GODISSART Jos [Joseph] G. [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Né en Belgique durant les années 1870, mort à Los Angeles (Californie) le 23 juillet 1941 ; notaire, puis commerçant ; installé en Pennsylvanie, militant anarchiste, puis proche des socialistes ; militant mutualiste et franc maçon ; tenta vainement de se lancer dans une carrière de propriétaire de journal en rachetant La Tribune libre à Louis Goaziou. Fit fortune dans le commerce des produits de beauté.

Militant anarchiste né en Belgique et venu s’installer à Jeannette (Pennsylvanie), Jos Godissart accueillit Louis Goaziou lorsque ce dernier se rendit dans cette ville en septembre 1897 pour y participer à une réunion publique et contradictoire avec des militants francophones du Socialist Labor Party, parmi lesquels Albert Delwarte. Jos Godissart prit la parole au cours des débats, et peu après, il fut chargé par Goaziou de la collecte des abonnements et de la régie publicitaire de La Tribune libre. « Jeune, dévoué, et capable », il fut bientôt responsable de toute la gestion financière du journal. En mars 1899, il le racheta à Goaziou et entreprit d’en faire une entreprise rentable. Le résultat fut assez catastrophique, et lorsque Goaziou réussit finalement rassembler une somme suffisante pour racheter le journal au printemps 1900, celui-ci n’avait plus qu’une centaine d’abonnés à jour de paiement.

En 1901, Jos Godissard était installé à Charleroi comme agent d’affaires (dans le domaine de l’immobilier) et notaire public. Il donnait à L’Union des travailleurs des publicités payantes faisant savoir à tous les lecteurs qu’il se tenait à leur disposition pour toutes leurs transactions, achats fonciers, ou autres. Durant l’été 1902 il manifesta son soutien aux mineurs grévistes en versant 1 dollar à la souscription organisée par L’Union des travailleurs. En juin 1904, il participa à une réunion maçonnique qui se tint à Charleroi à l’occasion de la visite du Pr Antoine Muzzarelli et y prononça un toast. Mutualiste actif, il fut élu syndic de l’Indépendance de Charleroi lors du renouvellement du bureau en août 1905.

En février 1907, Jos Godissard ouvrit un magasin de chaussures rue Fallowfield à Charleroi. Ayant gardé le goût du journalisme, il était aussi chargé de rédiger la page des nouvelles destinée aux lecteurs francophones du Charleroi Mail.

Vers 1911, il quitta cette ville et partit s’installer en Californie. Il y fit rapidement fortune dans le commerce des produits de beauté et du dentifrice liquide. Au moment de son décès, survenu le 23 juillet 1941 à Los Angeles, il possédait une chaîne de 40 magasins. Il était toujours franc maçon (Loge « vallée de France » n° 329).

Jos Godissard était marié, et avait une fille prénommée Sylvie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159673, notice GODISSART Jos [Joseph] G. [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 9 juin 2014, dernière modification le 9 juin 2014.

Par Michel Cordillot

SOURCES : La Tribune libre, 7 octobre, 11 novembre 1897, 21 avril 1898, 16 mars 1899, avril 1900 entre autres. — L’Union des travailleurs, 24 octobre 1901, 14 août 1902, 30 juin 1904, 3 août 1905, 21 février 1907 entre autres. — The Charleroi Mail, 28 juillet 1941.

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