LAUMOND Pierre, Jean [pseudonyme dans la résistance : Cailloux]

Par Gilbert Beaubatie

Né le 21 avril 1924 à Paris (XIXe arr.), abattu le 29 juillet 1944 à Beynat (Corrèze) ; étudiant ; maquisard de la Brigade de la Corrèze FFI, résistant Armée Secrète.

Pierre Laumond
Pierre Laumond
Crédit : Nos racines, la clé des champs (Pdf en ligne), cf. sources.

Pierre Laumond naquit à Paris d’une famille d’origine corrézienne. A Brive, où son père, Jean Laumond, tenait le bar Gambetta, Pierre Laumond était un membre actif de l’Union Athlétique briviste : il s’adonnait au foot ainsi qu’au cyclisme avec talent, allant jusqu’à décrocher en 1943 le titre de champion de la Corrèze dans la catégorie des Juniors. Parallèlement, il était étudiant en droit.

Pour échapper au STO, il s’engagea dans les rangs de l’Armée Secrète (bataillon AS de Pique, compagnie Capsiau). Il servit d’agent de liaison et participa à de nombreuses opérations, en particulier le 29 juillet 1944 en vue d’assurer la progression des troupes de l’AS en direction de Brive. L’objectif, dévolu à la patrouille à laquelle il appartenait, consistait à protéger l’installation d’un détachement au lieu-dit Perrier, commune de Beynat.

Les maquisards, dans deux autocars, arrivèrent vers 16h près du carrefour du Périer. Les hommes (dont la plupart n’avaient pas encore reçu leurs armes) déchargèrent le matériel pour préparer le campement. Une patrouille de 4 hommes fut envoyée en reconnaissance. À 150 m, ils tombèrent dans l’embuscade. René Chancellé fut tué sur le coup. Georges Charageat et Pierre Laumond, blessés et capturés, refusèrent de livrer des renseignements et furent abattus. Le caporal-chef André Denis “fit le mort” et échappa au coup de grâce. Les Allemands se dirigèrent vers les cars dont un fut incendié. La majorité des maquisards se dispersa dans les bois et échappa au massacre. Trois hommes, René Bouvy, Bernard Haller et Jean Klein, camarades de l’école normale d’instituteurs repliés d’Alsace et de Moselle à Solignac (Haute-Vienne), couvrirent leur repli. Bouvy et Haller furent tués dans l’accrochage. Jean Klein parvint à s’échapper.
La Croix de Guerre lui fut décernée à titre posthume, avec la citation suivante : « Laumond Pierre, jeune soldat volontaire pour exécuter une patrouille. Blessé au cours de l’engagement, fut fait prisonnier. Un officier allemand lui demandant des renseignements sur la campagne, son chef, sa situation exacte, a refusé de répondre malgré les menaces et les coups. A été achevé sur le champ ».

Pierre Laumond fut inhumé dans un caveau de famille à Ségur-le-Château (Corrèze). Il avait 20 ans et trois mois ! Une stèle, au lieu-dit Le Perrier, commune de Beynat, rappelle qu’il fut, ainsi que quatre autres résistants AS, « victime de la barbarie allemande ». Une rue porte son nom à Brive-la-Gaillarde.

Voir Beynat (Corrèze), 29 juillet 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159835, notice LAUMOND Pierre, Jean [pseudonyme dans la résistance : Cailloux] par Gilbert Beaubatie, version mise en ligne le 17 juin 2014, dernière modification le 9 août 2021.

Par Gilbert Beaubatie

Pierre Laumond
Pierre Laumond
Crédit : Nos racines, la clé des champs (Pdf en ligne), cf. sources.

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen, AC 21 P 68928 et Vincennes GR 16 P 341795 (nc). — Centre d’études Edmond Michelet à Brive ; avec l’aide de Françoise Germane. — Jean-Paul Lartigue, Jean Watson, Brive. Histoire et Dictionnaire des noms de rues, Brive, Éditions du Ver Luisant, 2008. — Nos racines, la clé des champs, 29 juillet 1944, le drame du Périer de Beynat. — État civil. — Notice complétée par Dominique Tantin le 9 août 2021.

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