DAVOUST Gabriel (parfois orthographié DAVOUT ou DAVOUX), dit « Berry » [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Né le 19 mai 1842 à Saint-Amand (Cher) ; mort le 22 décembre 1934 à Chicago (Illinois) ; tailleur de pierres ; membre de l’AIT ; membre de la commission municipale du XVIIe arr. sous la Commune de Paris ; exilé à Londres, puis aux États-Unis ; blanquiste, membre du GRSI ; membre du Socialist Labor Party après son installation à Chicago.

Membre de l’Internationale, Gabriel Davoust fut l’un de ceux qui, après le meurtre de Victor Noir, le 10 janvier 1870, et l’arrestation de Henri Rochefort, le 7 février suivant, engagèrent les ouvriers au calme afin de ne pas compromettre l’issue de la lutte par une action trop précipitée (appel du 9 février 1870). Il habitait alors 1, rue Labie, dans le XVIIe arrondissement.

Pendant le premier Siège, Davoust fut employé aux subsistances du XVIIe arrondissement. Lors des élections du 26 mars 1871, il fit partie du comité d’initiative qui patronna dans ce même arrondissement les candidatures de Combault et A. Dupont, parce que ces deux noms résumaient « le mieux l’idée de la Révolution communale. » A. Combault, qui appartenait à l’Internationale, ne fut élu ni le 26 mars ni le 16 avril ; A. Dupont fut élu membre de la Commune le 16 avril.

Durant la Commune, Davoust appartint à la commission municipale du XVIIe arr. et fut délégué à l’Assistance pour le quartier des Ternes. Il habitait alors 29, rue Poncelet (XVIIe arr.), et fournissait tout renseignement utile sur la section des Ternes de l’Internationale à ceux qui souhaitaient y adhérer. Le 26 juin 1874, le 3e conseil de guerre condamna Gabriel Davoust par contumace à la déportation dans une enceinte fortifiée.

Ayant réussi à échapper à la police, il se réfugia à Londres. Il partit ensuite pour New York en février 1872, y apportant vraisemblablement des instructions destinées aux militants blanquistes. Il signa en particulier avec dix-sept autres réfugiés la pétition diligentée par Mégy pour protester contre la proposition de rédiger une contre-enquête officielle favorable à la Commune. De nouveau à Londres autour du 20 août, il repartit sans doute assez vite pour New York puisqu’il présidait le 4 novembre à Newark (New Jersey) la réunion au cours de laquelle fut décidé le lancement de la souscription au bénéfice des veuves et des orphelins des combattants de la Commune. Il semble en outre que ce soit lui qui ait apporté aux blanquistes new-yorkais les consignes des chefs londoniens pour qu’ils essaient de s’emparer de l’AIT en fondant le Groupe révolutionnaire socialiste international (GRSI) : si l’on en croit Oscar Testut, « c’est avec l’arrivée en Amérique de Davoust, un Internationaliste des Batignolles, que le groupement des éléments communards s’est fait avec une certaine activité. La société révolutionnaire nouvelle [le GRSI] compte 167 membres, dont quelques-uns sont restés étrangers aux événements de la Commune. » Cette affirmation semble d’autant plus plausible que Davoust était le beau-frère de Joseph Olivier (voir ce nom), l’un des principaux militants blanquistes de New York.

En 1879, Gabriel Davoust résidait à Chicago (Illinois), où il fut l’un des orateurs qui s’adressèrent à l’immense foule venue commémorer l’anniversaire du 18 mars. Naturalisé citoyen américain, membre de la direction du Socialist Labor Party dans cette ville, il se vit refuser une place sur la liste officielle des candidats de ce parti pour être allé solliciter un emploi auprès du chef local des Démocrates, Harrison.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159771, notice DAVOUST Gabriel (parfois orthographié DAVOUT ou DAVOUX), dit « Berry » [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 10 juin 2014, dernière modification le 30 juin 2020.

Par Michel Cordillot

SOURCES : Arch. Min. Guerre, 3e conseil (n° 1746). — Arch. PPo, listes de contumaces et Ba/428. — Arch. Dép. Cher. police politique, série M 57. — Les Murailles politiques françaises, Paris, Le Chevalier, 1874, vol. 2, p. 105, 399. — La Réforme, 11 février 1870. — La Révolution politique et sociale, 31 avril 1871. — Le Socialiste, 22 juin, 10 novembre 1872 entre autres. — Oscar Testut, L’Internationale, Paris, Dentu, 1871, p. 20. — M. Cordillot, « Les Blanquistes à New York », Bulletin de la Société d’Histoire de la Révolution de 1848, Paris, 1990. — Bruce C. Nelson, Beyond the Martyrs. À Social History of Chicago’s Anarchists, New Brunswick, Rutgers Univers. Press, 1988, p. 65, 143. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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