BAY Albert-Claude

Par Alain Dalançon

Né le 15 août 1901 à Saint-André-de-Valborgne (Gard), mort le 12 août 1970 à Paris (XIIe arr.) ; professeur agrégé de mathématiques ; militant syndicaliste, secrétaire général du SNES (1949-1955).

Albert-Claude Bay
Albert-Claude Bay
Congrès de la FEN 1955

Albert-Claude Bay était fils d’un professeur résidant à L’Isle-sur-Sorgue (Vaucluse), qui devint certainement directeur de l’école primaire supérieure de Riez (Basses Alpes), était membre de l’association des EPS en 1912, fut muté à l’EPS de La Côte-Saint André (Isère), et d’une mère sans profession. Après son baccalauréat obtenu en 1914, il fit ses études aux facultés des sciences de Grenoble (six certificats en 1923-1924 : mathématiques générales, mécanique rationnelle, physique générale, analysé infinitésimale, analyse supérieure, mécanique des milieux continus) et de Strasbourg où il était boursier d’agrégation. Admissible à l’agrégation de mathématiques en 1925, il commença une carrière de professeur de mathématiques comme délégué chargé d’enseignement dans l’académie de Strasbourg (au collège de Dieuze en 1925, au lycée de Sarreguemines en 1925-1926, au lycée de Mulhouse en 1926-1927) et, après son service militaire au Maroc comme soldat de deuxième classe, dans l’académie de Bordeaux (au lycée d’Albi en 1929-1930, au lycée de Nîmes (Gard, 1930-1933), au « petit lycée » Longchamp de garçons de Bordeaux en 1933-1934). Reçu à l’agrégation en 1932, il fut nommé au lycée Condorcet de Paris en 1934, où il devait enseigner jusqu’à sa retraite en 1966. L’inspecteur notait qu’il dirigeait, à partir de 1938, la section de construction de modèles réduits (aéronautique) dans le lycée et qu’il emmenait ses élèves pour des essais sur le terrain de Vincennes (Seine, Val-de-Marne). Il fut mobilisé comme conducteur d’auto dans une compagnie du Train, de septembre 1939 à août 1940. Il avait effectué un stage de trois mois à l’école de Saumur pour obtenir le grade d’aspirant. Marié en octobre 1939 à Paris (XIIe arr.), il n’eut pas d’enfant.

Syndiqué dès 1925 à la CGT, Albert-Claude Bay milita au Syndicat du personnel de l’enseignement secondaire à partir de 1937 aux côtés de Lucien Mérat et de Maurice Janets comme trésorier de la section académique de Paris. À la Libération, il participa activement à l’organisation du nouveau Syndicat national de l’enseignement secondaire dans la Fédération générale de l’enseignement (CGT) et fit partie de la commission chargée d’étudier les statuts du grand syndicat du Second degré qui fut alors projeté dans la FGE, devenue Fédération de l’éducation nationale en 1946. En novembre 1947, Bay signa une circulaire de l’Union des syndicats de l’enseignement du second degré (regroupant SNES, Syndicat national des collèges modernes, Syndicat national de l’enseignement technique qui se fixaient l’objectif de fusionner), dont il était devenu le secrétaire général, appelant tous les syndiqués des trois syndicats de la FEN constitutifs de cette union, à appuyer les démarches énergiques des responsables syndicaux contre les propositions du ministre des Finances Schuman, concernant la rémunération des heures supplémentaires et l’augmentation des maxima de service.

Albert-Claude Bay fut chargé de la question des traitements dans la direction nationale du SNES et désigné comme secrétaire de la catégorie des agrégés à partir de mai 1946, représentant le SNES au bureau de la Société des Agrégés, poste d’observateur qu’il occupa jusqu’à la fin de son mandat de secrétaire général en 1955 et qui lui permit de participer activement aux réunions du bureau de la société.

