BOUQUEGNEAU Jos [Joseph] [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Sans doute adhérent du Parti socialiste en France, Jos Bouquegneau arriva début 1907 pour s’installer à Linton (Indiana). Un de ses premiers gestes fut de s’abonner à L’Union des travailleurs en y ajoutant une petite souscription. Très vite, il adressa une première contribution sur la « Question marocaine », qui fut publiée dans les colonnes du journal. Ayant rejoint le club socialiste français de Linton, il fut l’un des animateurs de la réunion qui se tint autour du 20 juin dans cette localité pour permettre aux militants socialistes et anarchistes de confronter leurs points de vue respectifs. En septembre, il assistait à la conférence organisée par la Fédération maçonnique du Droit humain, et il en rédigea un compte-rendu pour les lecteurs de L’Union des travailleurs.

Militant actif et généreux, Jos Bouquegneau plaça de nombreux abonnements à l’hebdomadaire socialiste francophone, et il versa à plusieurs reprises son écot à la souscription permanente. Responsable de la bibliothèque des socialistes français de Linton, il commanda en mai 1908 pour plus de 50 dollars de livres par l’intermédiaire du journal ; plusieurs autres commandes suivirent en l’espace de quelques mois. Politiquement, il se rangea aux côtés de Louis Goaziou, se déclarant opposé aux anarchistes et autres extrémistes. Il fut également l’auteur de plusieurs articles appelant les femmes à se révolter contre la situation qui leur était faite dans la société capitaliste américaine.

Correspondant semi-officiel de L’Union des travailleurs à Linton, Jos Bouquegneau donna à ce journal de nombreux articles, chroniques et correspondances tout en collectant fonds et abonnements. En 1909, il fut l’un des membres du Comité des cinq mis en place par La Solidarité pour prendre en main la défense devant la justice des mineurs français chassés manu militari de Hymera par des mineurs américains xénophobes. Il lança à ce titre un appel à la solidarité financière nationale. Il quitta toutefois Linton peu après à la recherche d’un emploi et laissa le soin à Numa Chambordon de continuer à gérer cette affaire.

Installé à Aguilar (Colorado ?), Jos Bouquegneau y fit plusieurs collectes parmi ses camarades de travail au profit de L’Union des travailleurs. Il figura sur la liste des abonnés de ce journal jusqu’en 1912.