Par Jean-Paul Nicolas
Né le 30 juin 1906 à Plérin (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), fusillé avec Henri Vigne-Salade le 1er juillet 1942 au stand du Madrillet, Grand-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; marin de commerce du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; résistant au sein des FTPF.
Fils de Pierre Marie, débitant, et de Anne Marie Michel, ménagère, Henri Nicol s’était marié le 5 septembre 1931 au Havre avec Raymonde Saussaye. On dispose de peu d’indications précises sur le parcours militant d’Henri Nicol avant guerre puis pendant l’Occupation. Comme de nombreux marins communistes du Havre, il est probable qu’il fut embarqué pendant la guerre d’Espagne sur un navire de la Compagnie France-Navigation, émanation du Parti communiste français (PCF) et de l’Internationale communiste, laquelle compagnie approvisionnait la République Espagnole en armes, chars et avions soviétiques sous pavillon français. Le Havre était en effet le port d’attache des navires de la « Compagnie Rouge ». À défaut de preuves concernant ses embarquements d’avant-guerre, l’on peut affirmer qu’il prit part dans Le Havre occupé à la lutte clandestine des communistes havrais. Il fut arrêté le 8 juin 1942 avec son camarade Henri Vigne-Salade par la police française qui livra les deux hommes à la Sipo SD. Il demeurait au Havre, 16 rue Louis Blanc.
Henri Nicol comparut comme Henri Vigne devant le conseil de guerre allemand FK 517 le 26 juin 1942 qui condamna les deux hommes à mort pour « intelligence avec l’ennemi, menées communistes et distribution de tracts ». Henri Nicol et Henri Vigne-Salade furent ensuite fusillés le 1er juillet 1942 à Grand-Quevilly, au lieu-dit le Madrillet.
Après la guerre, la fédération communiste de Seine-Maritime revendiqua parmi ses 210 martyrs de la Résistance, Henri Nicol, Henri Vigne-Salade, sur la plaque commémorative de son local fédéral à Rouen face à l’Hôtel de Ville. De plus, ces hommes ont leurs noms inscrits parmi les fusillés ou morts en déportation sur le monument de l’Union départementale Confédération générale du travail (CGT) de Rouen ainsi qu’à Franklin Bourse du travail au Havre. Louis Eudier, dans Notre combat de classe, présentait le fusillé Henri Nicol simplement comme un marin affilié à la CGT.
Une plaque du souvenir rappelant le sacrifice d’Henri Nicol a été posée sur un mur de l’immeuble situé au 16 rue Louis-Blanc, sa dernière adresse au Havre. Une rue de cette ville proche de la place Jenner porte le nom d’Henri Nicol.
Son corps repose au cimetière Saint-Marie du Havre.
Lieu d’exécution et de mémoire : Stand de tir du Madrillet, Grand-Quevilly (Seine-Maritime)
Par Jean-Paul Nicolas
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Seine-Maritime : cote : 51 W428 Fusillés. – Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine-Maritime. 1940-1944, édité par l’Association départementale des familles de fusillés de la Résistance de Seine-Maritime. 1994. – Louis Eudier, Notre combat de classe et de Patriotes (1934-1945), Le Havre, imprimerie Duboc, 1945. – Marie-Paule Dhaille-Hervieu, Communistes au Havre (1930-1983), Éd. du Havre, 2010. – État civil. — CGT du Havre, IHS de Seine-Maritime, Les Visages des martyrs, op. cit.