PLAGNE Paul, André, Alexis

Par Joseph Battault

Né le 8 mars 1943 à Chalmazel (Loire) ; formateur ; secrétaire général de l’Union départementale CFDT de Côte-d’Or et de l’Union régionale interprofessionnelle de Bourgogne.

Paul Plagne
Paul Plagne

Les parents de Paul Plagne, Jean Plagne et Marie Berthe Poyet, étaient des agriculteurs de montagne à la tête d’une petite exploitation. Son père, évadé pendant la guerre, gaulliste de conviction, fut résistant. Il participera à la mise en place de systèmes d’entraide et de partage de matériel entre agriculteurs du village, préfigurant les GAEC et CUMA.

Aîné de deux frères et une sœur – André, Noël et Élisabeth–, Paul Plagne suivit une scolarité au cours primaire de Chalmazel (Loire), obtint le Certificat d’études puis s’inscrivit à des cours post-scolaires agricoles. Il adhéra en 1958 à la Jeunesse agricole catholique (JAC) où il milita pendant deux ans.

Comme c’était la tradition, il devait, en tant qu’aîné, s’occuper de l’exploitation familiale. Mais son frère, André, de retour après une très courte expérience de salariat décida de reprendre l’exploitation. Paul Plagne entreprit alors une formation pour devenir moniteur de maison familiale rurale. Il fit une pré-formation au Centre de Fauverney (Côte-d’Or) en 1959-1960 et passa avec succès le BEPC en candidat libre. Il rejoignit le centre de formation de techniciens agricoles de Pontcharra-sur-Turdine (Rhône) en 1960-1961 pour préparer et obtenir le Certificat de technicien agricole. Enfin, il suivit durant un an à Chaingy (Loiret) une formation pédagogique de moniteur en Maison familiale rurale. Diplômes en poche, il exerça comme moniteur à la Maison familiale rurale de Tartaras (Loire).

Il fit son service militaire au 4e régiment d’infanterie de Marine de Toulon (4e RIMA) du 1er juillet 1963 au 31 octobre 1964 et se maria à Saint-Apollinaire (Côte-d’Or) en mai 1965 avec Aleth Javot, née le 28 octobre 1943, également monitrice en Maison familiale rurale. Ils allaient avoir trois enfants.

Après avoir exercé quelques mois dans la Loire, il arriva comme moniteur à la Maison familiale rurale de Quetigny (Côte-d’Or) et adhéra en 1966 à la CFDT au Syndicat national de l’action technique et professionnelle agricole (SNATPA). Ayant choisi de faire une nouvelle formation (septembre 1969-septembre 1971) à l’Institut national de promotion supérieure agricole (INPSA) à Dijon (Côte-d’Or) pour devenir ingénieur des techniques agricoles, il quitta avec d’autres stagiaires le SNATPA et participa à la formation du syndicat CFDT des salariés en formation professionnelle, le SYSAFOP, pour faire reconnaître le diplôme d’ingénieur. Ce diplôme préparé en deux ans, au lieu de trois en formation universitaire, fut reconnu de niveau 1. Il fut embauché en septembre 1972 comme animateur formateur par l’Institut de formation des cadres paysans (IFOCAP) de Bourgogne-Franche-Comté qui employait trois salariés et fut à nouveau membre du SNATPA.

Il avait adhéré entre-temps au PSU en 1969 qu’il avait quitté au début des années 1970 considérant que ce parti ne se donnait plus pour mission de prendre et d’exercer le pouvoir politique. En mai 1973, il devint permanent, succédant à Daniel Amiot comme secrétaire général de l’Union départementale CFDT de Côte-d’Or. Conscient de manque de connaissance des différents secteurs professionnels, il impulsa la mise en place d’une commission exécutive forte pour un pilotage collectif de l’Union départementale. Il accompagna de nombreuses luttes de salariés avec grèves et occupations dans plusieurs entreprises : la Poste en 1974, Bourgogne Électronique en 1976. Il participa à la lutte des LIP. Enfin il soutint les comités de soldats en 1975. Lors du premier congrès de l’Union régionale interprofessionnelle CFDT Bourgogne (URI-CFDT), il fut élu à fit partie de sa commission exécutive.

Au congrès de l’URI tenu à Dijon en décembre 1979, Paul Plagne en devint, à la suite de Daniel Amiot, le secrétaire général avec, en particulier, l’appui de syndicats de Côte-d’Or mais aussi de la Nièvre et de l’Yonne. Il fut remplacé par Arlette Hervé au poste de secrétaire générale de l’UD.