Albert-Claude Bay devint ensuite secrétaire corporatif adjoint au congrès du SNES de Pâques 1947. À ces postes de responsabilité, il constitua, avec le secrétaire général, Robert Guitton, le tandem chef d’orchestre de la bataille menée par le SNES pour la « revalorisation », c’est-à-dire le maintien et la progression du pouvoir d’achat des traitements et surtout pour le "reclassement ", c’est-à-dire une meilleure situation des carrières des personnels enseignants des lycées et collèges dans la grille unique de la Fonction publique, qui devait se mettre en place à la suite de l’adoption du Statut général de la Fonction publique en 1946. Grâce à leurs efforts obstinés - ce qui les amena souvent à s’opposer au Syndicat national des instituteurs à l’intérieur de la FEN - le SNES put participer aux négociations sur l’élaboration de la grille indiciaire et obtenir en janvier 1948 le reclassement des professeurs (indice final de carrière de tous les agrégés à 630 points, soit 30 points au-dessus de la fin de grade de colonel ; en revanche, l’indice final de la carrière des certifiés se situait à 510 points, alors que le plan gouvernemental de décembre 1947 laissait espérer 525 et que le SNES demandait 580).

En 1948, Albert-Claude Bay, partisan affiché du passage du SNES et de la FEN à l’autonomie, signa le point de vue des « autonomes » dans la tribune de discussion ouverte dans L’Université syndicaliste en février 1948. Il rappelait son itinéraire, son adhésion à la CGT à ses débuts en 1925, sa fidélité aux principes de la charte d’Amiens amendée par celle de Toulouse, mais aussi le déficit de démocratie dans la CGT de l’époque, notamment l’abrogation de l’interdiction du cumul des mandats politiques et syndicaux. Il constatait la scission de fait et développait l’idée du maintien « provisoire » de la FEN dans l’autonomie, afin de réconcilier les frères ennemis et en cas d’échec de cette perspective, il concluait « qu’il sera toujours temps de choisir [...] car il ne sera pas possible à la FEN de rester indéfiniment dans l’autonomie ». Selon les « cégétistes », cette formule sibylline prouvait la collusion entre « autonomes » et partisans du passage à la CGT-FO, après l’épisode du changement de direction du S2 (section académique du SNES) de Paris au mois de janvier 1948. En effet Bay avait conduit la liste des partisans du départ de la CGT à ces élections de la CE qui l’avait emporté largement (1 050 voix contre 650) face à celle du secrétaire en exercice, Guilbert, militant communiste, ferme partisan du maintien à la CGT, qui avait soutenu la grève des instituteurs de la région parisienne. Mais Bay, ayant laissé la responsabilité de secrétaire du S2 à Ruff, partisan déterminé du passage à la CGT-FO, préférait se consacrer à ses responsabilités syndicales nationales.

Élu secrétaire général adjoint du SNES après le congrès de Pâques 1948, Albert-Claude Bay devint membre du bureau fédéral, trésorier et secrétaire de la commission corporative. Au congrès fédéral de 1948, il proposa, au nom des majoritaires, le premier texte fixant les trois premiers articles des nouveaux statuts, dont la substance fut finalement retenue : la FEN, fédération autonome, regroupait des syndicats autonomes, un seul par catégorie, chacun s’organisant librement suivant les statuts fédéraux.

Au congrès du SNES de Pâques 1949, eut lieu la fusion entre le Syndicat national des collèges modernes et le SNES donnant le SNES (classique et moderne) ; Bay en devint le secrétaire général et le resta jusqu’en 1955, à la tête de la liste A (Autonomes), à une période où il y eut des élections à la commission administrative nationale chaque année. Il bénéficia d’une décharge de service de trois heures entre 1950 et 1953.

Albert-Claude Bay n’était ni un tribun ni un homme de plume. D’après le témoignage de Ghouti Benmerah, Alexandre Kreisler, secrétaire général adjoint, écrivait ses éditoriaux au début des années 1950. Se sachant cependant plus ou moins incontournable, à cause de sa connaissance des dossiers et de sa position médiane entre les différentes sensibilités qui se manifestaient dans la majorité du SNES, il menaça la CA nationale à de nombreuses reprises de démissionner, en défendant pied à pied, avec un entêtement tout à fait personnel même (qui lui valut quelques inimitiés), les intérêts des professeurs du secondaire, qui n’était pas encore réellement devenu le second degré. Il continuait ainsi à s’opposer souvent à la direction du SNI et à celle de la FEN : bien que membre du bureau fédéral en tant que secrétaire général du SNES et membre de la majorité fédérale « autonome », il ne vota pas le rapport d’activité de la FEN, trois années de suite au début des années 1950.

