REISS Paul. Pseudonyme dans la Résistance : Raymond

Par Léon Strauss

Né le 24 mars 1901 à Strasbourg (Basse-Alsace annexée), abattu le 22 juin 1944 à Saint-Just (devenu Val-d’Arcomie, Cantal) ; professeur de médecine ; résistant, médecin-chef FFI.

Paul Reiss
Paul Reiss

Paul Reiss se maria le 19 janvier 1932 à Reims (Marne) avec Monique Techoueyres, née le 27 novembre 1912 à Reims. Le couple eut un fils et une fille.
Il était agrégé de physique biologique à la faculté de Médecine de Strasbourg. Mobilisé comme médecin-capitaine en 1939, il soigna de nombreux blessés demeurés sans secours à Troyes (Aube), puis à Auxerre (Yonne) du 13 au 15 juin 1940, ce qui lui valut une citation à l’ordre de l’armée. Replié à Clermont-Ferrand après sa démobilisation, il fut rayé des cadres de l’université à la suite du statut des Juifs d’octobre 1940. Un décret du 5 janvier 1941 le réintégra dans ses fonctions. En 1941, il entra en contact avec la Résistance. En 1942 , dans sa maison rue de la Châtaigneraie à Beaumont (Puy-de-Dôme), il devint le dépositaire des archives du service des renseignements des MUR d’Auvergne. Aidé par son épouse , il se chargea de distribuer des notes aux différents groupements. Après les rafles visant l’université de Strasbourg, il gagna le 17 mai 1944 le maquis du Mont-Mouchet aux confins de la Haute-Loire et du Cantal. En qualité de médecin-chef du Service de Santé des FFI du Cantal, il dirigea l’évacuation des blessés après l’attaque allemande contre cet important réduit des Forces Françaises de l’Intérieur. Le 20 juin 1944, après la bataille de Chaudes-Aigues, il commanda une infirmerie à Maurines (Cantal), puis il dirigea l’évacuation à dos d’hommes, puis en chars à bœufs des blessés du secteur encerclé de la Truyère. Sur une table de la mairie d’Albaret-le-Comtal, avec l’aide du philosophe et médecin, Georges Canguilhem, maître de conférences à la faculté des Lettres de Strasbourg, il réussit la première amputation de sa carrière avec des moyens de fortune. Le 22 juin, la retraite se poursuivit vers Saint-Just, mais le groupe du docteur Reiss fut pris par les Allemands : il fut immédiatement tué d’une balle dans la tête, de même que l’infirmière, tandis que neuf blessés étaient achevés sur leur chariot.
Paul Reiss fut inhumé au cimetière de Saint-Just par Loubaresse. Une stèle commémorative sur la route d’Estrémiac à Saint-Just, Val-d’Arcomie rappelle le massacre de ces dix résistants.
A l’initiative de la Fédération de l’Éducation nationale, son corps a été transféré dans la crypte de la chapelle de la Sorbonne (Paris Ve arr.), aux côtés des victimes représentant l’Université résistante, le 11 novembre 1947. Madame Reiss avait donné délégation à Madame Bousse, domiciliée sous-station SNCF Le Monastier (Lozère) pour l’exhumation. A l’Université de Strasbourg et dans celle de médecine de Paris-Descartes, son nom est gravé sur les plaques commémoratives.
Paul Reiss a été décoré de la Légion d’Honneur, la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance. Son nom figure également sur le Monument aux Morts de Beaumont (Puy-de-Dôme).
Il a reçu les titres de membre des Forces françaises combattantes (FFC), Déportés et internés de la résistance (DIR), Forces françaises de l’intérieur (FFI), membre du réseau KASANGA (SRMLM). Il a été reconnu "Mort pour la France".

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159855, notice REISS Paul. Pseudonyme dans la Résistance : Raymond par Léon Strauss, version mise en ligne le 12 juin 2014, dernière modification le 20 février 2022.

Par Léon Strauss

Paul Reiss
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SOURCES : AVCC : AC 21 P 140760 et AC 21 P 646512, dossiers Paul Reiss (non consultés) .— SHD Vincennes : GR 16 P 504071, dossier de résistant de Paul Reiss (non consulté) .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945 .— L’Entr’aide, Clermont-Ferrand, Montpellier, 25 septembre 1944. – À la mémoire de quinze savants français lauréats de l’Institut assassinés par les Allemands 1940-1945, Paris, 1959. — Gilles Lévy, Francis Cordet, À nous, Auvergne ! La vérité sur la résistance en Auvergne 1940-1944, Paris, 1974, p.328 -330(2e éd., Paris, 1981, p.272-273). – H. Ingrand, Libération de l’Auvergne, Paris, 1974, p.98. — Claude Singer, Vichy, l’Université et les Juifs, Paris, 1992, p.148, 253, 263, 318, 319. --- Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945, Cournon d’Auvergne, 1993, p.385, 390, 465, 468. – J. Héran (dir.), Histoire de la Médecine à Strasbourg, Strasbourg, 1997. – Nouveau Dictionnaire de Biographie alsacienne, n° 31, Strasbourg, 1998, p. 3159. — Eugène Martres, L’Auvergne dans la tourmente 1939-1945, Clermont-Ferrand, 1998, p.346 - www. Memoresist – www. les amitiés de la résistance. – Xavier Riad, Le service de Santé de l’état-major des maquis d’Auvergne www. histoire-medecine.fr – www.tombes-sepultures.com.— Archives de la FEN. — Généanet.

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