RAULET René Maurice

Fils d’un ouvrier agricole qui devint cultivateur et d’une mère au foyer, René Raulet grandit dans une famille de six enfants. Élève à l’école primaire de Thin-le Moutier, puis à l’école primaire supérieure de Mézières, il entra à l’École normale d’instituteurs à Charleville en 1937. Il enseigna à Thin-le Moutier jusqu’en 1943, puis à Nouvion-sur-Meuse et à Sedan. Nommé instituteur dans le village de Saint-Marceau le 1er octobre 1948, il y accomplit sa carrière professionnelle jusqu’à son départ à la retraite en 1975. Dans son métier, il était un adepte de recolle moderne-Pédagogie Freinet.

Mobilisé le 9 juin 1940 dans un régiment à Fontainebleau (Seine-et-Marne), René Raulet vécut la retraite jusqu’aux Pyrénées. Démobilisé au mois d’août, il passa six mois dans un chantier de jeunesse. Libéré le 20 janvier 1941, il rentra à Thin-le-Moutier où il reprit son poste d’instituteur. Réfractaire au Service du travail obligatoire du 24 juin 1943 au 2 septembre 1944, il s’engagea dans la Résistance et devint chef du groupe FFI de Thin-le-Moutier.

Le 3 août 1946, à Mohon, René Raulet épousa Magdelaine Baudier, une institutrice qui militait à l’Union des femmes françaises et qui s’engagea plus tard dans le mouvement du Planning familial. De cette union naquirent deux filles.

Adhérent du Syndicat national des instituteurs depuis 1945, René Raulet fut, avec Raymond Goury, un animateur de la tendance syndicaliste révolutionnaire « École émancipée » dans les Ardennes. Il fut membre du conseil syndical de la section ardennaise du SNI du 17 novembre 1957 au 12 janvier 1961, puis du 18 décembre 1967 au 27 juin 1969. Entre temps, il siégea à la commission administrative de la section des Ardennes de la Fédération de l’Éducation nationale du 20 février 1964 au 11 mai 1967.

René Raulet mena une lutte acharnée contre la guerre d’Algérie, déposant une motion qui réclamait le droit à l’indépendance à chaque assemblée générale du syndicat. En 1955, il tint une réunion publique à Charleville, avec le pasteur Olives (qui avait résidé en Tunisie), pour demander des négociations avec les nationalistes algériens. Le 15 avril 1956, son épouse Magdelaine Raulet fut signataire d’une motion rédigée dans une réunion d’enseignants à Charleville qui réclamait le cessez-le-feu et la négociation, la fin de la répression et la libération des prisonniers.

Parallèlement à son activité syndicale, René Raulet s’investit dans les associations post-scolaires. Il présida l’Office central de la coopération à l’école dans les Ardennes pendant une vingtaine d’années. En 1975, il occupait encore le poste de président de l’Association départementale du transport des élèves de l’école publique.

René Raulet, dans un témoignage, ne revendiquait aucune appartenance politique, mais il précisait apporter « son soutien sans réserve à tous les partis de gauche pour la défense de la laïcité et du monde ouvrier, contre la guerre sous toutes ses formes ». Pourtant, en 1960, il adhéra au Parti socialiste unifié. Secrétaire de la section de Rimogne en 1963, il était membre de la commission exécutive de la fédération des Ardennes. Élu conseiller municipal de Saint-Marceau le 21 mars 1971, il devint maire-adjoint. Il remplit la fonction de maire par intérim d’octobre 1976 à janvier 1977. Réélu au conseil municipal le 14 mars 1977, il y siégea jusqu’au 13 mars 1983.

En 2014, René Raulet vivait toujours à Saint-Marceau. Passionné d’histoire locale, il collaborait à la revue L’histoire de Thin-le-Moutier.