DELWARTE Zénobe [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Négociant en bière ; militant du PSA et membre directeur de la commission de publication de L’Union des travailleurs  ; franc maçon, membre du Grand conseil national de la Fédération américaine du Droit humain.

Fils d’Albert Delwarte né vers 1868, Zénobe Delwarte émigra aux États-Unis vers la fin des années 1880. En 1891 il était installé à Kitannsong (Pennsylvanie), où son père décida de venir le rejoindre.

En 1904, il était installé à Jeannette (Pennsylvanie) et exerçait le métier de marchand de bière (il ne vendait que des bières ayant le label syndical). Membre du Parti socialiste américain, il fut avec son père l’un des principaux soutiens financiers de L’Union des travailleurs. Abonné à ce journal, il se porta acquéreur d’une action de la coopérative de publication.

En 1906, Zénobe Delwarte fit savoir à la rédaction de L’Union des travailleurs qu’il était désormais installé à Braddock (Pennsylvanie), 331 Braddock Avenue, et qu’il avait obtenu une licence lui permettant de vendre de l’alccol. Abonné dévoué et actif, il organisa plusieurs collectes avec l’aide de son père, recueillant 6 à dollars Braddock et 72,10 dollars à MacDonald, Cecil, Jeannette, Butler et Point Marion.

En septembre 1908, Zénobe Delwarte fut nommé membre-directeur de la commission de publication de L’Union des travailleurs chargée d’acheter un terrain et de superviser la construction de la nouvelle imprimerie. Lui-même versa à titre personnel la somme de 10 dollars. Activement impliqué dans la campagne électorale présidentielle du PSA cette même année, il fut reçu par Eugene Debs à bord de son train électoral, le Red Special, lors de son passage à Braddock en compagnie d’un petit groupe de socialistes franco-américains.

Sans doute proche de la mouvance syndicaliste-révolutionnaire, Zénobe Delwarte fit le voyage jusqu’à Charleroi (Pennsylvanie) pour assister au grand meeting de soutien aux grévistes de Lawrence (Massachusetts), en lutte à l’appel des IWW pour « du pain et des roses », et il versa son écot à la collecte faite à cette occasion.

Franc-maçon, Zénobe Delwarte joua une rôle très important au sein de la Fédération américaine du Droit humain et fut élu membre de son Grand conseil national. Ce fut d’ailleurs en tant que représentant de la Fédération nationale qu’il prit part aux cérémonies célébrant le 10e anniversaire de la fondation de la très progressiste loge n° 301 de Charleroi en décembre 1913. En 1915, il fut élu vérificateur national du Droit humain.

Cette même année, il se porta acquéreur du théâtre Bijou de Monessen (Pennsylvanie), en association avec ses deux beaux-frères.

Fidèle à L’Union des travailleurs (il figurait toujours sur la liste des actionnaires rendue publique fin 1913), Zénobe Delwarte vint rendre visite à la rédaction en compagnie de son épouse en avril 1916 et resta abonné à ce journal jusqu’à sa disparition en septembre de la même année.

En 1937, Zénobe Delwarte était installé à Larkspur (Colorado). Il fit le voyage jusqu’à Charleroi pour assister aux obsèques de Louis Goaziou en compagnie de plusieurs hauts dignitaires du DH. Peu après, il partit s’installer chez sa fille dans la région de Los Angeles (Californie), et ce fut là qu’il mourut le 11 novembre 1948, à l’âge de 80 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159781, notice DELWARTE Zénobe [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 10 juin 2014, dernière modification le 5 août 2019.

Par Michel Cordillot

SOURCES : California Death Index 1940-1997. — L’Union des travailleurs, 24 mars 1904, 24 mai 1906, 12 juillet 1906, 3 janvier 1907, 25 juin, 24 septembre, 22 octobre 1908, 28 mars 1912, 4 décembre, 11 décembre 1913, 18 mars 1915, 13 avril, 22 juin 1916 entre autres. — The Charleroi Mail, 6 avril 1937. — Notes de Karen Kidd.

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