Par Gilles Pichavant
Cheminot aux ateliers de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure) ; Syndicaliste CGT.
En 1910, E. Poirier était cheminot, travaillant aux ateliers de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure). Il participa à la grève des cheminots qui dura du du 12 au 18 octobre.
Le 18 octobre 1910, les ouvriers des ateliers de Sotteville ayant appris par la presse l’appel à la reprise lancé par le comité national de grève, se réunirent à la salle de l’Eldorado vers 10 heures et décidèrent la reprise pour 14 heures.
Vers 13 heures 30, ils traversèrent Sotteville en défilant comme une troupe militaire, en rang par quatre, mais trouvèrent le portail des ateliers Budicom fermé, une affichette signée de l’ingénieur collée, disant : « l’heure de règlement aire d’entrée étant passée, la réception des ouvriers se fera individuellement ». Une délégation composée de Poirier et Alleaume fut envoyée auprès de l’ingénieur. Ils obtinrent de l’ingénieur, l’annulation des décision, et l’ouverture des portes ; à condition que les douze révoqués ne rentrent pas. Ceux-ci, présents, parmi lesquels Buissonnière, restèrent à l’extérieur, pendant que Poirier et Alleaume rentraient les derniers.
Le Journal de Rouen publia un article sur cette rentrée dans son numéro du 19 octobre. Le lendemain il publiait une lettre de protestation signée par Alleaume et Poirier, qui estimaient que l’article paru la veille laissait entendre qu’il existait une certaine connivence entre eux et les policiers présents, ce qu’ils contestaient.
Sur le grève de 1910 à Sotteville, voir aussi Léon Lebourg Georges Benoit, Charles Ragot et Michel Coatanéa.
Par Gilles Pichavant
SOURCES : Arch. Dép. de Seine-Maritime, le journal de Rouen des 19 et 20 octobre 1910, JPL 3-239.