RÉAU Paul

Par Emilie Willemin

Né le 15 avril 1896 à Sainte-Maure de Peyriac (Lot-et-Garonne), mort le 4 mai 1972 à Agen (Lot-et-Garonne) ; censeur ; militant syndical.

Fils d’instituteurs, Paul Réau, bachelier ès lettres en juillet 1914, obtint la licence ès lettres (langues classiques) à la Faculté des Lettres de Bordeaux en novembre 1915. Il entra à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (section des lettres) en juillet 1917.

Mobilisé sur sa demande le 3 septembre 1917, reconnu inapte aux armées, versé dans les services auxiliaires, caporal chef, Réau devint interprète d’allemand au deuxième bureau des armées (service des renseignements de Belfort et Alsace) de janvier 1918 à sa démobilisation en avril 1919.

Boursier d’agrégation de 1919 à 1921, Réau échoua aux concours. En 1921, délégué pour l’enseignement des lettres au lycée Edmond Perrier de Tulle (Corrèze), en 1922, il fut délégué au lycée de garçons d’Angoulême (Charente) où il fut titularisé comme professeur de collège en 1924. Sa délégation se poursuivant au lycée, il constitua, grâce aux contributions de sa classe de première, une bibliothèque littéraire assez abondante, notamment riche en littérature médiévale. Il repassa l’agrégation en 1928, fut admissible en 1929, avant de nouveaux échecs en 1930 et 1931. Il se maria en 1925.

Le 2 mai 1930, il fut délégué dans les fonctions de censeur des études au lycée Émile Duclaux d’Aurillac (Cantal). En 1931 et 1932, il demanda une nomination dans un lycée doté d’un surveillant général et fut nommé censeur du lycée de garçons de Rennes (Ille-et-Vilaine) à la rentrée 1932, puis au « Grand Lycée » Montaigne de Bordeaux (Gironde) en 1936, et dirigea le nouveau lycée de Talence.

Paul Réau, qualifié par ses supérieurs d’ « excellent », s’intéressait de près aux questions relatives à l’hygiène. Dès lors, l’inspecteur général le proposa pour de plus grands lycées ou pour être inscrit sur la liste d’aptitude au provisorat. Au lycée de Bordeaux, dans la logique du Front populaire, il fit beaucoup pour l’organisation des loisirs et de l’éducation physique de plein air, s’occupa de travaux importants en matière d’hygiène. Sur sa demande, il fut mis à disposition du Ministre des affaires étrangères en vue d’exercer les fonctions de directeur du lycée de Monaco, pour une durée de cinq ans à compter de septembre 1938.

Paul Réau adhéra à l’Amicale des censeurs dès sa nomination. Il fut son délégué de l’académie de Bordeaux de 1936 à 1939 et son secrétaire général de 1937 à 1940.

Initié dans la loge « Concorde et Tolérance » (Grand Orient de France) à Angoulême en octobre 1928, Réau démissionna de la Franc-Maçonnerie, le 13 août 1940. Il attesta ne jamais avoir été dignitaire d’une société secrète et n’avoir jamais exercé de fonction élective. Il fit un long plaidoyer sur son action sociale et pédagogique, citant notamment son article « L’éducation du sens social au lycée », publié dans la Revue universitaire en décembre 1938 et dans l’Information pédagogique en 1939, qui lui valut d’accéder au troisième degré dans la loge. Dans le dossier, il énumérait aussi les services rendus à l’État français et que de septembre 1940 à janvier 1941, le Prince de Monaco lui avait confié la direction des études de son petit-fils Rainier. A la suite d’un blâme à la fin de 1941 du Ministère des Affaires étrangères, une promotion lui fut retirée. Il justifia son action mais le ministère maintint sa décision sous le prétexte qu’il n’avait « pas toute l’autorité désirable ». Son détachement fut écourté et il retrouva son poste de censeur à Bordeaux dès la rentrée 1942.

A la Libération, Réau sollicita, comme réparation, une nomination à Paris et une promotion pour compenser le « blâme formel » de 1942 que le comité consultatif temporaire accorda. A la rentrée d’octobre 1945, il accéda au cadre supérieur et fut nommé au lycée Claude Debussy de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), puis, par la suite, devint censeur au lycée Buffon à Paris de janvier 1948 à septembre 1953. Inscrit sur la liste d’aptitude aux fonctions de proviseur depuis 1946, il exerça comme censeur, au lycée Voltaire dès la rentrée de 1953-1954 où il resta jusqu’à sa retraite en septembre 1961.

En 1940, le trésorier de l’Amicale, Sauvage, censeur à Bastia (Corse), étant mobilisé, Paul Réau assuma la gestion de la trésorerie de l’amicale des censeurs puis garda les fonds confiés lors de la dissolution des associations de fonctionnaires. En 1945, il retrouva sa responsabilité de trésorier de l’Amicale. Il devint le secrétaire général adjoint du Syndicat national des censeurs des lycées français de 1950 à 1956. 11 fut délégué suppléant à la Commission administrative nationale paritaire de 1955 à 1957 puis titulaire de 1958 à 1961. Il participa activement au Comité intersyndical des administrateurs logés de l’Éducation Nationale, sous la présidence d’Adrien Lavergne, en 1956-1957, dans le cadre de la Fédération de l’Éducation nationale. Décoré de la Légion d’Honneur en 1955, retraité, il adhérait au Syndicat national des personnels de direction des lycées dans la régionale de Bordeaux et à la caisse de secours en cas de décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159837, notice RÉAU Paul par Emilie Willemin, version mise en ligne le 11 juin 2014, dernière modification le 11 juin 2014.

Par Emilie Willemin

SOURCES : Arch. Nat. : F /17/27 889 — Bulletin de l’Association amicale des censeurs des lycées nationaux. — Bulletin du S.N.C.LF — Notes de Jacques Girault.

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