BAUDRY Claude, Louis

Par Jacques Girault, Jean Reynaud

Né le 8 mars 1908 à Lyon (Rhône), mort le 27 mai 1999 à Verrières-le-Buisson (Essonne) ; instituteur puis professeur ; militant syndicaliste (SNI puis SNES) ; militant communiste dans la banlieue Est de Paris ; conseiller municipal de Saint-Mandé et de Vincennes (Seine).

Fils d’un aide-maçon et d’une papetière (dans la biographie qu’il remplit en 1955, il indiquait que sa mère était une femme de ménage catholique), Claude Baudry fut élevé dans une famille catholique. Il milita dans l’Association catholique de la jeunesse française (ACJF) dans laquelle il fut membre d’un comité fédéral. Il avait participé avant la guerre à un congrès des étudiants contre la guerre et le fascisme, en Belgique. Il effectua son service militaire dans l’aviation et le termina comme sergent.

Employé, Claude Baudry devint instituteur à Montreuil (Seine, Seine-Saint-Denis) au groupe scolaire de la rue de Rosny. Il se maria en mai 1935 à Vincennes (Seine, Val-de-Marne) avec Gisèle Lepinois, fille d’un électricien, professeur de collège, communiste ; le couple eut deux enfants.

Claude Baudry participa à des actions de résistance. En février 1944, il distribuait des tracts en direction des troupes allemandes. Arrêté le 2 août 1944 par la police française dans un couloir de la station de métro Nation, il fut relâché. Chef du groupe FFI de Saint-Mandé (Seine, Val-de-Marne), il participa aux combats de la libération dans la région parisienne et particulièrement à celui, fort meurtrier, de la barricade de la place Tourelle à Saint-Mandé. Il fut homologué FFI.

Claude Baudry adhéra au Parti communiste français le 2 août 1944 et devint le secrétaire de la section de Saint-Mandé. Membre de la cellule communiste Langevin à Montreuil, il suivit une école fédérale à Bagnolet (Seine, Seine-Saint-Denis). Secrétaire de la section communiste de Vincennes en 1957, où il habitait désormais, il devint membre de la commission de contrôle financier de la fédération communiste Seine-Nord-Est de 1956 et ne fut pas réélu lors de la conférence fédérale de juin 1962. Le prétexte donné soulignait qu’il avait « consacré son activité plus particulièrement à des organisations laïques qui l’absorbent ». En effet quand il était instituteur, militant du Syndicat national des instituteurs (SNI), il était le sous-secrétaire de la section de Montreuil jusqu’en 1948.

Titulaire d’une licence ès sciences, d’un diplôme d’études supérieures de mathématiques (mention astronomie), il enseignait aussi au cours complémentaire agricole dit « École départementale d’agriculture » attenant. Après avoir obtenu le CAPES de mathématiques, il devint professeur au lycée Jean Jaurès de Montreuil. Il fut un des responsables de la section SNES de l’établissement jusqu’à sa retraite en 1969.

Claude Baudry avait travaillé bénévolement à l’Humanité comme rédacteur pendant les étés 1954 et 1955.

Candidat sur la liste « Union patriotique de la Résistance » aux élections municipales de mai 1945 à Saint-Mandé, il ne fut pas élu. À nouveau candidat, en deuxième position, sur la liste « d’union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux », présentée par le PCF, il devint conseiller municipal de Saint-Mandé le 19 octobre 1947 avec trois colistiers. Membre de la première commission (finances, budget, personnel communal, enseignement), il participa à toutes les réunions du conseil et intervint très souvent dans les débats (débats budgétaires, attribution de subventions aux seules associations laïques, enseignement) au nom de ses camarades. Il s’opposa, en de nombreuses autres occasions avec les élus communistes, aux propositions de la majorité, et notamment lors des votes budgétaires. Par exemple, le 7 décembre 1951, il intervint contre la participation de la commune à l’aménagement des deux postes de secours d’urgence de la Croix-Rouge, indiquant que ce matériel était « un élément de préparation à la guerre ».

Claude Baudry quitta son domicile de Saint-Mandé pour aller habiter Vincennes. Le 26 avril 1953, il figurait en sixième position sur la liste « d’union ouvrière et démocratique de défense des intérêts communaux dans la Paix et l’Indépendance nationale présentée par le Parti communiste français » aux élections municipales de Vincennes. Avec 5 127 voix et signes préférentiels, il était un des sept élus communistes et comme ses camarades, il ne faisait partie d’aucune commission. Le 8 mars 1959, cette fois en deuxième position sur la liste « de défense de la République et des intérêts vincennois présentée par le Parti communiste français », il obtenait 6 437 voix sur 33 946 inscrits et 21 998 suffrages exprimés et ne retrouvait pas son siège. Six ans plus tard, le 14 mars 1965, il se trouvait en troisième position sur la « liste d’union démocratique présentée par le Parti communiste français, le Parti socialiste SFIO et le Parti socialiste unifié » qui réunit 6 005 voix sur 31 791 inscrits et 23 086 suffrages exprimés. Toutefois, après le décès du maire, une élection complémentaire se déroula et Claude Baudry représenta le Parti communiste français, une nouvelle fois, comme candidat unique de la gauche. Le 5 juin 1966, il réunissait 3 131 voix sur 32 180 inscrits et 12 859 suffrages exprimés.

À la fin des années 1960, Claude Baudry alla habiter le XIVe arrondissement de Paris, 134 boulevard Brune. Plus tard, il prit part au conseil d’administration du Musée d’Histoire vivante de Montreuil. Militant de la Fédération générale des retraités, il fut le responsable des retraités du SNES de la Seine, le trésorier national du GRES qui regroupait les retraités affiliés au SNES et le trésorier de la section de la Seine-Saint-Denis de la FGR. Il participa à tous les congrès nationaux du SNES et de la FGR.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15929, notice BAUDRY Claude, Louis par Jacques Girault, Jean Reynaud, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 octobre 2021.

Par Jacques Girault, Jean Reynaud

SOURCES : Arch. com. Saint-Mandé (Rosine Gandon) et Vincennes. — Arch. IRHSES. — Arch. comité national du PCF. — SHD Vincennes, GR 16 P 39153. — Renseignements fournis par l’épouse de l’intéressé.

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