BORIOS Robert, Pierre, Léon pseudonyme Blanchard

Par Georges Portalès

Né le 25 août 1919 à Toulouse (Haute-Garonne), exécuté sommairement le 1er août 1944 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; capitaine de gendarmerie à Foix (Ariège) ; résistant du mouvement Libérer et Fédérer.

Robert Borios
Robert Borios

Robert Borios dit Blanchard, capitaine de gendarmerie à Foix (Ariège), faisait partie du mouvement Libérer et Fédérer qui fut créé par Silvio Trentin, député socialiste italien, opposant à Mussolini, exilé dans la région toulousaine. Robert Borios était né à Toulouse dans une famille toulousaine : son père était propriétaire du grand café Borios situé place du Capitole à Toulouse. Robert Borios fit ses études au lycée Fermat de Toulouse et il choisit de faire carrière dans la gendarmerie.
Durant l’occupation allemande, il renseigna la Résistance et fournit des papiers d’identité à de nombreux Français et Espagnols désireux de franchir la frontière. Il faisait de nombreux allers et retours entre Foix et Toulouse qui lui permettaient d’assurer des liaisons entre les résistants des deux départements. En janvier 1944, il était lieutenant FFI dans le réseau « « Libérer et Fédérer ». Sur dénonciation d’un certain Vincent, il fut arrêté par la Gestapo le 17 juin 1944 puis incarcéré à la prison Saint-Michel à Toulouse. Le 3 juillet 1944, les nazis déportèrent les derniers internés du Camp du Vernet d’Ariège et de la prison Saint-Michel : Robert Borios fit partie de ce convoi parti de Toulouse avec 640 hommes et 62 femmes. Ce train resta dans la mémoire collective comme le « Train Fantôme ». Il mit près de deux mois pour arriver en Allemagne. Entre-temps, du 12 juillet au 9 août, les déportés furent parqués par les nazis à la synagogue de Bordeaux.
Francisco Fausto Nitti, qui faisait partie de ce convoi, a retracé ce terrible voyage dans son livre mémoire Le Train Fantôme, 3 juillet 1944 : « vers quatre heures de l’après-midi... Un des chefs de l’escorte [nazie], assisté par un interprète, se présenta dans la salle et, après avoir imposé le silence, lut à haute voix une liste de dix noms. Il y avait parmi ces noms, Lautman [ Albert Lautman], Borios, Peyre-Vidal [Noël Peyrevidal] et aussi le jeune homme de dix-sept ans... Ce fut beaucoup plus tard que nous avons connu leur destin. Amenés au fort du Hà, nos camarades firent partie d’un groupe de quarante-six prisonniers de la Gestapo fusillés au camp de Souge. » Robert Borios a été fusillé par les nazis le 1er août 1944 au camp de Souge. Il fut enterré dans le caveau familial au cimetière de Terre-Cabane à Toulouse. Une rue de Toulouse porte son nom dans le quartier des chalets. Son nom est gravé sur le mémorial de Martignas-sur-Jalatte (Gironde). Une plaque commémorative apposée en face du commissariat de Foix (Ariège) honore son action résistante. Son nom figure également sur le Mémorial Corps franc Pommiès, à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées).
Robert Borios était marié à Yvonne Laulhé et divorcé peu de temps avant sa mort. Ils eurent un fils unique, Pierre Borios (1938-2012).
Voir Camp de Souge (1940-1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159805, notice BORIOS Robert, Pierre, Léon pseudonyme Blanchard par Georges Portalès, version mise en ligne le 10 juin 2014, dernière modification le 3 mai 2022.

Par Georges Portalès

Robert Borios
Robert Borios

SOURCES : Entretien de Georges Portalès avec Sylvie Borios-Nale, syndicaliste trésorière-adjointe de l’Union départementale CGT-Force Ouvrière de la Haute-Garonne. – Bulletin municipal de la ville de Toulouse : numéro spécial consacré à la libération, en octobre 1944. – Elérika Leroy, Toulouse mémoire de rues, édité par la Mairie de Toulouse. – Francesco Nitti, Le Train Fantôme, 3 juillet 1944. Chevaux 8 Hommes 70, p. 79, 80 et 81. — Notes d’André Balent.

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