RAVAUX Charles

Par Gérard Montant

Né le 9 mars 1922 à Rillieux (Ain) [Rillieux dans l’Ain devint en 1972 Rillieux-la-Pape dans le Rhône], mort le 22 mai 1978 à Maisons-Laffitte (Yvelines) ; professeur d’enseignement technique ; militant syndicaliste CGT, secrétaire général du SNETP-CGT ; militant communiste.

Charles Ravaux à la chasse en Beauce (novembre1976)
Charles Ravaux à la chasse en Beauce (novembre1976)

Fils d’un maréchal-ferrant et d’une couturière, Charles Ravaux devint employé des postes et se maria le 28 novembre 1942 à Pont-de-Cherruy (Isère) avec une employée des postes, fille d’un employé. Ils eurent deux filles.

Au lendemain de son action dans la Résistance où il participa à la libération du siège de radio-Lyon, Charles Ravaux, titulaire du brevet élémentaire, professeur d’enseignement général - lettres histoire – au centre d’apprentissage de Crépieux (Rhône), puis à l’École normale nationale d’apprentissage de Villeurbanne, devint conseiller pédagogique.

Ravaux fut le secrétaire départemental du Rhône puis le secrétaire régional de l’académie de Lyon du Syndicat national de l’enseignement technique - centre d’apprentissage. Ce syndicat était resté à la CGT lors de l’entrée dans l’autonomie de la Fédération de l’Education nationale en 1948, décidée par un congrès auquel Ravaux participa. Il fut un des principaux syndicats de la FEN-CGT. Il était aussi entre 1950 et 1956 membre de la commission exécutive de l’Union départementale CGT du Rhône.

Divorcé, il se remaria le 10 janvier 1953 à Lyon (VIeme arr.). Son épouse, née Louisen, Suzanne Goy dit Brochand, fille d’un chiffonnier, employée de bureau au siège national de France-URSS, n’exerçait aucune profession selon l’état civil.

Ravaux fut membre de la commission administrative du SNET-CA à partir de 1950 lors du congrès de Strasbourg. Lors du congrès de Bordeaux en 1956, il accéda à la responsabilité de secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement technique professionnel-CGT en replacement de Charles Artus et conserva cette responsabilité jusqu’au congrès de Montreuil en 1974. Jusqu’en 1963 le syndicat des personnels des centres d’apprentissage regroupait tous les personnels les enseignants, les agents de service, le personnel administratif, les intendants, les directeurs. En 1963, prenant en compte leurs modifications statutaires, le syndicat se sépara des agents de service et personnels administratifs adhérant à leur propre syndicat CGT. Il créa le Groupement national des directeurs de collèges d’enseignement technique à l’intérieur du SNETP dans les années 1960. Toutes les transformations du statut des personnels et de l’évolution de l’enseignement technique « court » portaient son empreinte, ce que rappelait la presse syndicale en 1978, lors des hommages rendus pour ses obsèques.

Sur le plan confédéral, membre de la commission exécutive de la CGT de 1959 à 1975, il la représenta dans des réunions officielles au Plan, dans les commissions sur la formation professionnelle. Il participa activement à la réalisation de l’accord interprofessionnel du 9 juillet 1970 sur la formation continue des salariés.

En 1969 il proposa au nom de son syndicat à la direction du Syndicat national de l’enseignement technique apprentissage autonome (FEN) de constituer le syndicat unique des personnels de CET dans le cadre de la FEN. En même temps, il proposa, dès l’origine, que le syndicat ne soit pas clivé par des tendances organisées. Prenant en compte le refus de la direction nationale du SNETAA de discuter de cette proposition, au nom du syndicat, il donna son accord à la création de tendances à l’intérieur de ce syndicat, Mais cette innovation resta lettre morte. Plus tard, alors qu’il n’était plus en responsabilité au SNETP, il suggéra que les membres du SNETP devaient rejoindre même individuellement la tendance « Unité et Action » du SNETAA.

Après avoir quitté la responsabilité de secrétaire général du SNETP, Ravaux assuma des responsabilités dans la CGT. Il fut à l’origine de la constitution du secteur propagande - communication de la confédération dont il assurait le secrétariat sous le responsabilité de René Buhl à partir de 1971. Dans cette nouvelle responsabilité, il publia des articles dans la presse de la CGT. Impulsant le secteur propagande de la confédération et son évolution vers la propagande de masse, il fut un des initiateurs de six radios syndicales et de celles nées dans les Unions départementales. Il fut à l’origine du lancement par la CGT de « Lorraine-Cœur d’Acier » à Longwy à partir du 17 mars 1979.

Il fut membre du CA de la Fédération internationale des syndicats enseignants pendant de nombreuses années.

Ravaux militait aussi au Parti communiste français. Quand la direction du PCF organisa au sein du comité central des commissions de travail spécialisées sur les questions de l’enseignement au début des années 1960, il fut désigné par le secrétariat du PCF, le 28 septembre 1960, pour participer à la commission laïque. Le 14 juin 1961, le secrétariat consacra sa réunion au « travail du Parti parmi les instituteurs et les enseignants ». La commission préparant le travail dans la FEN sous la responsabilité de Léon Mauvais, Georges Fournial, Léo Figuères et Roland Leroy fut constituée avec neuf membres dont Ravaux indiqué alors comme membre de la FEN-CGT.

Ravaux, qui demeurait boulevard Ney à Paris (XVIIIeme arr.), mourut au centre de santé de la Mutuelle générale de l’Education nationale. Annonçant son décès et son inhumation à Meyzieu (Rhône), la CGT rendit hommage, en mai 1978 dans un article du Peuple au militant soulignant, outre son action, sa « courtoisie », sa « gentillesse » alliées à « ses qualités de dirigeant ouvrier ». La couverture du mensuel du SNETP-CGT, Le Travailleur de l’enseignement technique, en juin 1978, reproduisait en pleine page sa photographie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159677, notice RAVAUX Charles par Gérard Montant, version mise en ligne le 9 juin 2014, dernière modification le 2 avril 2022.

Par Gérard Montant

Charles Ravaux à la chasse en Beauce (novembre1976)
Charles Ravaux à la chasse en Beauce (novembre1976)
Charles Ravaux au congrès de la CGT (juin 1967)
Charles Ravaux au congrès de la CGT (juin 1967)
Charles Ravaux le 29 mars 1971
Charles Ravaux le 29 mars 1971
Avec Georges Séguy, conférence de presse CGT_Agip

ŒUVRE : Le fichier de la BNF comprend Envolées musicale, recueil de poèmes, publié en 1944 à Villeneuve-les-Avignon.
Avec Georges Mas, Législation professionnelle, Paris, Dunod, « Biliothèque de l’enseignement technique », 1956, réédité en 1960, 1969,1972.

SOURCES : Arch. Institut CGT d’Histoire sociale. — Archives du comité national du PCF. — Presse syndicale.— Notes de Paul Castel, d’Alain Dalançon et de Jacques Girault.

Iconographie : Photos sur le site « bloncourt.over-blog.net/syndicat ».

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable