PAUTREMAT Marcel, Rémi

Par Jean-Paul Nicolas

Né le 25 juin 1922 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé le 30 juillet 1943 au stand du Madrillet, Grand-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; résistant au sein des FTPF.

Marcel Pautrenat, jeune ouvrier métallurgiste des ateliers de la SNCF de Saint-Étienne-du-Rouvray, aurait été membre de Résistance-Fer depuis août 1941 et aux Francs-tireurs et partisans (FTP) depuis septembre 1941. Avec son collègue des ateliers SNCF Louis Canton et Paul Carpentier, ils mirent le feu à un convoi ferroviaire allemand près du Pont des Quatre Mares à Sotteville-lès-Rouen. Les trois hommes furent arrêtés le 16 mars 1943 et inculpés pour actes de terrorisme. Le tribunal militaire allemand FK 517 les condamna à mort le 23 juillet 1943 pour actes de terrorisme et détention d’armes. Marcel Pautremat a été fusillé le 30 juillet 1943 à Grand-Quevilly avec ses deux camarades FTP comme lui. À leurs côtés, a été fusillé un quatrième homme nommé Marcel Aubruchet, FTP arrêté pour d’autres actions de résistance à Rouen.
Les RG au service de la préfecture de région (instrument de Vichy) indiquaient : « Marcel Pautremat a été arrêté le 16 mars 1943 à son domicile, 119 bis rue Chasselièvre à Rouen [...]. Il n’a jamais appartenu à un parti politique avant guerre. Sollicité à différentes reprises par des camarades de travail, il est entré dans l’organisation terroriste en novembre dernier. L’arrestation de son oncle, l’inspecteur Kieffer, par les Allemands, semble avoir forcé sa décision. Il reconnaît avoir mis le feu à plusieurs wagons de paille appartenant aux armées d’occupation ». Le document était signé de l’inspecteur Leroy.
Claude-Paul Couture évoque le lien entre Marcel Pautremat et Paul Carpentier : « (Pautremat) rejoignit la Résistance, comme beaucoup de jeunes qui avaient soif de liberté et que l’occupation allemande révoltait. Son travail le mit en contact avec le matériel de l’armée allemande. C’est ainsi qu’avec Paul Carpentier, il mit le feu à un chargement de fourrage ». Le troisième homme était le cheminot René Canton, soudeur aux ateliers SNCF de Saint-Étienne-du-Rouvray. Dans Hommage aux fusillés..., Claude-Paul Couture cite la lettre à sa famille du jeune Marcel Pautremat : « Le verdict est un peu sévère car je suis condamné à mort. L’exécution aura lieu dans une heure, mais ne vous en faites pas, je ne tremble pas, vous n’aurez pas à rougir de moi. Je regrette de partir ainsi, sans vous avoir revus encore une fois. Mais enfin, ce n’est rien, nous nous retrouverons dans l’autre monde. Surtout ne pleure pas, je n’ai pas peur et je voudrais qu’il en soit de même pour toi. Quant à mes frères, qu’ils soient fiers de moi, ils en ont le droit. Qu’ils travaillent honnêtement, sérieusement, qu’ils fondent de belles familles, en un mot, qu’ils se conduisent en hommes. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159898, notice PAUTREMAT Marcel, Rémi par Jean-Paul Nicolas, version mise en ligne le 14 juin 2014, dernière modification le 28 mars 2017.

Par Jean-Paul Nicolas

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – Arch. Dép. Seine-Maritime : cote 51W428 les fusillés ; cotes 51W410-421 : liste alphabétique des arrestations, cabinet du préfet 41e section ; Pautremat : 51W420. – Claude-Paul Couture (coauteur), Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine-Maritime. 1940-1944, édité par l’Association départementale des familles de fusillés de la Résistance de Seine-Maritime, 1994.

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