Par André Balent
Né le 6 février 1912 à Manciet (Gers) ; artisan tailleur à Perpignan (Pyrénées-Orientales) puis dans les Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) ; militant du PC, du PC clandestin ; dirigeant du PC clandestin des Pyrénées-Orientales ; militant du PCF à la Libération ; interné ; résistant dans les Pyrénées-Orientales, les Basses-Alpes, puis les Hautes-Alpes (FTPF) ; militant du PCF des Basses-Alpes, membre du secrétariat de la fédération communiste départementale.
Jean Poch naquit dans le Gers, mais son patronyme suggère que son père ou, du moins, ses ancêtres paternels étaient originaires du Vallespir (Pyrénées-Orientales). D’ailleurs, lui-même était installé à Perpignan (Pyrénées-Orientales).
Avant la Seconde Guerre mondiale Jean Poch militait au Parti communiste, auquel il avait adhéré en 1937, à Perpignan, à la cellule du quartier de la gare. En juillet 1939, il suivit une école interrégionale du PC à Béziers (Hérault).
Mobilisé au début de septembre 1939, il fut démobilisé le 30 de ce même mois. Il participa avec deux cheminots, François Cavaillez et Marcel Sibade à la constitution de la première organisation clandestine du PC à Perpignan. En octobre 1939, il fut contacté par Raoul Jeanjean, militant de l’Hérault que la direction clandestine du parti avait chargé de rétablir les liens avec les militants qui n’avaient pas encore été détectés par la police. Poch fut chargé de superviser le travail du premier « triangle » régional de direction. Celui-ci formé par Joseph Baurès, André Lacoste et François Cavaillez au cours d’une réunion dans un café de la rue du Théâtre mais ne dura guère, car Baurès fut affecté dans un poste guet aérien en Ariège et Cavaillez fut muté en gare de Bédarieux (Hérault). Jean Poch et Firmin Rigole les remplacèrent peu après. Jeanjean alias « Lazare » apportait à Poch des numéros de l’Humanité clandestine et du matériel de propagande qu ‘il transmettait à son tour à d’autres militants comme Pierre Garcias qui les diffusaient.
Son domicile fut perquisitionné en novembre 1940. Interrogé par la police, il fut relâché, mais arrêté à nouveau le 23 décembre 1940 après une distribution de tracts.
Il fut interné dans divers camps et fit plusieurs tentatives d’évasion. En juillet 1944, il était interné dans le fort de Sisteron (Basses-Alpes) Le 21 juillet 1944, le maquis FTPF de Bayons (Basses-Alpes) fit une opération contre le fort de Sisteron et réussit à délivrer cinquante et un détenus parmi lesquels Poch qui intégra ses rangs après sa libération. Le 26 juillet, les maquisards de Bayons furent surpris par les Allemands qui tuèrent vingt-et-un maquisards ainsi qu’une femme et deux adolescents. Un monument, érigé sur la route de Turriers conserve le souvenir de ce massacre. Par la suite, Poch commanda la 17e compagnie de FTPF. À la Libération, il commanda les Gardes civiques des Hautes–Alpes et conserva cette fonction jusqu’en janvier 1945.
En 1953, il était secrétaire au secrétariat de la fédération des Basses-Alpes du PCF. Toujours membre du secrétariat en 1954, il y était en charge de l’organisation. Il ne fut pas réélu à compter de 1955.
Muté dans la fédération des Bouches-du-Rhône, Jean Poch y fut élu en 1957 à la commission fédérale de contrôle financier. Il était alors secrétaire de la section d’Endoume (Marseille). Il ne fut pas réélu à la CFCF en 1959.
Par André Balent
Arch. du comité central du PCF. — Michel Cadé, Le parti des campagnes rouges. Histoire du Parti communiste dans les Pyrénées-Orientales 1920-1939, Marcevol, Éditions du Chiendent, 1988, 346 p. [p. 318]. — Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales, tome 1, Dans la tourmente février 1939-novembre 1942, Perpignan, Marxisme / Régions, 1983, 154 p. [p. 68]. — Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales. Biographies, Lille, Marxisme/Régions, 1994, 182 p. [p. 105]. — Hélène Vésian (texte), Claude Gouron (photographies), Les chemins de la Liberté sur les pas des résistants de Haute-Provence, Château-Arnoux, Association pour le développement de la randonnée en Haute-Provence, 2004, 208 p. [p. 76, 77 et 79]. - Notes de Julien Lucchini.