MOUNIER Baptiste [Jean-Baptiste, dit Baptiste] [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Né le 1er août 1826 à Tarascon (Bouches-du-Rhône), mort le 2 décembre 1875 à New York ; luthier puis ébéniste ; condamné à la déportation simple après le coup d’État du 2 décembre 1851 ; communard exilé à New York ; membre de l’URLF et de l’AIT, rédacteur du Bulletin de l’Union républicaine.

Luthier de formation, Jean-Baptiste Mounier était en 1851 installé comme ébéniste à Clamecy (Nièvre). Militant républicain révolutionnaire il participa activement à la création de sociétés secrètes affiliées à la Nouvelle Montagne, puis au mouvement insurrectionnel qui se développa autour de cette ville en réponse au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, ce qui lui valut d’être condamné à la déportation simple. Il fut interné à Bourges, puis libéré.

Pour avoir participé à la Commune de Paris, Baptiste Mounier dut quelques années plus tard prendre définitivement le chemin de l’exil. Installé à New York, il fut membre de l’AIT et de l’Union républicaine de langue française. Le 23 juillet 1874, il faisait partie avec C. Lorrain et Naugnay de la commission chargée de réécrire les statuts de l’Internationale à la suite de la fusion entre le Groupe révolutionnaire socialiste international (GRSI) et ce qui restait de la section 2. Au terme d’une réunion ponctuée de coups et d’insultes, le règlement proposé fut d’ailleurs refusé.

C’est sans doute lui (Mounier père) qui était membre, début septembre 1874 du comité constitué à New York pour organiser une collecte au bénéfice des déportés de Nouvelle-Calédonie. À l’époque, un rapport de police le signalait comme susceptible de recevoir des « correspondances intéressantes ».

Rédacteur au Bulletin de l’Union républicaine, Baptiste Mounier mourut accidentellement le 2 décembre 1875 à la suite d’une chute. Cent cinquante personnes l’accompagnèrent jusqu’à sa dernière demeure ; les allocutions d’usage furent prononcées sur sa tombe par Séguin et Eugène Pottier.

La veuve de Baptiste Mounier demanda une pension au titre de la loi de réparation nationale de 1881, mais celle-ci lui fut refusée.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159546, notice MOUNIER Baptiste [Jean-Baptiste, dit Baptiste] [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 6 juin 2014, dernière modification le 16 mars 2020.

Par Michel Cordillot

SOURCES : Arch. PPo, Ba/435, rapport daté de New York, le 31 juillet 1874. — AN, BB30 399. — Bulletin de l’Union républicaine, 19 septembre 1874, 17 décembre 1875 entre autres. — Denise Devos, La Troisième République et la mémoire du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, Paris, Arch. nat., 1992. — [A. Marlière], Socialisme. Insurrection de Clamecy 1851, Clamecy, Cégrétin, 1852.

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