MOURGUE Paul [Augustin, Paul]

Fils d’un journalier et d’une journalière, Paul Mourgue, huilier-pétrolier dans l’une des premières raffineries du Havre, fut l’un des fondateurs du syndicat CGT des « Ouvriers huiliers, pétroliers, savonniers et parties similaires du Havre » en 1903. Secrétaire de l’organisation jusqu’à sa disparition en 1912, il était entouré d’une équipe assez stable où l’on retrouvait Eugène Hamel (trésorier), Prosper Mauger (secrétaire adjoint), Louis Leroux (trésorier adjoint), Louis Crochemore et Jean Basdevant (administrateurs).

Élu conseiller prud’homal avec Jean Basdevant en 1904 (tous les deux réélus le 28 février 1909), il fut délégué à l’Union locale CGT du Havre dès son avènement le 17 novembre 1907 et participa à la création du dispensaire de l’Union en 1910.

En novembre 1910, l’Union locale décida la création d’un dispensaire ouvert aux syndiqués du Havre. Par un acte sous seing privé dressé devant notaire le 22 novembre 1910, furent déposés par Cornille Geeroms et René Votte les statuts d’une société civile immobilière au capital social de 24 500 frs. réparti en 245 parts de 100 frs.. Outre le Comité de direction composé du docteur Houdeville, de Cornille Geeroms (président), de René Votte (secrétaire), d’Achille Delaunay et Ernest Boursier (membres), les treize autres porteurs de parts étaient des élus des syndicats CGT du Havre. Paul Mourgue était donc l’un d’entre eux, il était porteur de 11 actions. Inaugurés en décembre 1910, les locaux du dispensaire étaient situés au Havre, à l’angle des rues Rollin et Tourneville.

Paul Mourgue s’était marié avec Adèle Brunel, journalière, le 7 novembre 1890, au Havre où ils habitaient 139 rue de la Vallée. Ils eurent au moins trois enfants. Leur fils Émile fut arrêté, alors qu’il n’était âgé que de seize ans, dans le cadre de la grande grève des mouleurs de l’usine Westinghouse qui dura du 19 novembre 1909 au 14 février de 1910. Si Émile fut libéré, Paul le remplaça, et fut incarcéré à sa place.