises qui critiquaient l’entourage du maréchal Pétain. Ces lettres furent interceptées. Interrogé par la Sûreté, il exprima des regrets, mais les autorités commencèrent à douter de la validité de son détachement. Aucune décision n’intervint et il continua à manifester son soutien à la France libre. Après le débarquement des Alliés en 1943, il fut détaché, en décembre 1943 comme chef de service de l’enseignement secondaire au commissariat de l’Éducation Nationale créé par le Gouvernement provisoire en Algérie. Rentré en métropole, il présida le Conseil supérieur d’enquête de l’Éducation nationale jusqu’en août 1945 avant d’être chargé des fonctions d’inspection générale et de direction de l’enseignement du second degré au Commissariat de l’Éducation nationale à Alger. Nommé inspecteur général à titre provisoire, il fut titularisé définitivement deux ans plus tard. Il exerça comme inspecteur général en lettres entretenant avec les syndicats de bonnes relations.

A la fin de 1954, il signa la déclaration constitutive de l’ Union démocratique du travail avec 16 personnalités (5 gaullistes : Mme de Lipowski, Louis Vallon, Manuel Bridier, René Capitant, Roger Sauphar ; 6 membres de JR : André Denis, Georges Montaron, Jacques Nantet, Bertrand Schneider, Camille Val, Maurice Lacroix ; 2 MRP : Léo Hamon, Georges Marée, un ancien progressiste : Paul Rivet et Jean Cassou.

Au début des années 1960, aux éditions Jean-Jacques Pauvert, Pozzo di Borgo présenta des textes politiques de Benjamin Constant, ainsi que ses Mémoires des Cent jours et De Buonaparte et des Bourbons de Chateaubriand.

Il partit à la retraite en 1966 et se retira dans l’Orne d’où son épouse était originaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159173, notice POZZO DI BORGO Olivier, Vincent, Napoléon, Joseph, Victor par Jacques Girault, version mise en ligne le 29 mai 2014, dernière modification le 29 mai 2014.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F17/27210, 28421 (dossier Bonin), 28774. — Notes d’Alain Dalançon et d’Yves Verneuil.

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