BEAULATON Maurice, Léon

Par Frédéric Cepède

Né le 6 décembre 1919 à Montmarault (Allier), mort le 10 mai 2011 au Mans (Sarthe) ; ajusteur à la SNCF puis employé de la Sécurité sociale ; militant socialiste dans la Sarthe et syndical (CGT puis FO) de la Sarthe.

Maurice Beaulaton
Maurice Beaulaton

Fils et petit-fils, frère de cheminots, Maurice Beaulaton entra, lui aussi, aux chemins de fer, le 1er octobre 1934, à quinze ans, comme apprenti ajusteur. Selon son acte de naissance, son père était charron-forgeron.
Maurice Beaulaton fut affecté, le 1er octobre 1937 comme ajusteur au Dépôt du Mans (Sarthe).

Élevé dans une famille socialiste, il s’engagea très jeune dans le mouvement politique et syndical. Son père, Albert Beaulaton, né en 1894 à Beaune (Allier) avait adhéré aux Jeunesses socialistes en 1910, à Commentry, au cours d’un banquet républicain. Il avait Jean Jaurès et son directeur d’école pour parrain d’adhésion... Mobilisé de 1914 à 1918, il fut témoin à la salle du manège au congrès de scission de Tours en 1920. Militant de la « vieille maison » membre de la section de Tours jusqu’en 1932, il fut adhérent à la section socialiste du Mans de 1932 à 1944 (membre du PS clandestin) et adhéra à la section de Château-du-Loir de 1944 à 1975 date à laquelle avec son fils Maurice il passa à la FSD. Son frère, Raymond Beaulaton cheminot également, avait adhéré à la CNT en 1947 mais rejoignit FO ensuite.

Le jeune Maurice Beaulaton fut, avec son frère, inscrit aux Faucons Rouges de 1932 à 1934, date de son adhésion aux Jeunesses socialistes du Mans puis à la SFIO en 1938.

Il effectua son service militaire de juin 1940 à avril 1941. Rendu à la vie civile, il fut nommé ajusteur aux Ateliers de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), et, quelque temps après, fut reçu à l’examen de sous-chef de brigade d’ouvriers. À la suite de bombardements, il fut muté au Dépôt de Château-du-Loir au printemps 1943.

Par la suite, nommé expéditionnaire, il fut révoqué le 31 mars 1948, « à suite de manœuvres conjuguées d’anciens collaborateurs de Vichy et de communistes mécontents du passage à Force ouvrière des cheminots de Château-du-Loir ». Il fut alors embauché à la Sécurité sociale au Mans, où il restera jusqu’à sa retraite en 1980.

Résistant, membre du PS clandestin, son action politique à la SFIO, puis au PS s’inscrivit dans le cadre du département de la Sarthe, qui accueillit Christian Pineau* et des militants ayant des responsabilités nationales comme Jean-Jacques Marzorrati*. Maurice Beaulaton fut conseiller municipal de Château-du-Loir et secrétaire du Comité de libération de 1944 à 1945, désigné par le préfet Costa et le président du CDL Henri Ledru*, futur député SFIO. Membre de la section socialiste de Château-du-Loir de 1944 à 1948, il rejoignit ensuite celle du Mans où il avait retrouvé du travail. Il y milita jusqu’en 1975. Il fut membre de la commission fédérale des conflits en 1947 puis entra au bureau fédéral en 1958. Secrétaire fédéral adjoint en 1959, il présenta une motion nettement hostile à De Gaulle mais différente du texte déposé par Christian Pineau* et Albert Gazier*, réclamant le retour à un parti de lutte des classes, révolutionnaire et démocratique. Elle obtint 10 voix contre 22 à celle de l’ancien ministre, et aucune à celle du secrétariat général. Il fut secrétaire fédéral administratif en 1965.