Pour protester contre l’insuffisante détermination de la FEN, à lutter contre les retards de la mise en œuvre du reclassement, Albert-Claude Bay démissionna en juin 1951 de ses responsabilités dans le bureau fédéral (trésorier et secrétaire de la commission corporative). Il fut alors un des principaux artisans de la constitution du Comité d’action universitaire regroupant le SNES, la Société des agrégés, la Fédération des Syndicats autonomes de l’enseignement supérieur, le Syndicat général de l’éducation nationale, le Syndicat national autonome des lycées et collèges. Le CAU fut rejoint ensuite par sept autres syndicats de la FEN et l’action de grève de la deuxième session des examens, organisée par le comité, fut soutenue par la FEN et le SNI. Cette grève prit fin le 27 octobre 1951, à la suite de la promesse du gouvernement, confirmée par le Président du Conseil, René Pleven, lors d’une allocution à Marseille, de reconnaître « la créance de la Fonction publique ». Après le congrès fédéral de novembre 1951, Bay s’opposa durement au secrétaire général du SNI, Henri Aigueperse qui avait reproché au SNES d’avoir privilégié la lutte corporatiste pour le reclassement aux dépens du combat pour la démocratie républicaine contre le vote des lois anti-laïques Marie et Barangé (grève du 9 novembre 1951) et avait critiqué la poursuite du CAU qui se substituait dangereusement, selon lui, aux organisations syndicales permanentes. Bay répliqua à son homologue du SNI que « le CAU n’entend pas se substituer aux organisations syndicales régulières et permanentes ; chacune des organisations syndicales qui le composent est aussi jalouse que le SNI de son indépendance ; mais la lutte pour laquelle il a été constitué n’est pas achevée, il ne saurait disparaître ». Cette décision de poursuivre le CAU avait été approuvée par la quasi-totalité (35 pour, 3 contre, 3 abstentions) des membres de la CA du SNES du 7 novembre, notamment des « cégétistes » qui s’étaient pourtant durement opposés à lui les années précédentes. Lors de la réunion suivante de la CA, le 24 janvier 1952, Bay fit approuver (unanimité moins une abstention) une motion présentée par Alexandre Kreisler (secrétaire général adjoint) réaffirmant « l’attachement du SNES à la cohésion fédérale », souhaitant « que soient améliorées les conditions permettant d’élaborer en commun les positions et les moyens d’action au sein de la FEN », approuvant « l’action du bureau, grâce à laquelle a pu être maintenu et développé l’esprit d’union réalisé au sein du CAU et accru le rayonnement du SNES ».

À la fin de l’année 1953, le CAU existait encore. La FEN appela conjointement avec le CAU à la grève de l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale le 9 novembre, arrêt de travail qui connut un grand succès et déboucha sur la création de la Commission Detton, chargée d’examiner l’ensemble des parités de la Fonction publique, à laquelle devaient être invités les représentants de la FEN et du CAU. Au congrès national du SNES de mars 1954, à Besançon, le rapport d’activité fut approuvé par l’immense majorité des syndiqués. Bay expliqua comment il avait effectué les liaisons entre la FEN, les syndicats groupés au sein du CAU, la société des agrégés et les étudiants, ce qui permit le succès des trois grèves de l’année écoulée. Et il conclut son allocution par : « Peut-être ai-je été maladroit dans certaines critiques, mais d’autres l’ont été aussi. Il fallait que l’opinion du SNES, au sein de la Fédération, soit fermement soutenue ; parfois, il était nécessaire de frapper un coup de poing sur la table et nous l’avons fait, et nous le referons, mais nous resterons amis avec tous les syndicats groupés au sein de la Fédération de l’éducation nationale « .

