ROLAND Georges, dit Joe [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Mineur de fond ; syndicaliste ; militant coopérateur, co-fondateur puis président gérant de L’Espérance de Carona (Kans) ; membre du PSA, cofondateur de la section de Carona ; collaborateur occasionnel de L’Union des travailleurs.

Mineur socialiste installé à Scammon Mineral (Kansas), Joe Roland écrivit en juin 1908 avec Victor Massard pour annoncer aux lecteurs de L’Union des travailleurs que la grève des mineurs du Kansas était terminée. Les mineurs originaires d’Europe, qui s’estimaient lésés, étaient prêts à former un syndicat séparé. Cofondateur, quelques jours plus tard, de la section socialiste de Carona (Kansas), il fut élu membre du comité de littérature par les 27 adhérents. Abonné fidèle et généreux de L’Union des travailleurs à partir de novembre 1910, Joe Roland animait fin 1911 un Cercle d’études sociales qui organisait des réunions, des discussions, ou des cours de formation tous les dimanches. Il appelait tous les révolutionnaires à resserrer les rangs par-delà leurs divergences. Fin 1911, il entreprit de fédérer toutes les organisations socialistes francophones du Kansas en vue de préparer la fondation de la Fédération de langue française du PSA.

Militant coopérateur, Joe Roland fut élu en 1911 président gérant de la coopérative « strictement » socialiste L’Espérance (dont il avait été l’un des cofondateurs). Regroupant 125 sociétaires, cette dernière réalisa un chiffre d’affaires de 22 300 dollars au cours de sa première année d’exercice ; elle jouait également le rôle habituellement dévolu à une société de secours mutuels (ristourne aux malades, aide aux blessés, etc.). Commentant ce bilan flatteur, Joe Roland lançait un appel aux socialistes révolutionnaires pour les engager à fonder une Fédération regroupant les coopératives francophones des États-Unis.

Sympathisant avec la mouvance syndicaliste-révolutionnaire, il fit voter par le Cercle d’études Ferrer et par L’Espérance deux dons de 5 et 6 dollars respectivement pour financer la défense des deux dirigeants des IWW, Joe Ettor et Arturo Giovannitti.

Fin 1912, le travail ayant repris à plein, les perspectives de développement de la section socialiste étaient bonnes et il espérait pouvoir placer plusieurs abonnements à L’Union des travailleurs. Dans un article intitulé « Les leçons de la Commune » qu’il adressa alors à la rédaction de l’hebdomadaire socialiste francophone, Joe Roland écrivait : « La vérité est que le prolétariat brusquement appelé au pouvoir n’y était pas préparé. »

Il demeura un lecteur assidu de l’hebdomadaire socialiste francophone jusqu’à sa cessation définitive de parution en septembre 1916. Il s’était remis à utiliser son prénom français pour signer ses correspondances au lendemain du déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159440, notice ROLAND Georges, dit Joe [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 4 juin 2014, dernière modification le 4 juin 2014.

Par Michel Cordillot

SOURCE : L’Union des travailleurs, 4 juin, 18 juin 1908, 3 novembre 1910, 9 mars 1911, 2 novembre, 23 novembre, 30 novembre, 21 décembre, 28 décembre 1911, 9 mai, 1er août, 12 décembre 1912, 24 juin 1915, 6 janvier 1916 entre autres.

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