FREYSZ Jean Michel dit Legendre

Par Léon Strauss, Michel Thébault

Né le 16 avril 1921 à Blaesheim (Bas-Rhin), mort en action le 23 août 1944 au lieu-dit Feuyas, commune de Pionnat (Creuse) ; étudiant ; résistant, maquis de l’Armée Secrète.

Fils de Jacques Freysz-Kieffer, maire de Blaesheim (Bas-Rhin) jusqu’en 1940, Jean Freysz s’évada de l’Alsace annexée au printemps 1941. Arrêté près de Seppois (Haut-Rhin) alors qu’il tentait de passer en Suisse, il se réfugia une fois relâché dans le département de la Creuse, hébergé dans une ferme au hameau des Brégères, commune de Fontanières (à la limite du département du Puy-de-Dôme). Il reprit ses études au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), vraisemblablement en Prépa Agro puisqu’il fut reçu au bout d’un an d’études au concours d’admission de l’Institut National d’Agronomie. Il choisit malgré cela de s’engager dans l’armée de l’armistice au 152e RI (régiment d’Alsace) à Montluçon (Allier). Quelques semaines plus tard, en novembre 1942, il subit la dissolution de l’Armée de l’Armistice par les Allemands qui lui volèrent tous ses effets personnels. Il se réfugia à nouveau à Fontanières dans la Creuse, travaillant comme agriculteur, puis partit pour Paris à la rentrée d’octobre 1943 où il commença des études supérieures d’agronomie durant un an environ. En mai 1944, menacé d’arrestation, il revint en Creuse et s’engagea après le 6 juin 1944 dans un maquis de l’Armée Secrète en formation à Montflour, près de Chambon-sur-Vouèze (Creuse). Il y devint sergent à la 1ère compagnie du bataillon Mortier.
A la fin du mois d’août 1944, les forces allemandes et les miliciens qui les accompagnaient refluèrent du sud-ouest et du Limousin pour rejoindre l’est de la France. Un des principaux axes de leur repli suivait l’itinéraire Bourganeuf – Guéret – Montluçon, pour continuer ensuite en direction de Moulins (Allier). Les convois allemands qui se succédèrent entre le 21 et le 24 août et qui tentaient de gagner Montluçon (Allier) pour y dégager la caserne Richemont où était encerclée la garnison allemande, furent attaqués sur tout leur itinéraire creusois par les maquis à qui le commandement FFI avait attribué des secteurs précis d’intervention. Le 23 août, le bataillon Mortier tendit une série d’embuscades vers 9 h 30 du matin à une colonne allemande de 200 hommes venue de Guéret, et avançant vers Ajain (Creuse). Jean Freisz chargé du commandement d’une section de la 2e compagnie placée dans un petit bois en bordure de la route près de Feuyas (commune de Pionnat), donna ordre à ses hommes de se retirer pour éviter leur encerclement. Resté seul, il tira 58 cartouches sur les 60 dont il était porteur. Il fut blessé au genou, puis en plein front et fut finalement achevé par l’ennemi.
Il fut d’abord inhumé au cimetière de Fontannières (Creuse), puis transféré au cimetière de Blaesheim le 23 août 1945. Déclaré Mort pour la France, il reçut la Croix de guerre avec étoile d’argent. Son nom figure sur les monuments aux morts de Pionnat et de Fontanières, ainsi que sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret. Une stèle commémorative fut installée le 19 août 1945 sur ce qui est maintenant l’ancienne RN 145 au nord du village de Pionnat, avec cette inscription : « Ici est mort pour la France le 23 août 1944, le sergent FFI Jean Freysz dit Legendre, né à Baesheim, Alsace ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159857, notice FREYSZ Jean Michel dit Legendre par Léon Strauss, Michel Thébault, version mise en ligne le 12 juin 2014, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Léon Strauss, Michel Thébault

SOURCES : L’Alsace libérée, 23 août 1945 — www.fr.topic-topos.com (photo de sa tombe au cimetière de Blaesheim) — www. Memoresist — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — René Castille La Libération définitive de la Creuse, 25 août 1944 in La Creuse pendant la seconde guerre mondiale Ed. Le Puy Fraud 2012 — mémorial genweb — Mémoire des Hommes.

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