CLAVILIER Maurice, Pierre

Fils de Jean et de Jeanne, née Matton, Maurice Clavilier à l’issue de sa scolarité obtint le CEP. Marié, le couple vivait 28 Rue des Vosges à Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis). Il fit son service militaire en 1928, il entra en 1930 comme employé à la Compagnie d’assurances L’Abeille, 57 Rue Taitbout à Paris IXe arr. Membre du Parti communiste depuis 1924, il militait sur son lieu de travail, politiquement et syndicalement. Il épousa Renée Lamoureux le 19 novembre 1935 à Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis). Il fut élu en avril 1940 trésorier de la sous-section de la Chambre syndicale des employés de la Fédération nationale des syndicats. Mobilisé en 1939, la commission de réforme de Verdun le réforma définitivement en décembre.

En 1940, il forma un Comité populaire de L’Abeille en relation militante avec Joseph Darriet qui travaillait avec lui. Communiste, celui-ci était avant la guerre adjoint au maire du Blanc-Mesnil, il entra en 1941 dans la clandestinité. À la suite d’une dénonciation, des inspecteurs de la BS1 interpellèrent le 30 août 1941 alors qu’il allait entrer dans son ex-lieu de travail. Il déclara aux policiers qu’il était venu voir le directeur de la Compagnie pour lui demander ce qu’il adviendrait en cas de cessation complète de travail.

Le lendemain dimanche vers 8 heures, Maurice Clavilier était appréhendé par trois inspecteurs de la BS1 à son domicile. Mis en état d’arrestation pour infraction au décret du 26 septembre 1939, emmené dans les locaux des Brigades spéciales, interrogé il reconnut avoir rendu service à Joseph Darriet et lui avait remis l’argent de l’acompte le 23 août. Sur son activité, les deux tracts qu’il détenait signés du Comité populaire « Une arrestation à l’Abeille » et « Nos deux mille francs par mois », ainsi que des questionnaires vierges de toute réponse, il s’expliqua, déclara avoir trouvé les tracts sur sa table de travail à « L’Abeille » déposés en son absence. Quant aux listes pour recueillir des fonds pour la solidarité avec les prisonniers politiques, il argua qu’elles étaient vierges que par conséquent il ne s’était livré à aucun travail. Il reconnut que Darriet l’avait mandaté pour toucher à sa place un acompte et lui avait remis l’argent le 23 août.
Maurice Clavilier comparut le 17 octobre 1941 devant la Section spéciale de la cour d’appel de Paris, était condamné à cinq ans de travaux forcés pour avoir secondé Joseph Darriet. Ce dernier condamnés aux travaux forcés à perpétuité, sera fusillé comme otage le 15 décembre 1941 à Fontevrault-l’Abbaye (Maine-et-Loire).

Incarcéré à Fresnes, il était transféré le 19 janvier 1942 à Fontevrault-L’Abbaye (n° d’écrou 2055), puis à la prison de Blois le 27 octobre 1943. Le 22 mars 1944 au départ de Compiègne, il était dans un convoi de mille deux cent dix-huit hommes à destination de Mauthausen (Autriche). Les déportés arrivèrent le 23 mars, quatre-vingt-dix-huit hommes dont Maurice Clavilier matricule 59746 étaient affectés au Kommando de Loibl Pass. Leur travail consistait à creuser un tunnel routier entre l’Autriche et l’actuelle Slovénie. Ils furent libérés par les partisans Yougoslaves dans la nuit du 7 au 8 mai 1945.

Son lieu d’habitation étant situé dans l’ex-Seine-et-Oise, hors du ressort de la préfecture de police, il ne fut pas convoqué pour témoigner devant la commission d’épuration de la police. Il reprit son travail à L’Abeille. Maurice Clavilier militait à nouveau à la CGT et au parti communiste, le 27 janvier 1958 il distribuait avec un militant de La Providence des tracts de la CGT sur les revendications salariales, simple contrôle d’identité. En février 1963 son nom était cité dans une note des Renseignements généraux en tant que militant communiste de la Compagnie L’Abeille.

Il mourut le 25 octobre 1992 à Bondy.