BERSOT Louis, Marie

Par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré

Né le 11 octobre 1898 à Verneuil-sur-Avre (Eure), mort le 6 octobre 1970 au Havre (Seine-Maritime) ; ouvrier métallurgiste, peintre puis droguiste ; syndicaliste CGTU ; militant communiste du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; membre de l’ARAC ; résistant et déporté.

Fils d’un peintre et d’une giletière, Louis Bersot, blond aux yeux bleus d’1m65 selon son registre matricule militaire, ouvrier métallurgiste mobilisé dans l’infanterie le 17 avril 1917, fut rendu à la vie civile le 12 juin 1920 après un long séjour dans l’armée d’Orient.

Devenu peintre comme son père, il était membre de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) et secrétaire de la cellule communiste de Bléville. Le 17 mars 1924, il fut condamné à six mois de prison pour embarquement frauduleux et fut alors inscrit au carnet B de la Seine-Inférieure.

Militant du syndicat autonome du Bâtiment du Havre dirigé par Émile Alliet en 1923, il appartenait avec Alexandre Pérois à la minorité favorable à un retour au sein de la CGTU.

Dans le cadre de la réorganisation de la centrale unitaire et la création le la 19ème Région qui regroupait le Seine-Inférieure et l’Eure (congrès constitutif de Rouen 28 mars 1926), les militants procommunistes, faute de pouvoir prendre le contrôle des Unions et syndicats, avaient pour mission de fonder des organisations concurrentes. La nouvelle Union locale unitaire du Havre fut créée le 20 avril 1926 avec à sa tête Henri Gautier et les minoritaires du Bâtiment constituèrent un nouveau syndicat unitaire (CGTU) en janvier 1927 fort de 116 militants. Alexandre Pérois fut élu secrétaire, Henri Famery secrétaire adjoint, Fabius de Saint Jores trésorier, Roger Dufour trésorier adjoint et Louis Bersot archiviste.

Réélu en 1928, il prit la parole en avril devant un millier de personnes, lors d’un meeting communiste dans le cadre de la campagne des élections législatives au Havre. Il s’en prit à Poincarré qu’il accusa d’avoir « fait assassiner 150 000 hommes ». Il dénonça ensuite Painlevé, pour avoir « fait assassiner 20 000 hommes au Chemin des Dames » et s’attaqua enfin à Sarraut.

En 1929, il fut candidat communiste dans le 6e canton du Havre (il réunit 134 voix) et succéda à Alexandre Pérois au secrétariat du syndicat unitaire du Bâtiment qui périclita l’année suivante.

En 1932, il abandonna la vie militante et acheta une droguerie à Sanvic (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) près du Havre.

Pendant la guerre, il rejoignit les FFI à partir de juin 1941. Arrêté le 26 septembre 1941, il fut interné, déporté le 27 avril 1943 puis libéré le 31 mai 1945. Il fut décoré de la Croix de guerre 1939-1945.

Louis Bersot s’était marié au Havre avec Germaine Degouet ; le couple avait trois enfants et habitait 30 rue Monge à Sanvic près du Havre en 1929.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159643, notice BERSOT Louis, Marie par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 17 janvier 2022, dernière modification le 17 janvier 2022.

Par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Dép. de Seine-Maritime, cote 1M 305. — Le Prolétaire Normand, 21 juin 1929, 10 MP 1333 - 4 MP 55 - 1 MP 1032. — Arch. Dép. Eure, état civil, matricule militaire.

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