PORCHEZ Jean-Jacques

Par Claude Pennetier

Né le 21 juillet 1938 à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine), mort le 22 février 2023 à Paris (XVIIIe arr.) ; cadre de société ; militant parisien mendésiste puis du PSA et du PSU ; « porteur de valises » du FLN ; écologiste.

Fils de Georges Porchez et d’Irène Panoff, Jean-Jacques Porchez commença à militer à seize ans, au lycée Buffon. Mendésiste, en liaison avec Tiennot Grumbach (neveu de Mendès France), il adhéra aux Jeunesses radicales et rencontra souvent Mendès dans sa propriété de Louviers. Lorsque celui-ci quitta le Parti radical, il participa au CAD (Comité d’action démocratique) puis au PSA et au PSU. Il s’occupa de la diffusion du mensuel Les Cahiers de la République. À la section PSA du XVe arr. il fit la connaissance de Dan Sperber, Serge Thion, Henri Stern qui créèrent Vérités anticolonialistes dont Philippe Goldman fut le rédacteur en chef. Très actif dans le ESU (Étudiants socialistes unifiés), président de l’AGPGES (Association des préparationnaires aux grandes écoles scientifiques), membre du bureau national de l’UNEF, il participa de plus en plus aux groupes paramilitaires prêts à lutter contre les fascistes. Dans l’intention d’aider concrètement le FLN, avec des amis dont Gilbert Barbier, il rencontra Francis Jeanson, qui les orienta vers Henri Curiel. Ils créèrent le groupe Nizan , qui avait des cellules clandestines dans plusieurs ville universitaires. Il rejoignit La Voix communiste et participa, en juin 1960, à l’organisation d’un congrès clandestin des soutiens du FLN, dans un temple protestant du XVe arr. de Paris.

Domicilié rue des Reculettes à Paris (XIIIe arr.), cadre de Société à l’Agence Montpensier (VIIIe arr.), Jean-Jacques Porchez fut arrêté en juin 1960 dans l’affaire dite Macaud, pour un transport de fonds de Marseille à Paris. Ils avaient été dénoncés par un responsable du FLN de Marseille qui était aux mains des RG. Il fut inculpé d’atteinte à la sûreté de l’État et soutien au FLN le 13 juin 1960 puis relâché au bout de deux mois.

Lié à Mohamed Boudiaf, il gagna l’Algérie au moment de l’Indépendance avec une quarantaine de jeunes militants et exerça comme professeur de mathématiques au lycée Pasteur d’Alger où il créa une section de l’UGTA.

Jean-Jacques Porchez quitta l’Algérie après le coup d’État de Boumédienne. De retour en France il adhéra au Parti communiste début 1964 puis à l’UJCML en 1965. Le PCF prononça son exclusion en avril 1968 ; en raison de sa participation aux Comités Vietnam de base dont il était d’ailleurs secrétaire national.

Il fut partie prenante du mouvement de mai 1968.

En 1979, il rejoignit l’association Les Amis de la Terre et participa à la création de Génération écologie.

Lorsque la gauche arriva au pouvoir après mai 1981, Jean-Jacques Porchez participa à plusieurs cabinets ministériels, notamment celui du ministère de l’environnement sous Michel Rocard, comme conseiller spécial. Sous l’étiquette Génération écologie, il entra au conseil régional, mais en désaccord avec Brice Lalonde, il rejoignit les Verts. Il fut conseiller technique au cabinet de Dominique Voynet sous Lionel Jospin*.

De 1990 à 1996, il anima la revue Pour qui soutenait les démocrates algériens en lutte contre l’islamisme politique.

Retiré en Corse, il participe à une association écologiste locale, à Corsica Palestine et à la Ligue des droits de l’Homme.

Il s’était marié une première fois en janvier 1964 à Viroflay (Seine-et-Oise) avec Annie, Mireille Stasse. Divorcé en 1974, il se remaria en novembre 1987 à Paris (IXe arr.) avec Zerdalia Dahoun.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article160061, notice PORCHEZ Jean-Jacques par Claude Pennetier, version mise en ligne le 29 juillet 2014, dernière modification le 2 octobre 2023.

Par Claude Pennetier

SOURCE : Arch. Claude Batal, Renseignements généraux, « La reconstitution clandestine (des groupes révolutionnaires) », 19 février 1969, CHS du XXe siècle. — Témoignage de Jean-Jacques Porchez. — État civil.

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