Élu au bureau national de la CFDT de 1982 à 1988, il fut durant cette période membre de la délégation qui négocia les accords de l’assurance chômage. Il était proche du courant de pensée de Pierre Hériter au sein de la confédération. L’année1983 ayant été proclamée « année internationale de la jeunesse » par l’ONU, la CFDT décida sous l’égide de l’institut Belleville d’impulser des initiatives au niveau des régions. Ainsi Paul Plagne contribua à la constitution d’un groupe de travail de l’URI Bourgogne composé de jeunes pour mener une action de coopération avec le Burkina Faso. Une quinzaine de jeunes Bourguignons participèrent à un voyage de découverte en partenariat avec l’agence « Le point Mulhouse ». Ce groupe de travail allait se réunir jusqu’en 1994 où la confédération CFDT considéra que l’action conduite ne correspondait plus aux pratiques et objectifs de la CFDT. Le groupe de travail se constitua alors en association dont le président fut Jean Marc Zamboto.

Afin d’envisager une reconversion professionnelle en lien avec ses convictions et les compétences acquises dans ses responsabilités syndicales concernant les domaines de l’emploi, de l’insertion et de la formation, il quitta à quarante-quatre ans ses fonctions de secrétaire général de l’URI en 1987. Jacques Montandon* lui succéda. Il fut successivement conseiller professionnel à l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) de 1987 à 1992 avec une mise à disposition auprès du Conseil régional Bourgogne de 1989 à 1992 pour s’occuper de l’équipe régionale Jeunes, puis à partir du1er janvier 1993 directeur de l’IRFA de Bourgogne (Institut régional de formation des adultes) spécialisé dans la remise à niveau, pré-qualification, aide à la recherche d’emploi, insertion d’adultes. Enfin, il devint en septembre 1999 directeur du Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) du sud est dijonnais jusqu’en 2004.

De 1980 à 2011, Paul Plagne continua à représenter la CFDT à l’AGEFOS PME Bourgogne dans le domaine de la formation professionnelle. À partir de 1987, il fut délégué régional à la région MACIF Centre au nom de la CFDT. Il fut administrateur de la Mutualité française Bourgogne au titre de la MACIF, mutualité et administrateur de la Mutualité française Bourguignonne-SSAM (services de soins et d’accompagnement mutualistes), structure qui gérait différents établissements des départements de la Côte-d’Or, Nièvre et Yonne, notamment des établissements et services d’aide par le travail (ESAT), des centres dentaires, des foyers logement, des maisons de retraite médicalisées.

Paul Plagne rallia les rangs du Parti socialiste en 1988 et fut candidat aux élections municipales de 2014 de Talant sur la liste « Vivre Talant 2014 ». Également militant associatif, il avait adhéré à la Société civile coopérative de Talant crée par Jean Rossigneux* lorsqu’il voulut faire construire une maison en 1989. Cette société avait pour but de permettre l’accès au logement pour tous mais aussi la construction de logements alliant ouverture vers l’extérieur et vie collective au centre des bâtiments. Ainsi la gestion collective, notamment d’une salle de réunion et de matériel partagé, fut mise en place.

Fortement engagé dans le domaine de l’économie sociale et solidaire (ESS), il participa en 1993 à la création de l’entreprise ENVIE qui croisait les missions d’insertion des salariés éloignés de l’emploi et celles de remise en état de matériel électroménager pour une revente aux personnes en difficultés. Il en fut successivement administrateur en mai 1994, président de 2007 à 2010. En 2014, il est encore membre du conseil d’administration. Il fut aussi administrateur 2004 à 2012 et trésorier de 2004 à 2010 de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS) de Bourgogne.

Sensible aux questions d’immigration et du vivre ensemble, Paul Plagne fit partie à la fin des années 90 d’un groupe de réflexion mis en place par Sala Kakouch, initiateur de la radio VTI (Voix du travailleur immigré). Ce groupe de réflexion, qui s’était constitué en association « La Maison de la Méditerranée », souhaitait permettre aux habitants des différents pays qui bordent la Méditerranée de mieux se connaître, se comprendre, dans le cadre d’activités culturelles. Paul Plagne en est (en 2014) le trésorier depuis quinze ans.

Le 20 novembre 2009, il fut fait chevalier des Palmes académiques et le 14 novembre 2013 chevalier de l’Ordre national du Mérite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159726, notice PLAGNE Paul, André, Alexis par Joseph Battault , version mise en ligne le 9 juin 2014, dernière modification le 9 juin 2014.

Par Joseph Battault

Paul Plagne
Paul Plagne

SOURCES : Archives CFDT Bourgogne. — Rencontres et archives de Paul Plagne. — Association bourguignonne des Amis du Maitron.

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