Albert-Claude Bay se préoccupa principalement des problèmes corporatifs, pour lesquels il avait acquis beaucoup de compétences techniques et beaucoup d’expérience dans les négociations intersyndicales et avec les ministères. Ses rapports avec le Directeur général de l’enseignement de second degré du ministère de l’Éducation nationale, Charles Brunold (successeur de Monod à partir de la fin de l’année 1951) furent constants et cordiaux. Il siégeait au conseil supérieur de l’enseignement de second degré, au comité technique paritaire ; il fut élu commissaire paritaire suppléant de la CAPN des agrégés en 1952, ce qui lui donnait en outre la possibilité d’être membre de droit du comité de la Société des agrégés jusqu’aux élections professionnelles suivantes d’avril 1955, où il ne fut pas candidat.

À cette époque, la défense du second degré par le SNES se faisait le plus souvent en accord avec la Société des agrégés. Mais Bay s’opposa toujours à ce que la Société se substitue au syndicat, y compris dans les avis à donner dans les Conseils du second degré et supérieur de l’Éducation nationale. De même, il s’opposa fermement à la rentrée 1949, à la constitution d’une fédération permanente des sociétés de spécialistes, se fixant pour objectif non avoué, selon lui, de se substituer aux syndicats pour définir les positions pédagogiques.

Durant ses mandats, aboutirent les négociations pour la création en 1949 du « Cadre unique » (il existait en effet auparavant deux cadres pour les agrégés et trois pour les certifiés) et pour l’élaboration des décrets de 1950, qui régissent toujours en 2002 les obligations de service des personnels enseignants et les heures supplémentaires. Dans le domaine du recrutement et de la formation des maîtres, le SNES obtint la création du certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement public de second degré (CAPES nouveau régime) et des centres pédagogiques régionaux en 1952. Mais la revendication de la création des Instituts préparatoires aux professorats de l’enseignement secondaire formulée par le SNES depuis 1951, pourtant bien accueillie dans l’opinion, rencontra beaucoup d’opposition. À travers ce projet d’ouverture d’un concours de recrutement des professeurs du secondaire dès la propédeutique, bénéficiant d’un pré-salaire, pour résoudre la crise du recrutement des maîtres, rappelé par Bay dans un article de L’Université syndicaliste en décembre 1954 (où il commentait, « j’ai pensé qu’il fallait prendre la question en mains pour qu’un projet ne nous soit pas imposé du dehors »), était en effet aussi posée la question de la réforme du second degré et notamment du « tronc commun ». Le SNES et le SNI étaient en désaccord profond sur la question, le SNES cherchant à défendre l’unité du secondaire des lycées et collèges, le SNI à promouvoir l’expérience des Cours complémentaires.

Les deux principaux syndicats de la FEN formulèrent des avis opposés sur tous les projets de réforme de l’école de l’époque et notamment les projets Marie de 1953, dont Charles Brunold était l’inspirateur. Des discussions eurent lieu entre le Directeur de l’enseignement secondaire et Bay jusqu’au domicile de ce dernier. Brunold chercha à convaincre le secrétaire général du SNES d’accepter le brassage des maîtres de l’enseignement technique et des cours complémentaires et à leur donner un complément de formation, pour résoudre la pénurie des maîtres. Mais ce dernier refusa en s’abritant, selon les propos de Brunold, derrière le scepticisme de ses mandants à l’égard d’une réforme, « après toutes les tentatives successives des années qui ont suivi la Libération ». La revendication de la création des IPPES aboutit cependant un peu plus tard en 1957 avec la création d’Instituts préparatoires aux enseignements de second degré, en même temps que fut enterré le projet de réforme Billères, dont le SNES fut un adversaire déterminé.

À un moment de grande tension de la Guerre froide au début des années 1950, Bay s’opposa toujours à la politisation du syndicat, en essayant de maintenir un minimum d’entente entre les diverses tendances du SNES, pour mener la lutte pour la défense de la laïcité (contre les lois Marie et Barangé) et avant tout pour la défense de la qualité de l’enseignement secondaire et des intérêts corporatifs de ses personnels.

