MARCELLAN MARTINEZ Tomas

Par Claude Pennetier, Rolf Dupuy

Né le 25 août 1919 à Badalona (Espagne), mort le 9 juillet 1997 à Choisy-le-Roi (Seine, Val-de-Marne) ; réfugié espagnol, anarchiste ; typographe à Choisy-le-Roi ; secrétaire général de la fédération régionale Paris-Seine de la CNT.

Entré en France en février 1939, Tomas Marcellan Martinez militait déjà à la Confédération nationale du travail (CNT, anarchiste) en Espagne. Il fut pendant l’occupation ouvrier forestier dans l’Aude et l’Oise, puis ouvrier dans une usine de textile en Normandie. Le 8 juin 1948, il épousa à Bernay (Eure) une compatriote née le 7 juin 1922 à Tarrassa (Espagne). Le couple eut trois enfants.

Sa sœur, Amélia Marcellan, née le 7 septembre 1930 à Badalona, le rejoignit en France et vécut avec lui à Thiais. Elle se maria avec un militant de la CNT, Pedro Peralta.

Domicilié dans les HLM de l’avenue de la République à Thiais (Val-de-Marne), il travaillait comme typographe à l’imprimerie « Les Gondoles », située 6 rue Chevreul à Choisy-le-Roi, imprimerie qu’il avait contribué à fonder qui tirait la presse anarcho-syndicaliste de langue espagnole et française, notamment Combat syndicaliste, CENIT, mensuel culturel 2000 exemplaires) et Umbral (500 exemplaires).

En janvier 1968, il devint secrétaire général de la Fédération régionale Paris-Seine (dite aussi zone Nord) de la CNT, assisté de José Maria Villanueva (né en 1895 à Oviedo), secrétaire adjoint et Pedro Peralta (né en 1923 à Serch), beau-frère de Marcellan, trésorier. Elle avait son siège à Paris, 24 rue Saint-Marthe (Xe arr.) et dépendait du Secrétariat intercontinental de la CNT de Toulouse. Elle comptait, selon la police, 600 membres répartis dans la région parisienne mais aussi dans le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme et la Seine-Maritime. La police notait que l’indépendance de la Fédération régionale et de sa presse vis-à-vis de "Toulouse" est notoire. En 1961, le gouvernement avait fait interdire trois titres de la presse anarchiste espagnole : Solidaridad obrera, CNT, et España libre. Pendant quelques années, la CNT espagnole du passer par le truchement de la presse anarcho-syndicaliste française tout en gardant le contrôle politique et de la confection.

Les RG écrivaient en 1968, « Cette fédération est, numériquement, l’une des plus importante de la CNT. Elle tient de fréquentes assemblées, mais, en raison de sa vaste compétence territoriale, elle confie l’action militante de base aux diverses fédérations locales. C’est également l’une des plus intransigeantes sur le plan doctrinal, notamment dans la lutte contre les communistes ». Elle coopérait avec la CNF Française (39 rue de la Tour d’Auvergne dans le 9e arr.) pour publier un journal bilingue, Combat syndicaliste, qui sortait 3 000 exemplaires de chaque numéro début 1968.

Les RG le considéraient comme un « anarchiste convaincu », membre de la « vieille garde », « davantage partisan des discours enflammés que des actions terroristes recommandées par les jeunes ».

Tomas Marcellan fut délégué à la plupart des assemblées plénières et congrès de la CNT, de la FAI, de l’AIT (en novembre 1963 à Puteaux où il représentait l’organisation uruguayenne FORU, en avril 1976 à Paris) tant en France qu’en Espagne après la mort de Franco et la réorganisation de la CNT ; il participa notamment à son Ve Congrès tenu à Madrid en décembre 1979.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article160021, notice MARCELLAN MARTINEZ Tomas par Claude Pennetier, Rolf Dupuy, version mise en ligne le 21 juin 2014, dernière modification le 3 avril 2020.

Par Claude Pennetier, Rolf Dupuy

SOURCES : Direction des Renseignements généraux (RG), "Confédération national du travail espagnole", 51 p, 1968. Arch. Claude Batal, CHS du XXe siècle. — M. Iñiguez « Esbozo… », op. cit. — Entretiens avec T. Marcellan, 1969, 1980-1990 — Cenit, 15 juillet & 19 août 1997 — CNT, Madrid, août 1997.

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