DEHAINAUT Simon [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Socialiste convaincu depuis le début des années 1880, Simon Dehainaut travaillait en 1903 à Ford City (Pennsylvanie) lorsqu’il s’abonna pour la première fois à L’Union des travailleurs. Seul abonné résidant dans cette localité, il fut contacté par Louis Goaziou à l’occasion d’une tournée de propagande durant l’été 1904. Ils réalisèrent ensemble 6 abonnements lors d’une visite au Club franco-belge et 16 autres parmi les ouvriers de la glacerie. Lecteur fidèle et généreux de l’hebdomadaire socialiste francophone, Simon Dehainaut fut publiquement félicité en 1911 par la rédaction parce qu’il n’hésitait pas à afficher clairement ses opinion en allant au travail avec l’Union des travailleurs dans sa poche.

Militant mutualiste, Simon Dehainaut fut élu président de la caisse de prévoyance de langue française de Ford City lors de sa fondation en novembre 1911, fonction qu’il occupait toujours en 1915. Quelque mois après sa création, la caisse comptait 21 sociétaires et était financièrement prospère.

Très préoccupé du devenir de l’hebdomadaire socialiste de langue française, Simon Dehainaut suggéra au lendemain de la libération des militants des IWW, Joe Ettor et Arturo Giovannitti qu’il serait bien que la solidarité qui avait largement joué au bénéfice ces derniers parmi les travailleurs socialistes francophones se reportât désormais sur L’Union des travailleurs. Joignant le geste à la parole il plaça une demi douzaine d’abonnements et il fit savoir à la rédaction du journal qu’il souhaitait s’inscrire sur la liste des militants « anti-déficitaires » qui ne se satisfaisaient pas de voir leur journal sans cesse au bord du dépôt de bilan. Il se déclara également d’accord pour verser mensuellement la somme de 10¢ afin de rendre possible la constitution d’un fonds de réserve financier. Il resta un abonné fidèle de ce journal jusqu’à sa cessation de publication en septembre 1916.

Simon Dehainaut et son épouse étaient tous les deux adhérents de la Fédération américaine du Droit humain, et en décembre 1914, ils firent le voyage de Ford City à Centralia (Illinois) afin d’y rencontrer Louis Goaziou qui revenait de New York.