DARNÉ Jean

Par André Balent

Né le 22 février 1903 à Céret (Pyrénées-Orientales) mort au combat le 1er septembre 1936 près de Portocristo (commune de Manacor, Majorque, Espagne) ; ouvrier sandalier à Céret ; volontaire des Milices antifascistes de Catalogne.

Jean Darné était le fils de Jean, roulier, âgé de vingt-et-un ans et de Rose Rodor, son épouse, âgée de vingt-deux ans. Il naquit au domicile de ses parents, rue Saint-Ferréol à Céret. Il se maria à Céret le avec Laurence, Hortense, Bonaventure Pagès, née le 13 octobre 1905 à Trouillas (Pyrénées-Orientales). Le couple, installé à Céret, eut deux enfants.

Jean Darné, accompagné de deux autres habitants de Céret, Jean Costa* et Jacques Piquemal — sans doute adhérents ou, du moins, sympathisants du PC — se rendit à Barcelone par le train quelques jours après le coup d’État militaire qui marqua le début de la guerre civile. Le 23 juillet 1936, ils s’engagèrent dans les Milices antifascistes de Catalogne. Ils furent affectés à la « colonne » destinée à reconquérir l’île de Majorque où le coup d’État avait triomphé. Cette expédition décidée par le gouvernement de la Generalitat était commandée par un officier d’aviation loyaliste, Albert Bayo Giroud qui avant le coup d’État, commandait l’aéronautique navale de Barcelone. Mais l’expédition de Majorque n’était soutenue que très formellement par le Comité central des Milices antifascistes de Catalogne préoccupé par l’offensive en Aragon et n’avait pas l’approbation du gouvernement de la République à Madrid. Les effectifs de, la « colonne » étaient formés d’environ 8000 hommes (3000 du PSUC (communiste), 2000 d’Estat català, accompagnés de miliciens de l’Esquerra et d’Acció catalana, quelques adhérents de la CNT et de la FAI et enfin de trois « centuries » de volontaires étrangers (Français, Polonais, Italiens, Britanniques, Sud-Américains) parmi lesquels quelques athlètes des Olympiades populaires de Barcelone. La colonne de Bayo reçut le renfort de celle, venue de Valence et commandée par Manuel Uribarri qui occupa le 7 août, la plus méridionale des Baléares, Formentera.

La centurie à laquelle furent affectés les trois Cérétans comprenait principalement des Français et des Argentins. Elle fut envoyée d’abord à Minorque, la seule des îles Baléares restée sous contrôle de la République après le coup d’État, avec le paquebot « Marquès de Comillas » transformé en navire-hôpital.

Le 16 août 1936, la colonne barcelonaise de Bayo quitta Minorque et débarqua à Majorue, sur le territoire de la commune de Manacor, à proximité de Punta Amer et du village de Portocristo. Après des succès initiaux, elle se heurta à une vive résistance des rebelles, bientôt appuyés par l’aviation italienne. Les pertes des assaillants furent nombreuses.

Jean Darné fut tué le 1er septembre 1936 par une balle ennemie, à proximité de Portocristo. D’après le témoignage de Jacques Piquemal qui se trouvait à ses côtés, il fut inhumé soit sur la plage, soit au cimetière de Portocristo. Dans la nuit du 4 au 5 septembre 1936, la colonne se retira, embarquant pour retourner à Barcelone.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159921, notice DARNÉ Jean par André Balent, version mise en ligne le 16 juin 2014, dernière modification le 3 mai 2020.

Par André Balent

SOURCES : Arch. com. Céret, état civil, acte de naissance de Jean Darné et mention marginale. — Georges Sentis, Habitants des Pyrénées-Orientales combattants des Brigades internationales & milices antifascistes, Perpignan, Marxisme / Régions, 2011, 48 p. [pp. 4-6, 31, récit de la participation de trois Cérétans à l’expédition de Majorque en août-septembre 1936, d’après le témoignage de Jacques Piquemal recueilli par Georges Sentis]. — Josep Maria Solé Sabaté, Joan Vllaroya, Breu història de la Guerra civil a Catalunya, Barcelone, Edicions 62, 2005, 894 p.

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