DUQUESNOY Jean-Baptiste [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Dans une lettre adressée fin août 1913 à la rédaction de L’Union des travailleurs Jean-Baptiste Duquesnoy expliqua comment il était devenu socialiste. Né dans la région de Valenciennes (Nord) il commença à travailler à la mine à l’âge de treize ans. Peu après son père tomba malade, mais la compagnie refusa de lui donner un travail moins fatiguant. Sa mère dut alors chercher du travail comme ramasseuse de betteraves. Révolté par cette injustice, le jeune Jean-Baptiste en conçut une haine durable de la compagnie et des prêtres, et à vingt ans il adhéra à la section de Valenciennes du Parti socialiste ouvrier indépendant.

Arrivé à Johnston City (Illinois) en août 1913, Jean-Baptiste Duquesnoy rejoignit un mois plus tard la section socialiste locale et il en fut rapidement élu secrétaire. À ce titre, il co-signa avec Jules Derbaix le rapport financier, et surtout un rapport d’activité détaillé qui comportait, en autres, des précisions fort intéressantes concernant la mobilité géographique des soixante-six adhérents qui en avaient été membre à un moment ou un autre. Lors de la venue de Louis Goaziou à Johnston City pour un meeting en novembre, Jean-Baptiste Duquesnoy fut le premier à prendre la parole devant un auditoire de quelque 120 personnes, dont 40 femmes. À cette occasion une somme de 24,25 dollars fut recueillie, qui correspondait à 19 abonnements ou renouvellements d’abonnements à L’Union des travailleurs.

Toujours secrétaire de la section socialiste locale en 1914, Jean-Baptiste Duquesnoy fit parvenir en février à la rédaction de l’hebdomadaire socialiste francophone un compte-rendu des réunions et des débats relatifs à la question de la Fédération de langue française, et il lança en juin un appel à tous les ouvriers francophones pour qu’ils rejoignent cette dernière. Réélu à l’occasion du renouvellement de la direction de la section, il fit savoir en février 1915 que la majorité des membres étaient favorables à la constitution d’une Fédération socialiste française indépendante. Il annonça toutefois sa démission de son poste de secrétaire « pour raisons intimes » en avril suivant.

En avril 1916 Jean-Baptiste Duquesnoy avait toutefois repris sa place à la tête de la section de Johnston City (42 adhérents en novembre 1915), et à ce titre il fut amené à vérifier la comptabilité de la Fédération de langue française avec E. Degaugue et F. Clément. Il rendit également publics en mai les comptes de la section de Johnston City, en association avec les activités de secours mutuels. L’avoir réel était de 726 dollars et les perspectives paraissaient plutôt favorables.

En août 1916, Jean-Baptiste Duquesnoy fut au nombre des candidats briguant une des 5 places à pourvoir au bureau exécutif de la Fédération socialiste française. Élu par 105 voix, il trouva lors de sa prise de fonction une situation peu encourageante. Il ne restait plus en caisse que 122 dollars, et 5 sections seulement étaient encore véritablement actives.