BISIAUX Augustin [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Mineur ; marié et père de famille ; militant anarchiste, puis socialiste de Pennsylvanie ; coopérateur, actionnaire de la coopérative de publication de L’Union des travailleurs ; parti en 1910 dans l’Indiana.

Militant anarchiste installé en Pensylvanie, lecteur prosélyte du Réveil des mineurs puis de L’Ami des ouvriers, Augustin Bisiaux résida successivement à Monongahela (1893) puis à Sunny Side, où il animait en juin 1895 le groupe La Revanche des opprimés. En janvier 1896, il était l’un des principaux responsables du groupe anarchiste Les Réveillés (ou Le Réveil) de MacDonald, qui se réunissaient à son domicile. Partisan de la coopération, il fut élu secrétaire de l’Alliance coopérative de Charleroi en 1898.

En 1902 ou 1903, Augustin Bisiaux adhéra au Parti socialiste américain et rejoignit la section locale de Charleroi. En avril 1906, il fut l’un des animateurs du meeting de soutien aux révolutionnaires russes qui se tint dans cette localité.

Lors de la fondation de la société coopérative de publication de L’Union des travailleurs début 1904, Augustin Bisiaux fut l’un des administrateurs désignés à titre provisoire pour en assurer la gestion, puis en fut élu président à titre provisoire. En décembre suivant, il fut élu membre du conseil d’administration définitif. N’hésitant jamais par ailleurs à se montrer plus que généreux, il savait aussi à l’occasion payer de sa personne pour contribuer à une meilleure diffusion du journal. Il plaça ainsi à lui seul 19 abonnements d’essai en novembre 1904. Trésorier de la commission de publication du journal en 1908, il fut chargé d’acheter le terrain et de coordonner la construction de la nouvelle imprimerie.

Toujours actif parallèlement en tant que coopérateur, Augustin Bisiaux fut élu vérificateur de la Progressive Cooperative Association de Charleroi lors du renouvellement du bureau en janvier 1903, puis reconduit dans ses fonctions par l’assemblée générale de janvier 1905. En 1908, il fut élu vice-président de la salle coopérative lors du renouvellement des officiers.

En 1910, Augustin Bisiaux partit pour l’Indiana et s’établit pour quelques mois à Linton, avant de déménager l’année suivante à Terre Haute, où Louis Goaziou lui rendit visite fin mai 1912 en revenant de la Convention nationale du PSA. En grève depuis le 1er avril, Augustin Bisiaux tuait le temps en allant à la pêche.

Sans doute de sensibilité syndicaliste-révolutionnaire, Augustin Bisiaux versa son écot en août 1912 à la souscription lancée pour hâter la libération des deux dirigeants des IWW, Joe Ettor et Arturo Giovannitti. En septembre de la même année, il prit avec Jos Lambotte l’initiative de convoquer une réunion afin de constituer une section francophone du PSA. À l’issue de la soirée, il en fut élu secrétaire et envoya à ce titre 1,65 dollar à L’Union des travailleurs afin de recevoir des exemplaires du tract « Catholique et socialiste » à distribuer. À sa demande, les membres de la section se prononcèrent également en faveur de la mise sur pied d’une Fédération de langue française du PSA.

Toujours prêt à venir financièrement en aide à l’hebdomadaire socialiste francophone, Augustin Bisiaux se porta volontaire en septembre 1913 pour verser chaque mois 10¢ et permettre ainsi la constitution d’un fonds de réserve financier. Peu après, il demanda qu’on lui envoie des cartes d’abonnement d’essai ; il prit également contact avec le secrétaire correspondant de la Fédération de langue française en formation, Jos Ricard, à qui il envoya 1 dollar de la part de la section. Lors d’un meeting animé par Louis Goaziou en novembre la somme de 5,80 dollars fut recueillie et deux nouveaux abonnements furent souscrits. Augustin Bisiaux figurait toujours sur la liste des actionnaires de la coopérative de publication rendue publique fin 1913.

Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Augustin Bisiaux demeura un zélé propagandiste, plaçant par exemple 5 abonnements d’essai en mai 1915. En sa qualité de président de la section socialiste de Terre Haute, il fut également mandaté pour participer à la formation de la Fédération socialiste française indépendante durant l’été 1915.

Augustin Bisiaux figura sur la liste des abonnés de l’Union des travailleurs jusqu’à sa cessation définitive de parution en septembre 1916.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159387, notice BISIAUX Augustin [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 3 juin 2014, dernière modification le 3 juin 2014.

Par Michel Cordillot

SOURCE : L’Ami des ouvriers, juin 1895, 29 février, 15 mai 1896. — La Tribune libre, 7 avril 1898. — L’Union des travailleurs, 15 janvier 1903, 21 janvier, 25 février, 10 mars, 17 novembre, 15 décembre 1904, 26 janvier 1905, 25 janvier, 20 décembre 1906, 6 octobre 1910, 10 août 1911, 23 mai, 22 août, 5 septembre, 10 octobre, 17 octobre, 21 novembre 1912, 6 février, 8 mai, 17 juillet, 24 juillet, 4 septembre, 25 septembre, 20 novembre, 11 décembre 1913, 5 février 1914, 4 février, 27 mai, 5 août 1915, 24 février 1916 entre autres.

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