BAURÈS Joseph

Par André Balent

Né le 22 novembre 1899 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mort le 1er décembre 1958 à Canet (aujourd’hui Canet-en-Roussillon, Pyrénées-Orientales) ; porteur aux marché de Perpignan, pêcheur à Canet ; militant communiste des Pyrénées-Orientales.

Fils de Michel Baurès, cultivateur, et de Thérèse Pierrus, Joseph Baurès fut pendant longtemps marin. Au début des années 1930, il vivait à Perpignan, impasse du Pont-Rouge. Journalier, il travailla pendant quelques années comme portefaix au marché de gros de la capitale du Roussillon. Dès 1931, il était un militant en vue du Parti communiste de Perpignan auquel il avait adhéré en 1927. Le 18 octobre 1931, son parti présenta sa candidature aux élections au conseil d’arrondissement de Perpignan dans le canton de Perpignan-Est. Léopold Roque* était son colistier. Il recueillit 147 voix (inscrits : 6 430, votants : 3 313). Il fut arrêté en 1932 pour avoir manifesté avec les chômeurs puis acquitté après fait la preuve de l’absence de fiabilité d’un rapport de police.

Lorsque Léo Figuères se rendit à Perpignan au cours de l’été 1933, il fit la connaissance de Joseph Baurès dont il traça le portrait suivant : « Ancien marin, Baurès, qui faisait à l’époque le dur métier de portefaix au marché de gros, était un militant d’une fidélité à toute épreuve et qui sut le prouver dans les circonstances les plus difficiles. Son expérience humaine, sa bonhommie, son dévouement lui assuraient la confiance de très jeunes que nous étions. » À ce moment, la Jeunesse communiste des Pyrénées Orientales que dirigeait Joseph Baurès ne comprenait plus que deux groupes à Perpignan et à Coustouges dans le Haut Vallespir. Joseph Baurès communiqua une liste de noms à Léopold Figuères qui prit en charge l’organisation des JC au plan départemental. En décembre 1934, Joseph Baurès était trésorier adjoint du rayon de Perpignan du Parti communiste qui groupait alors deux cellules et environ 180 adhérents. (Voir également : Guisset Joseph*, Rius Michel*). Il était secrétaire du SRI.

En 1935, Joseph Baurès était secrétaire du comité local de Perpignan de lutte contre la guerre et le fascisme (président : Joseph Guisset*, trésorier : Jean Batllo*.

Joseph Baurès siégea au bureau de la Région catalane du Parti communiste, à partir de sa fondation, en août 1934, et jusqu’en septembre 1939. Le comité régional, réuni à la mairie de Millas le 9 janvier 1938 l’élut à la commission d’organisation. Il fut en outre désigné, par le comité régional réuni à la mairie d’Estagel le 1er janvier 1939, comme représentant du Parti communiste au comité départemental de Front populaire et au comité départemental d’entente.

Entre 1936 et 1939, Joseph Baurès seconda Pierre Terrat*, secrétaire régional du Parti communiste, dans sa tâche de coordination des actions de solidarité à l’Espagne républicaine (voir également Gendre André*).

En septembre 1939, Joseph Baurès fut mobilisé dans la marine. Peu avant de rejoindre son unité, alors que les activités légales du Parti communiste étaient suspendues, Joseph Baurès rédigea et tira un tract. Sa sœur, Cécile Baurès* ainsi qu’une autre militante communiste allèrent en porter plusieurs paquets au bureau des autobus départementaux afin que sa diffusion fut assurée dans toutes les Pyrénées-Orientales. La police se rendit peu après au domicile de Joseph et Cécile Baurès. Celle-ci répondit : « Nous ne savons rien. (Joseph Baurès) a donné des paquets à expédier. C’est tout. » Joseph Baurès s’engagea à fond dans la lutte clandestine. Il profitait de ses permissions pour renouer des contacts avec des militants perpignanais. Dès la fin septembre ou le début octobre 1939, il organisa une réunion afin de mettre en place une direction départementale clandestine : y assistaient Pierre Garcias*, Fernand Gély*, un cheminot (Cavaillé) ainsi que deux militants âgés de Risevaltes. Il eut également l’occasion de rencontrer à Perpignan Rosette Blanc et Léo Figuères, des Jeunesses communistes. Joseph Baurès eut l’occasion de s’occuper avec sa sœur Cécile, après juin 1940, de l’imprimerie clandestine du Parti communiste, hors du Roussillon.

Après 1945, Joseph Baurès ne cessa de militer dans les rangs du PCF. Le 30 août 1948, il épousa Marguerite Gispert. Sa femme, infirme, dut bientôt être hospitalisée. Joseph Baurès afin de subvenir aux besoins du foyer s’installa comme marin pêcheur à Canet-plage, payant sa barque à crédit. Les mauvaises affaires qu’il fit influèrent gravement sur son moral et il fut contraint de s’embaucher comme manœuvre. La mauvaise santé de sa femme et ses ennuis professionnels expliquent sans doute son suicide, le 1er décembre 1958.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15959, notice BAURÈS Joseph par André Balent, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 25 avril 2017.

Par André Balent

SOURCES : RGASPI, 495 270 1615. — Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, versement du cabinet du préfet (13 septembre 1951), liasse 177 (PC et SFIO, 1934-1936), annexes au rapport du préfet au ministre de l’Intérieur, 28 décembre 1934. — Horace Chauvet, La Politique roussillonnaise (de 1870 à nos jours), Perpignan, 1934. — Léo Figuères, Jeunesse militante, chronique d’un jeune communiste des années 30-50, Paris, Éd. sociales, 1971. — Étienne Frenay, « Les communistes et le début de la Résistance en Roussillon », Le Travailleur Catalan, hebdomadaire de la Fédération communiste des Pyrénées-Orientales, 26 mai 1972. — Le Travailleur Catalan, hebdomadaire de la Région catalane du Parti communiste, 11 décembre 1937, 7 et 21 janvier 1938. — Témoignages de Léon Bourrat et Fernand Cortale, militants du PCF à Perpignan. — État civil de Perpignan.

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