RIDEAU Michel, Gaston

Par Jacques Blin

Né le 4 Septembre 1924 à Niort (Deux-Sèvres) ; mort le 21 septembre 2010 à Sète (Hérault) ; moniteur sportif ; représentant en produits cinématographiques ; libraire ; militant de l’Éducation populaire ; syndicaliste ; communiste.

Michel Rideau (il tient la liste) fait signer une pétition, Sète, années 1980
Michel Rideau (il tient la liste) fait signer une pétition, Sète, années 1980
Arhives privées Jacques Blin

Son père Gaston, Alcide, Eugène Rideau était instituteur et sa mère Lucie Saint-Martin était institutrice. Il épousa en 1947 Claire Jean.
Il fut maître nageur aux Sables d’Olonnes et moniteur sportif. Puis, il fit des études à l’École nationale de photo et de cinéma (ENPC), située rue Vaugirard à Paris. À sa sortie, en 1949, il aurait pu travailler à la reproduction des documents de la Bibliothèque nationale, mais son épouse Claire Jean professeure d’éducation physique, fut nommée au lycée de jeunes filles de Béziers. Il traversa alors une période de chômage de six mois environ, pendant laquelle il bricola pour quelques photographes. Il devint ensuite représentant de matériel de projection pour la maison Debrie et lança, dans la région, les productions de la bande « Kodavox » (films magnétiques « Kodak » pour enregistrements sonores.)
Attirés par Sète, ils vinrent s’y installer après la nomination de Claire au Lycée Paul-Valéry en 1956. Représentant à plein temps, il sillonna désormais le département de l’Hérault afin que l’aventure cinématographique (du 16 mm) accompagnât les activités scolaires et la politique culturelle des municipalités. Il se consacra entièrement à cette activité jusqu’en 1961.
Il adhéra au Parti communiste français en 1960, Gilbert Nondédéo, enseignant et militant du PCF, lui proposa de s’occuper de la Librairie Sétoise. En effet, ce dernier devait partir —avec Charles Siblot lui aussi enseignant et militant— en Algérie à la demande du gouvernement de ce pays pour travailler à la mise en chantier de la politique d’éducation nationale. Cette librairie avait été créée en 1959 et se situait, au quai supérieur de l’esplanade Aristide-Briand (aujourd’hui rue du 11 Novembre 1918). Elle cohabitait avec le journal La Marseillaise qui avait quitté en 1959 les locaux qu’il occupait depuis la Libération, quai de la Résistance, quand il s’appelait encore La Voix de la Patrie (Il est devenu La Marseillaise en 1953).
À partir de cette époque, M. Rideau accéda au statut de « permanent », avec, toutefois, un maigre salaire. Cependant, comme la Librairie assurait la diffusion des fournitures scolaires, Michel Rideau continua à sillonner le département de l’Hérault pour proposer aux municipalités son catalogue de fournitures ; parallèlement il continuait à vendre des projecteurs et des enregistreurs. Un collectif de gestion de la Librairie fut mis en place, auquel participaient entre autres, Gilles Salvat, Henriette Luccionni, Éliane Baupuy-Manciet, etc Pendant que le travail l’appelait à l’extérieur, une militante, Mme Henriette Luccionni assurait la tenue de la de la comptabilité de la SARL Librairie sétoise, ainsi que les remplacements dans la librairie.
Mais le début des années 1960, fut aussi à Sète une période de renouveau politique, avec l’élection du cheminot Pierre Arraut qui se retrouva à la suite d’une élection « triangulaire », le 15 Mars 1959, Maire avec 31 conseillers municipaux, dont 30 communistes. Les chantiers culturels furent alors ouverts : rénovation du théâtre, création du Théâtre de la Mer, Centre culturel sétois que rejoignirent immédiatement les associations existantes : Amis du bel canto, Cercle occitan, Caméra club, Ciné-club Gérard Philippe, etc… Michel Rideau s’investit dans cette aventure, particulièrement dans le secteur de l’audiovisuel où il trouvait un prolongement de sa formation, mais aussi avec le désir de faire acte d’éducation populaire avec Anselme Roumieu, conseiller municipal et occitaniste et Gilles Salvat. Ce furent donc les débuts du ciné-club dont les séances se déroulèrent à la salle Arago, rue de la Douane, attenante à la cour où évoluait le volley-ball. Il participa activement, aux côtés de François Delpont, (ami de Georges Brassens) aux activités du centre culturel, enregistra les causeries de Jean Deschamps que celui-ci organisait avant les représentations au Théâtre de la Mer. Toujours disponible pour aider à l’activité culturelle des Maisons des jeunes, il était le « touche à tout » dans le domaine des innovations en matière audio-visuelle. On le voyait aussi bien derrière une caméra (il réalisa le premier film sur le bilan du mandat de la municipalité Arraut de 1959 à 1965 : 600 m de pellicule se plaîsait-il à rappeler) que, enfoui sous un capot de voiture, à démêler les branchements d’une sono accompagnant une manifestation.
Dans les années 1970, Victor Meyer (« Totor ») secrétaire de l’Union Locale CGT lui demanda de venir travailler à la Bourse du Travail, afin de remplacer Laurent Viguerie*, parti en retraite. Il assura des travaux de secrétariat et de tirages de tracts pour les syndicats. Il fut permanent à partir de 1972. Très vite il fit entrer, dans les locaux de la Bourse, les innovations technologiques en matière de reprographie, du stencil électronique à l’offset jusqu’à avec l’assistance par ordinateur. Il prit sa retraite en 2000.
Il anima pendant un temps, vers 1982, l’antenne sétoise de « Tourisme et Travail » et pris une part active au développement de la Mutuelle des travailleurs sétois (installée d’abord dans les locaux de la Bourse du Travail, pour se déplacer, vers 1974, au-dessus de la Placette, aujourd’hui le Centre optique mutualiste.
Il fut un des initiateurs et un animateur actif du Comité du Quartier Haut
Sur le plan de l’activité politique, il anima et y contribua jusqu’à sa mort à la vie de la cellule Vaillant-Couturier du PCF implantée sur le secteur du Quartier Haut. Il fut membre pendant de longues années du comite de section (organe dirigeant du PCF pour la ville de Sète).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article160133, notice RIDEAU Michel, Gaston par Jacques Blin, version mise en ligne le 23 juin 2014, dernière modification le 7 avril 2022.

Par Jacques Blin

Michel Rideau (il tient la liste) fait signer une pétition, Sète, années 1980
Michel Rideau (il tient la liste) fait signer une pétition, Sète, années 1980
Arhives privées Jacques Blin

SOURCE : entretien avec Jacques Blin le 10 février 2010.

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