BAYON Jacques

Par Jacques Girault

Né le 4 octobre 1930 à Caen (Calvados), mort le 9 septembre 2004 au CHU de Caen ; instituteur ; syndicaliste, maire communiste de Blainville-sur-Orne (Calvados), 1965-1995, conseiller général (1973-1979), conseiller régional (1986-1989).

Jacques Bayon était le fils d’instituteurs qui ne le firent pas baptiser. Après des études au collège de Lisieux, il entra à l’École normale d’instituteurs de Caen en 1946. Nommé instituteur à Lisieux (1951-1952), il fut détaché à la Fédération des œuvres laïques comme bibliothécaire, pour créer les premiers bibliobus du département. Il retrouva un poste d’instituteur à Honfleur (1954-1955) puis fut nommé professeur de français au cours complémentaire H. Brunet de Caen (1957-1958). Instituteur à Blainville en 1958, il devint directeur de l’école primaire en 1966 et y demeura jusqu’à sa retraite en 1985.

Jacques Bayon, incorporé en juin 1955 dans un régiment du génie à Versailles, fut affecté comme deuxième classe en Algérie en novembre 1956 (Sidi Moussa) et fut démobilisé en août 1957. Il se maria en novembre 1959 à Blainvile avec Jacqueline, aide de cuisine, fille d’un ouvrier couvreur et d’une cuisinière.

Membre du Syndicat national des instituteurs depuis 1948, secrétaire adjoint de la sous-section de Douvres (1960-1962), puis membre du bureau de la section départementale (1969-1971), Bayon appartenait à la tendance « Unité et Action ». Il avait appartenu à la Franc-maçonnerie de 1953 à 1958.

Militant de la FOL, spécialisé dans le sport (USEP, UFOLEP) et dans la lecture publique (CLLP), il encadrait aussi des colonies de vacances, d’abord comme moniteur puis comme directeur (AROVEN, FOL, UNCMT, Bol d’Air des Gamins de Paris).

À Blainville, Bayon assura le secrétariat et l’animation de l’amicale laïque (1958-1978) et le secrétariat du club sportif (1959-1965).

Membre du Parti communiste depuis 1958, Bayon militait aussi au Mouvement de la paix depuis 1957, au Secours populaire et dans l’association France-URSS.

À Blainville, commune ouvrière de la banlieue de Caen avec notamment l’usine Saviem, Bayon ne fut pas élu conseiller municipal aux élections de 1959, mais le fut en mars 1963. Deux ans plus tard, la « liste démocratique » qu’il conduisait l’emporta au deuxième tour ; il réunissait personnellement 509 voix sur 995 suffrages exprimés. Il devint maire et fut renouvelé en 1971, en 1977, en 1983, en 1989. Sa liste fut battue en 1995 par celle de son adjoint socialiste ; il démissionna du conseil municipal trois ans plus tard. Cette défaite municipale n’était pas isolée : en 1989 et en 1995, six municipalités à direction communiste sur les huit du Calvados furent gagnées par les socialistes.

La municipalité que Bayon dirigeait réalisa entre autres un château d’eau, une station d’épuration, un bureau de poste, un restaurant scolaire, un groupe scolaire, un groupe d’aide psycho-pédagogique, un collège, un complexe sportif. Elle créa un comité local de vacances et de loisirs, un club omni-sports, un centre de culture et de loisirs, une zone d’activités. Elle s’engagea dans la coopération intercommunale. En tant que maire, il s’engagea personnellement dans les luttes des parents d’élèves et des enseignants pour la défense de l’école. Il dirigea de nombreuses délégations à la préfecture lors des saisies, des expulsions et des diverses menaces contre la population démunie.

Bayon devint membre du comité de la fédération communiste du Calvados en 1966. Il accédait au bureau fédéral (1971-1996), responsable des élus communistes à partir de 1972. Il avait suivi l’école centrale d’un mois en 1970. Il redevint membre du comité fédéral en 1996. Pendant ses mandats municipaux, il fut membre du bureau départemental et du conseil national de l’Association des élus communistes et républicains.

Bayon fut candidat aux élections législatives dans la première circonscription de Caen en 1967. Le 5 mars, il obtenait 12 831 voix sur 87 617 inscrits et, le candidat de la FGDS s’étant simplement retiré, devenu le candidat de la gauche, passait à 22 721 voix sur 64 854 suffrages exprimés au deuxième tour. Il fut candidat suppléant aux élections de 1973, 1978 et 1981. Figurant sur la liste communiste, le 16 mars 1986, suppléant le 5 juin 1988 dans la cinquième circonscription (Bessin-Côte de Nacre), il était le candidat titulaire le 21 mars 1993. Il avait été candidat aux élections sénatoriales le 24 septembre 1989 (deuxième sur la liste communiste).

Il fut candidat au conseil général dans le canton de Douvres (1964, 1970). En 1970, le vice-président du conseil général de droite le battait au deuxième tour, le distançant de 400 voix. En 1973, candidat dans le sixième canton de Caen, il fut élu en raison des divisions de la gauche non communiste au premier tour, selon le commentaire de la presse. Il siégea à la commission des affaires sociales. Il devint en 1977 le vice-président, puis le président de l’association départementale des élus communistes et républicains et siégea à son conseil national. Il se représenta en 1979, mais cette fois Geindre, le maire socialiste d’Hérouville le précéda au premier tour. Il se retira donc. En 1982, il fut à nouveau candidat dans le canton d’Ouistreham, résultant du partage de l’ancien canton de Douvres. Il arriva en troisième position. Il se représenta en 1994. Il avait été élu conseiller régional de Basse-Normandie en 1986. Il en démissionna trois ans plus tard pour céder sa place au secrétaire de la fédération communiste, Marc Bellet.

En tant que communiste, élu départemental et régional, il participa à de nombreuses manifestations aux objets divers, notamment pour la paix en Algérie, pour la défense de la Sécurité sociale, pour la défense de l’emploi et contre les fermetures d’entreprises.

En 2004, Jacques Bayon était toujours le trésorier de la cellule locale du Parti communiste. L’Humanité, le 10 septembre 2004, précisait que l’inhumation devait avoir lieu le 14 septembre au cimetière de Blainville-sur-Orne. Il était marié et père de trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15991, notice BAYON Jacques par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 27 janvier 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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