LEYMARIE Louis, Auguste [Seine-Maritime]

Par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré

Né le 20 juillet 1888 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort à Dieppe (Seine-Maritime) le 15 juin 1958 ; chauffeur d’auto, nettoyeur puis mécanicien de route aux chemins de fer de l’État ; syndicaliste CGT, révoqué en 1920 ; militant socialiste.

Fils d’un cultivateur et d’une cuisinière, Louis Leymarie, blond roux, aux yeux gris bleus d’1m71 (matricule militaire), était chauffeur d’auto à Paris lorsqu’il signa un engagement de trois ans dans l’artillerie à la mairie du 16éme arr. le 1er juin 1907. Libéré le 1er juin 1910 comme sous chef mécanicien, il entra aux chemins de fer de l’État le 5 septembre 1911, affecté comme nettoyeur traction au dépôt de Dieppe.

Secrétaire du syndicat CGT des Cheminots de Dieppe à partir de 1913, il fut l’un des 60 délégués au congrès constitutif de l’Union départementale de Seine-Inférieure tenu salle Franklin au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) le 19 octobre 1913, à l’issue duquel Pierre Grandin fut élu secrétaire.

Militant de la Fédération de Seine-Inférieure du Parti socialiste, Louis Leymarie fut candidat aux élections législatives du 26 avril 1914 dans la première circonscription de Dieppe, pendant que son collègue Albert Gicquel était candidat dans la seconde circonscription. Louis Leymarie obtint 512 voix, et Albert Gicquel 72 voix.

Mobilisé dans l’artillerie le 2 août 1914 et affecté spécial aux usines Schneider d’Harfleur près Havre le 15 septembre 1915, il fut remis à disposition des chemins de fer de l’État au dépôt de Dieppe le 12 février 1916. Le 10 mars 1917, il fut l’un des 350 cheminots qui réactivèrent le syndicat CGT local dont le secrétariat général fut confié à Louis Reine puis à Pierre Dréau à partir d’octobre 1918. Leymarie était secrétaire de la section traction et rejoignit le camp des minoritaires qui prirent le contrôle de l’organisation le 26 janvier 1920 lors d’une grande assemblée réunie à 20 heures, salle des conférences, rue Victor Hugo. Robert Arpajou succéda à Pierre Dréau assisté de Moïse Clémence et André Perry (secrétaires adjoints), Léon Lemonnier (trésorier) et Cyrus Pelletier (trésorier adjoint).

Le 29 février 1920, alors que la première grève nationale des cheminots avait été déclenchée la veille, les Dieppois cédèrent devant le déploiement de la force militaire en gare de Dieppe et la menace de révocation brandie par le ministre provoqua un flottement parmi les grévistes. Le lendemain, ils n’était plus qu’une centaine sur les plus de 1 100 employés des chemins de fer de la ville. Le 13 avril suivant, alors qu’il était toujours secrétaire de la section syndicale de la traction de Dieppe, il intervint dans le débat qui eut lieu à l’assemblée générale du syndicat des cheminots de Dieppe, présidée par André Perry, avec comme assesseurs Gustave Girot, et Cyrus Pelletier du dépôt. À peu près le même scénario se produisit lors de la grande grève du mois de mai, les grévistes étaient moins nombreux que dans les autres centres du département (2% à l’exploitation, 12% à la traction, 50% aux ateliers, contre 25%, 79% et 92% à Sotteville-lès-Rouen). La plupart reprirent assez vite le travail d’autant que les quatre principaux meneurs avaient été révoqués, Sylvain Laffargue le 9 mai, Louis Leymarie et André Perry le 12 et Robert Arpajou le 16.

Sa révocation confirmée le 12 juillet 1920, Louis Leymarie continua à vivre à Dieppe ou il fut réintégré le 21 août 1924 comme mécanicien de route. Il rejoignit peu après le syndicat unitaire (CGTU) des Cheminots de Dieppe dirigé successivement par Henri Robin (1922-1925), Robert Patin (1926), Louis Fouray (1927- 1929) puis [Émile Chaplin212687] (1930-1935). À la tête de la section technique des mécaniciens et chauffeurs, le 17 août 1928, il fut le secrétaire de séance d’une réunion générale du syndicat, tenue en présence de Fouilleul* et de Louis Baudu. En août 1936, alors que la fusion confédérés et unitaires avait été réalisée, il était toujours secrétaire de la section mécaniciens chauffeurs du syndicat CGT des Cheminots de Dieppe.

En 1926, il était membre du bureau de la section dieppoise de l’ARAC.

Louis Leymarie avait épousé Clémentine Girot le 24 février 1912 à Dieppe où il se remaria le 15 novembre 1933 avec Louise Quatresous. Il habitait à Dieppe rue Langlois en 1911, 31 grande rue en 1923, rue Louis de Bures en 1927 et 32 rue de l’épée en 1939. Il y mourut le 15 juin 1958.

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Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159254, notice LEYMARIE Louis, Auguste [Seine-Maritime] par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 10 mars 2022, dernière modification le 1er septembre 2022.

Par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Dép. Seine-Inférieure, 10 M 358, 10 MP 1408 Bureaux syndicaux 1918-1919, 10 MP 1406 Bureaux syndicaux 1920, 10 MP 1313 grève des cheminots 1920. — Vérités, mensuel de l’Union des syndicats ouvriers du Havre, décembre 1913. — La France Socialiste, par Hubert-Rouger, Tome III, dans l’Encyclopédie socialiste, syndicale, et coopérative, de l’internationale ouvrière, dite de Compère Morel. — Le Prolétaire Normand, 31 août 1928 Presse locale de Dieppe : La Vigie, l’Impartial, l’Éclaireur, au Fonds ancien de Dieppe. — Le Peuple, 10 juillet 1924. — Arch. Dép. Loire-Atlantique Matricule militaire. — Arch. Com. Nantes État civil. — la Tribune des cheminots 15 août 1936. — Notes de Louis Botella.

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