DUMAS Émile [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Militant socialiste sans doute originaire du Gard et installé à MacDonald (Pennsylvanie), Émile Dumas s’abonna à L’Union des travailleurs en février 1903. Il fit très vite la preuve de son attachement militant à ce journal en recueillant des abonnements dans son entourage et en organisant à plusieurs reprises des souscriptions pour résorber le déficit. À tel point qu’en juin 1906, il gagna la récompense offerte par ce journal à son meilleur abonneur de l’année (une série de livres) ; mais il décida aussitôt de les mettre en vente au profit de la souscription permanente.

Militant mutualiste, Émile Dumas était en septembre 1907 membre du conseil d’administration de La Solidarité de MacDonald. Il était également l’agent-diffuseur officiel de L’Union des travailleurs et MacDonald était la ville qui comptait le plus d’abonnés à ce journal après Charleroi (Pennsylvanie). Début 1908, Émile Dumas convoqua à son domicile une réunion de tous les actionnaires de la coopérative de publication afin d’envisager différentes actions susceptibles de venir matériellement en aide au journal.

En mars 1908, il prit la parole à la réunion convoquée par Louis Goaziou pour fonder une section socialiste à Cecil (Pennsylvanie). Il prit également sa plume pour féliciter par l’intermédiaire de L’Union des travailleurs le maire nouvellement élu de Bessèges (Gard), le vétéran socialiste Étienne Bracourt, déclarant : « Nous sommes membres du parti socialiste universel. »

En décembre 1908, Émile Dumas fut recruté comme apprenti typographe par L’Union des travailleurs. Mais faute sans doute de moyen financiers pour le payer, il ne put conserver cette situation que quelques mois ou tout au plus quelques années, puisque redevenu mineur de charbon, il fut victime d’un accident du travail en septembre 1912 et sérieusement blessé au pied.

Lorsque la décision fut prise en 1909 de fonder une section des IWW regroupant les mineurs de MacDonald et des environs, Émile Dumas prit les choses en main avec Louis Bouchon de Sturgeon et fut apparemment chargé de responsabilités puisque ce fut lui qui convoqua une réunion des adhérents des IWW de Sturgeon (Pennsylvanie) en octobre de la même année. En 1912, ce fut également lui qui se chargea de faire signer une pétition demandant la libération des deux dirigeants des IWW, Joe Ettor et Arturo Giovannitti. Il recueillit au total 169 signatures, accompagnées chacune d’un versement à la collecte organisée simultanément. On notera également qu’Émile Dumas versa à cette même collecte la somme de 2,35 dollars au nom de la loge n°321 du Droit Humain de MacDonald dont il était membre.

Dans le même temps, Émile Dumas était toujours un membre très actif de la section socialiste de MacDonald qui comptait 110 adhérents en juillet 1912, dont 50 extrêmement dévoués, et il fut à ce titre chargé d’accueillir Sigurd Russell lors de sa venue à MacDonald pour un meeting. Lançant aux mineurs francophones de MacDonald un appel à l’action en octobre 1913, il leur rappela qu’il étaient « presque tous des renvoyés des grèves du Vieux Pays ».

Émile Dumas, qui n’avait à aucun moment cessé de recueillir abonnements et souscriptions, figurait toujours sur la liste des actionnaires de L’Union des travailleurs rendue publique fin 1913.