FOUCART Henri [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Installé à Patton (Pennsylvanie), Henri Foucart prit part en septembre 1903 à une réunion rassemblant des socialistes anglophones et francophones. À l’issue de cette réunion, il fut décidé de former une section du PSA dont il devint membre. Il versa en outre son obole à la collecte organisée pour financer la propagande en direction des Franco-canadiens de Nouvelle-Angleterre. Victime quelques jours plus tard, d’un premier accident de mine à Saint-Boniface (Pennsylvanie), il s’abonna à L’Union des travailleurs. La première correspondance d’Henri Foucart publiée par ce journal fut une mise en garde contre les agents d’émigration qui recrutaient des candidats au départ dans les corons du Nord et en Belgique en leur promettant monts et merveilles.

Lecteur dévoué et actif, Henri Foucart plaça autour de lui à Saint-Boniface plusieurs abonnements d’un an. En novembre 1904, il fit parvenir à la rédaction un mandat de 75¢ pour payer des exemplaires à distribuer et six abonnements d’essai. En octobre 1905, il participa à la confection d’une liste de candidats socialistes qui se présenta devant les électeurs lors des élections de novembre, permettant au nombre des suffrages socialiste de doubler à Saint-Boniface par rapport aux présidentielles de 1904, passant de 7 à 14 voix.

S’étant installé à South Fork (Pennsylvanie), Henri Foucart contracta en 1906 un emprunt pour payer sa maison, et se trouva du même coup contraint d’endurer de mauvaises conditions de travail. Il considérait qu’il s’était laissé piéger et s’en voulait terriblement. L’année suivante, victime d’une série de vexations parce qu’il refusait de s’approvisionner au magasin de la compagnie, il fut forcé de quitter sa mine. Quelques jours plus tard éclatait une grève, à laquelle il participa activement, et qui se termina par la victoire des mineurs.

Début 1908, il fut victime d’un nouvel accident de mine. Rapidement guéri il se remit à militer de plus belle et put annoncer fin avril, après une réunion tenue à son domicile, la formation d’une société de secours mutuels franco-belge dont la responsabilité fut confiée à Jules Taisse, puis la formation en juillet d’une Fraternelle de secours mutuels de langue française après une nouvelle réunion chez Léon François. Cette dernière société reçut sa charte officielle début 1909.

En 1910, Henri Foucart avait une nouvelle fois déménagé avec toute sa famille pour s’installer à Saint Michael (Pennsylvanie). Une grève des mineurs y éclata le 28 mars. Elle se prolongea jusqu’à la fin du mois de mai et fut finalement perdue. Secrétaire de la section syndicale de l’UMW, Henri Foucart fut renvoyé et mis à l’index, de même que ses fils. Il ouvrit alors un petit commerce, mais la compagnie finança un magasin concurrent et où les employés étaient tenus de se fournir, le privant ainsi de clients. Cette stratégie s’avéra payante et l’année suivante, Henri Foucart fut contraint de quitter la ville pour s’établir à Portage (Pennsylvanie).

En 1912, la famille Foucart partit en Floride pour rejoindre à Hilliard le camarade Finet et la dizaine de familles de mineurs socialistes qui avaient opté pour un retour à la terre. L’année suivante Henri Foucart put annoncer à L’Union des travailleurs qu’il avait formé avec les camarades Finet, Wellens et Massouls une sorte de coopérative pour l’achat des semences et la vente de la production dont il est le secrétaire.