POLAT Jérôme, Pierre, Maurice

Jérôme Polat était le fils de Joseph, employé et Marie, Florence, Vidal, ménagère. La famille compta trois filles et deux garçons. Le père, était de sensibilité radicale-socialiste.

Après des études primaires et une école professionnelle (ou primaire supérieure), Jérôme Polat devint dessinateur par une formation essentiellement autodidacte.

Militant CGTU et CGT, il adhéra au Parti communiste. Le 6 septembre 1937, il épousa Eugénie Pourrat à Rive-de-Gier. Embauché chez Brunon-Valette à Rive-de-Gier il fut licencié pour avoir fait grève par solidarité avec les ouvriers. Inscrit sur la liste noire du patronat local il demeura longtemps au chômage. Il participa à la manifestation houleuse de juin 1934 à Saint-Étienne et au mouvement de 1936.

Ayant passé et réussi le concours d’Inspecteur du Travail il fut nommé en Algérie, mais ne rejoignit pas son poste. Pendant la guerre il était démarcheur pour une compagnie d’assurances.

Jérôme Polat était membre du comité fédéral PCF de la Loire en août 1945. Il était alors correspondant du Patriote de Saint-Étienne et rédigeait des articles sur la vallée du Gier qu’il signait Jean du Feloin. Polat fut plusieurs fois candidat aux élections municipales à Rive de Gier. En 1945, il figurait en tête de la liste Union républicaine antifasciste. Avec 1 424 voix (sur 7 501 inscrits et 5 457 suffrages exprimés) il était devancé par Drivon (SFIO), 2 388 voix et Bonjour (Entente Sociale), 1 732 voix. Il se désista pour Drivon, permettant son élection. En 1947 la liste RPF obtenait 3 864 voix (pour 7 742 inscrits, 5 667 votants et 5 587 exprimés) et 12 sièges. Le socialiste Condamin obtenait 7 sièges et Polat 8. Il laissa néanmoins le fauteuil de maire à la SFIO et devint 1er adjoint.

À la suite des grèves de 1947 et 1948, il critiqua à plusieurs reprises la stratégie de Marius Patinaud au sein du comité fédéral et en conférence fédérale.

Dans les années 1950 il appartenait à une coopérative du bâtiment lancée à Rive-de-Gier par des personnes liées au PCF. Il termina sa vie professionnelle comme métreur vérificateur.

Ébranlé par les événements de Hongrie, il démissionna en 1958 puis participa à la création du PSU dans la vallée du Gier. À la fin des années 1960, il se rapprocha des mouvements maoïstes.

Jérôme Polat est décédé le 20 février 1986 à Rive-de-Gier.