CAPY Charles [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Né à Meaux (Seine-et-Marne) en 1829, mort à Dallas (Texas), le 2 juin 1920 ; menuisier-peintre ; fouriériste ; membre de la section française n° 46 de l’AIT (Dallas).

Originaire de Seine-et-Marne où son père était entrepreneur en bâtiment, Charles Capy fit ses études à Paris, ville où il résida jusqu’à l’âge de 25 ans. Il y apprit ensuite le métier de menuisier-peintre.

Charles Capy quitta la France au début de l’année 1856 avec le groupe du Dr Savardan, pour aller prendre part au Texas, en tant que colon, à l’expérience fouriériste de Réunion. Il travailla pour la colonie comme charpentier et comme maçon, et il avait emporté avec lui des outils de vitrier et de peintre en bâtiment. Le 3 février 1857, il fut désigné pour faire partie de la commission consultative chargée de soutenir Allyre Bureau dans son travail (cette commission fut supprimée par Vincent Cousin après le départ de Bureau). Il contribua également à animer la vie culturelle de la colonie en créant une compagnie musicale et une chorale, dont il prit la direction. Dans son journal, Amédée Simonin le décrivit toutefois comme un des « meneurs et tribuns, crieurs de mauvais ton », se trouvant à la tête d’une « cabale » (avec Dailly et Guillemet), « poussant les paresseux et d’autres à demander l’augmentation de part d’avance ». Il semble avéré que Capy s’opposa systématiquement à Simonin (qu’il dénonça dans une lettre envoyée à la gérance), et ce dernier se plaignit d’avoir été insulté et menacé par lui.

Au bout d’une année environ Charles Capy quitta Réunion pour Dallas (Texas), où la demande de main-d’œuvre dans le bâtiment était grande. En 1861, il épousa Nativa Charpentier, fille d’un colon français installé à Dallas. Il construisit pour sa famille une grande maison de pierre de taille durant la guerre de Sécession. Il devait y vivre durant 43 années. Sa femme et lui eurent 7 enfants, dont cinq survécurent (Albertine, Elizabeth, Julie, Charles, Albert).

Membre fondateur, en 1872, de la section française n°46 de l’AIT (Dallas), Charles Capy en fut élu secrétaire correspondant. À ce titre, il entretint une correspondance régulière avec les Internationaux francophones de New York. Contrairement à d’autres anciens colons fouriéristes, son nom n’apparaissait toutefois plus en 1875 dans la liste des abonnés du Bulletin de l’Union républicaine.

Féru de politique, Charles Capy se fit élire conseiller municipal du 1er district de Dallas. En 1879, il retourna visiter la France avec son épouse. Ce fut pour y découvrir que son pays natal avait en grande partie été détruit durant la guerre de 1870.

Preuve de son attachement durable aux idées fouriéristes, Charles Capy était encore abonné à La Rénovation durant la première décennie du XXe siècle. Dans une lettre publiée dans cette revue le 31 août 1904, il écrivait ceci : « Il ne reste plus guère de Français ici de Réunion de 1855, et tous sont bien âgés. » Une autre lettre, datée du 14 juillet 1908, fut publiée dans la Rénovation en juillet-août de la même année.

Charles Capy vécut à Dallas jusqu’à sa mort, survenue au début de l’été 1920.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159708, notice CAPY Charles [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 9 juin 2014, dernière modification le 9 juin 2014.

Par Michel Cordillot

SOURCES : Journal d’Amédée Simonin, entrée du 19 février 1856, Library of Congress, Washington D.C. — La Rénovation, 31 août 1904, 14 juillet 1908. — Éloïse Santerre, « Reunion, a Translation of Dr Savardan’s Un Naufrage au Texas, with an Introduction to Reunion and a Biographical Dictionary of the Settlers », M.A. Thesis, Southern Methodist University, Dallas, Texas, 1936, p. 451. — George H. Santerre, White Cliffs of Dallas. The Story of Réunion, the Old French Colony, Dallas, The Book Craft, 1955, p. 36, 103-104. — Samuel Bernstein (ed.), « Papers of the General Council of the international Workingmen’s Association, New York : 1872-1876 », Annali del’Istituto G. Feltrinelli (1961), p. 401-549. — Note de Jonathan Beecher.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable