BASSE Georges [Cheminot]

Par Gilles Pichavant

Né vers 1885 ; cheminot aux ateliers de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure) ; syndicaliste CGT.

En 1910, Georges Basse, cheminot, avait 25 ans et travaillait comme homme d’équipe aux ateliers de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure). Il y habitait 56 quai des Lavandières. Il participa à la grève des cheminots qui dura du 12 au 18 octobre. Il fut arrêté et poursuivi pour entrave à la liberté du travail, pour avoir, avec Joseph Berthelot, fait déclencher la grève dans les ateliers des chemins de fer de Sotteville.

Le 19 octobre il comparut à l’audience au tribunal correctionnel de Rouen, en même temps que Joseph Berthelot, arrêté et poursuivi comme lui pour les mêmes raisons. Un témoin à charge déclara que Berthelot abandonna le travail le 12 octobre vers 9 heures du matin avec son équipe de sept hommes dont Georges Basse faisait partie. Il témoigna les avoir entendu crier "vive la grève, haut les bras, retirez les ponts", et faire un détour par la halle de transbordement, dont les employés, en les voyant, cessèrent le travail et se joignirent au sept premiers. Enfin, à ce groupe de dix-huit hommes, s’adjoignirent au passage d’autres employées d’autres équipes, et tout le monde se dirigea vers la porte de sortie en disant "Nous ne travaillons plus, nous nous en allons". Le témoin contesta l’idée que les grévistes aient subi une intimidation quelconque, car "cette cinquantaine de collègues étaient tous syndiqués". Au surplus, ajouta-t-il, "le groupe n’avait pas une attitude menaçante".

Le 19 octobre Georges Basse fut révoqué des chemins de fer, et condamné, comme Joseph Berthelot, à 15 jours de prison et 16 francs d’amende. Mais le 25 novembre, en appel, ce jugement fut cassé, et ils furent tous les deux acquittés. Le tribunal considéra que "le groupement des employés au moment de leur départ du chantier ne constituait pas un élément d’intimidation pour les autres". Quant aux cris il admit qu’ils "n’avaient pas été poussés non plus dans cette intention". L’entrefilet du Journal de Rouen ne dit pas s’ils furent réintégrés.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159302, notice BASSE Georges [Cheminot] par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 9 juin 2014, dernière modification le 29 octobre 2022.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Arch. Dép. de Seine-Maritime, le Journal de Rouen des 20 octobre et 25 novembre 1910, JPL 3-239, et cote 10M388.

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