Maurice Beaulaton fut souvent candidat lors de différents scrutins dans la Sarthe sans conquérir de mandat électif. Aux législatives de 1958, contre Fernand Poignant*, qui quitta la SFIO, puis à celles de 1962, où il recueillit 3 510 voix sur 52 072 inscrits et 33 472 exprimés ; aux cantonales de 1958 à La Fresnaye, en 1961 dans le 3e canton du Mans, en 1964 à La Fresnaye, à la cantonale partielle des 3 et 10 octobre 1965 au Mans.

Secrétaire administratif de la fédération de la Sarthe en 1970, il présida le 10 avril, une réunion avec Auguste Lecœur* et se proclama « secrétaire national de la gauche social-démocrate révolutionnaire ». Hostile à tout rapprochement avec le Parti communiste, il fut très critique face à la politique d’Union de la gauche prônée par François Mitterrand* et son Parti. En 1975, il quitta finalement le PS avec 200 adhérents du Mans pour rejoindre la Fédération des socialistes-démocrates (FSD) créée en 1975 par Éric Hintermann. Il était toujours en 2004 le représentant de la FSD dans la Sarthe et secrétaire national.

Il développa également une grande activité syndicale. Il fut secrétaire du syndicat CGT des cheminots (semi-clandestin) de Sotteville-lès-Rouen en 1941, puis à Château-du-Loir (Sarthe). Il intervint au congrès fédéral de la Fédération nationale des chemins de fer (CGT) qui eut lieu les 3 et 4 février 1944 à la Mutualité à Paris où il vota contre le rapport de Georges Badinot* sur l’action revendicative depuis 1940. Il participa à l’AG constitutive du Comité d’action syndicaliste des travailleurs des chemins de fer de France et de l’Union française (CAS) réunie le 27 juillet 1947 à l’appel de Marcelle Méhudin et de Fernand Laurent et qui rassembla 120 délégués à la Mairie du Xe arrondissement à Paris ; il constitua l’une des deux composantes de la future Fédération CGT-Force ouvrière des cheminots. Malgré sa participation, Maurice Beaulaton n’avait pas été favorable à sa création. Il devint secrétaire général du syndicat FO de Château-du-Loir, au début de 1948 et resta en fonction jusqu’à son départ de la SNCF. Ayant retrouvé un emploi à la sécurité sociale, il fut secrétaire du syndicat FO des organismes sociaux de la Sarthe de 1949 à 1977. En 2003, il était toujours le secrétaire de la section des retraités de ce syndicat et membre du bureau national.

Militant européen, membre du mouvement européen dès sa création en décembre 1948, il fut membre de « l’Action fédéraliste, socialisme et liberté », créée en 1975 par des membres de la FSD, parmi lesquels André Routier-Preuvost*, Claude-Marcel Hytte*.
Il s’était marié en juin 1958 avec Claudine Gamblin.

L’annonce de son décès publié dans le Maine libre du 12 mai 2011 signalait parmi ses engagements :

Co-fondateur du club omni-sports GSOS

- Militant politique de gauche progressiste

- Ancien résistant CND Castille

- Militant syndicaliste CGT-FO

- Militant associatif

- Libre penseur

Annonce de l’UD-FO

- Co-fondateur de l’Union départementale Force Ouvrière de la Sarthe en décembre 1947

Annonce du comité départemental du Parti ouvrier indépendant (POI)

- Membre fondateur du POI

Ses obsèques civiles eurent lieu à Sargé-lès-Le Mans le 13 mai 20011.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16034, notice BEAULATON Maurice, Léon par Frédéric Cepède, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 26 avril 2023.

Par Frédéric Cepède

Maurice Beaulaton
Maurice Beaulaton

SOURCES : Arch. OURS, comptes rendus des congrès fédéraux. — Notes de Georges Ribeill, de Louis Botella et de Marie-Louise Georgen pour le Dictionnaire de cheminots. Témoignages de Maurice Beaulaton. — Notice relue et corrigée par Maurice Beaulaton le 17 novembre 2003. — Etat civil.

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