Dans L’Université syndicaliste, le 15 mai 1953, Bay signa seul la motion profession de foi de la liste A, véritable manifeste de sa conception de l’autonomie : « Les candidats de la liste autonome sont avant tout attachés à la défense de l’enseignement secondaire. [...] la tendance à faire du syndicalisme universitaire un champ clos de luttes idéologiques ou un instrument de propagande exerce sur notre organisation une pression constante, y céder serait notre dislocation, comme nous l’avons vu dans le syndicalisme ouvrier. Pas plus que par le passé, nous n’accepterons que l’autonomie serve de couverture à des actions de ce genre, dont nous ne contestons pas la valeur, mais qui n’ont pas leur place ni dans le SNES ni dans la FEN. Nous sommes donc déterminés à maintenir le syndicalisme universitaire à l’abri de toute orientation idéologique, d’où qu’elle vienne, et même si elle se réclamait de l’autonomie », allusion très claire à l’entrisme des trotskistes dans la tendance A, comme Louis-Paul Letonturier et Robert Chéramy qui, en 1952 et 1953, présentèrent une liste D École émancipée, alors qu’il n’y en avait jamais eue dans le SNES depuis 1948.

Au plan international, Bay soutint la politique de rapprochement des enseignants de tous pays de la Fédération internationale des professeurs de l’enseignement secondaire officiel et fut présent en août 1954 à Moscou, lors de la session du Comité d’entente des fédérations internationales du personnel enseignant qui proclama la Charte mondiale des éducateurs. Mais il essaya toujours de s’opposer à des prises de position du SNES sur les grands débats politiques internationaux et sur la décolonisation, notamment à propos de la guerre d’Algérie, ce qui lui attira de plus en plus d’hostilité, y compris de la part des autonomes. Ce sujet de mésentente en rejoignit un autre. Rivé sur une ligne très corporatiste du syndicalisme, axée sur la défense intransigeante de l’enseignement secondaire, de concert avec la Société des Agrégés dont il était membre du comité en 1956, au moment où se développait le débat sur « l’école moyenne » et ses maîtres, Bay fut de plus en plus en désaccord avec ses camarades autonomes du SNI, de la FEN et même du SNES.

En 1955, la liste A fut conduite par le trio Bay-Dhombres-Ruff et Pierre Dhombres (qui n’avait jamais exercé de responsabilité syndicale avant l’année précédente, où il était devenu le secrétaire de la commission pédagogique) le remplaça comme secrétaire général du SNES. Bay figura à nouveau sur la liste A en 1958 dans un quintet « pluriel » constitué de Dhombres, Ruff, Chéramy, Bay et Matton mais il était de plus en plus proche d’une sensibilité qui s’était manifestée par l’apparition en 1955 d’une nouvelle liste C, conduite par Léon Caney. Cette liste C, constituée pour l’essentiel par des transfuges des différents courants de pensée, plus particulièrement du courant "autonome", sur la base d’une défense intransigeante du secondaire, obtint 3,8 % des voix aux élections à la CA nationale de 1955 mais progressa dans les années suivantes. Elle totalisa 9,5 % des suffrages en 1960, quand Bay en devint l’un des leaders affichés avec Rudigoz ; elle atteignit plus de 11 % au début des années 1960. Bay siégea à nouveau au bureau national du SNES de 1960 à 1966 au titre de cette tendance qui disparut après la fusion du SNES et du SNET en 1966. L’année suivante, Bay prit sa retraite.

La fin de la liste C et le départ d’Albert-Claude Bay de la scène syndicale correspondirent donc à un tournant dans l’histoire du SNES et en même temps à la fin du secondaire et à l’émergence du second degré. Son passage à la tête du SNES correspondit aussi à une certaine interprétation de l’autonomie syndicale, récusée par la suite par le courant « Unité, indépendance et démocratie ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15966, notice BAY Albert-Claude par Alain Dalançon, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 6 août 2021.

Par Alain Dalançon

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SOURCES : Arch. Nat., F 17/17778, 17795, 177820, 26874 (dossier Goudineau), 28610. — Arch. PPo, GA B 24, 493331. — Arch. de l’IRHSES (comptes rendus sténotypiques des congrès du SNES, L’Université syndicaliste, L’Enseignement public). — Renseignements fournis par Jacques Girault, Yves Verneuil et témoignages de Ghouti Benmerah, André Drubay, Émile Hombourger.

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