SORDET Raymond, Alexandre [Pseudonyme dans la Résistance : Félix]

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 14 octobre 1921 à Brégnier-Cordon (Ain), fusillé le 31 mai 1944 à la Doua, commune de Villeurbanne (Rhône) ; étudiant ; résistant au sein de l’Armée secrète (AS), de Libération, des Mouvements unis de Résistance (MUR) dans l’Ain et capitaine du réseau Charette dans les Bouches-du-Rhône.

Fils de Marius, Anthelme Sordet, instituteur et de Jeanne, Émilie Favre-Buisson, Raymond Sordet fut élève au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse (Ain) et devint étudiant. Il demeurait avec sa famille au 16 rue Marcellin-Berthelot à Bourg-en-Bresse.
Au début de l’année 1941, il créa un groupe de résistants au sein du lycée Lalande. En avril, il fut contacté par Marcelle Appleton afin de rattacher son groupe à l’AS et au mouvement Libération. Il intégra ensuite les MUR. Suite à une dénonciation, le 18 (ou le 24) mai 1941, il fut appréhendé par la police française avec Marcelle Appleton à Bourg-en-Bresse. Ils furent incarcérés pendant deux jours à la maison d’arrêt de Bourg-en-Bresse. À nouveau, le 1er juin 1941, ils furent arrêtés et emprisonnés. Le 30 juillet, le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse condamna Raymond Sordet à cent francs d’amende et trois mois de prison avec sursis pour « propos et agissements tendant à nuire à la sûreté de l’État ». Libéré de prison, il fut incorporé dans les Chantiers de jeunesse. Il fit de la propagande pour la Résistance et gagna le maquis avec du matériel récupéré dans les Chantiers.
À partir du 1er octobre 1943, il devint agent P2, chargé de mission de 2e classe, du réseau Charette (service de renseignements du Mouvement de Résistance des prisonniers de guerre et déportés [MRPGD] commandé par Michel Cailliau) à Marseille (Bouches-du-Rhône). Sous le nom de guerre de Félix, Raymond Sordet fut responsable de la région Aix-Marseille et assimilé à ce titre au grade de capitaine. Il fut chargé de photographier les fortifications allemandes de la côte de la Méditerranée. Il accomplit « un travail considérable qui permit en partie au débarquement allié de s’effectuer ». Raymond Sordet vivait sous la fausse identité du journaliste Jean-Jacques Varenne.
Le 1er mars 1944, accompagné de Paul Tourrette, il s’empara de la serviette d’un général allemand. Suite à cette opération, une rafle fut organisée et les deux résistants furent capturés par la Gestapo alors que Raymond Sordet était encore en possession des documents militaires. Raymond Sordet fut interné à la prison des Baumettes (Marseille), puis à la prison Montluc (Lyon, Rhône) à partir du 6 avril 1944.
Le 24 mai 1944, le tribunal militaire allemand siégeant à Lyon condamna à mort Raymond Sordet et Paul Tourrette pour espionnage. Le 31 mai, les Allemands les fusillèrent sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua.
Inhumé dans le charnier de la Doua, son corps fut retrouvé à la Libération et identifié par sa mère le 26 septembre 1945.
Il reçut la Médaille de la Résistance en 1946 et fut homologué lieutenant des Forces françaises combattantes (FFC) en 1948. Le titre d’« Interné Résistant » lui fut attribué en 1952.
Il écrivit une dernière lettre à sa famille le 31 mai 1944.
Son nom figure sur les monuments aux morts, à Bourg-en-Bresse et Brégnier-Cordon(Ain). Une place de Brégnier-Cordon porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article160234, notice SORDET Raymond, Alexandre [Pseudonyme dans la Résistance : Félix] par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 25 juin 2014, dernière modification le 16 septembre 2020.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3460W3, 3335W25, 3335W17. – DAVCC, Caen.

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