PERRIN René

Par Alain Dalançon

Né le 20 mars 1904 à Saint-Quentin (Aisne), mort le 20 octobre 1981 à La Verrière (Yvelines) ; professeur d’allemand ; militant de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; militant syndicaliste du SNCM, puis du SNES, élu du personnel au CESD (1946-1961).

Fils d’Antoine Perrin et de Valentine Lefebvre, instituteurs, René Perrin, après avoir obtenu le baccalauréat (série philosophie) en 1921, effectua ses études à la Sorbonne où il termina une licence d’allemand en 1927 et obtint l’année suivante son diplôme d’études supérieures.

Il fut nommé professeur délégué au lycée Henri Martin de Saint-Quentin en 1929. Réformé et versé dans les services auxiliaires, il épousa le 22 juillet 1930 à Paris (IXe arr.) Jeanne Talmann, une étudiante devenue avocate, avec laquelle il eut au moins un enfant.

En 1931, il fut muté, toujours comme professeur délégué, au collège de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Titularisé professeur licencié, il obtint en 1936 sa mutation au collège de Saint-Germain en Laye (Seine-et-Oise, Yvelines), puis intégra le cadre parisien en 1937 aux collèges Chaptal et Edgar Quinet de la Ville de Paris comme professeur d’allemand et directeur d’études.

Après avoir été membre du Syndicat des professeurs de collèges affilié à la Fédération générale de l’enseignement-CGT, René Perrin milita au Syndicat des personnels des collèges de la Ville de Paris qui se fondit en 1937 dans le Syndicat national des fonctionnaires des écoles primaires supérieures, affilié également à la FGE. Il militait aussi à la Ligue des droits de l’Homme, dont il fut président de la fédération de l’Aisne au début des années 1930, et participa au congrès national en juin 1935.

Mobilisé du 26 août 1939 au 17 juillet 1940 dans le Train des équipages comme soldat de 2e classe, il reprit son service qu’il compléta en 1941-1942, au lycée Henri IV à Paris en classe de préparation à l’École de la France d’Outre-mer. L’année scolaire suivante, il obtint le regroupement de tout son service au collège Chaptal. Son épouse cessa d’exercer son métier d’avocat durant l’Occupation. Ils habitaient en plein quartier Latin, au 31, rue du Sommerard, Paris (Ve arr.).

En 1944, René Perrin faisait partie des 65 membres de la section du Front national universitaire de son établissement. Il participa à la constitution du Syndicat national des collèges modernes, devint secrétaire de la section départementale de la Seine à partir de 1946-1947, tout en étant membre de la commission administrative nationale. Il se signala en défendant les intérêts de ses collègues appartenant à l’ancien cadre parisien : il n’acceptait le « cadre unique » que dans la mesure où ces derniers conserveraient leurs avantages acquis pour leur carrière, leur rémunération et leurs obligations de service, ce qui entraîna de nombreux débats avec ses camarades provinciaux. Étant parisien, il occupa la responsabilité de secrétaire de la catégorie des professeurs dans le bureau national à partir de 1947, tout en partageant celle de secrétaire corporatif avec Georges Besse dans l’union du Syndicat national de l’enseignement secondaire et du SNCM, préparant la fusion entre les deux syndicats qui ne se concrétisa qu’en 1949. Il fut alors élu membre de la CA du nouveau SNES (classique, moderne) sur la liste du SNCM. Candidat sur la liste « A » aux élections à la CA nationale du SNES de 1950 à 1953, il fut élu suppléant en 1952.

En octobre 1946, René Perrin devint membre suppléant du Conseil de l’enseignement du second degré, élu sur la liste syndicale des licenciés littéraires, délégué au Conseil de l’éducation physique, où il put s’appuyer sur son expérience de pédagogue ouvert à la réforme. Il avait en effet été enseignant volontaire en 1945 en classe de 6e nouvelle au collège Chaptal et, l’année suivante, il prit en charge l’enseignement littéraire (français, latin, allemand) en classe de 5e nouvelle, en tant que chef d’équipe. Il donnait en outre quelques heures de cours à l’École nationale des Arts et Métiers.

Réélu titulaire au CESD aux élections de 1950, 1954 et 1958, il participait aux réunions des commissions franco-allemandes de professeurs portant notamment sur les contenus des manuels scolaires. À partir de 1952-1953, l’expérience des classes nouvelles ayant pris fin, il complétait son service en classes de 6e et de 5e au lycée Chaptal par des heures de cours en classes préparatoires scientifiques et littéraires, auxquelles s’ajoutaient quatre heures hebdomadaires au collège Sainte Barbe. Il participa au jury du concours du certificat d’aptitude à l’enseignement de second degré d’Allemand en 1953 puis de Lettres modernes, de 1954 à 1958. Il fut ensuite élu suppléant à la commission administrative paritaire nationale des certifiés en 1958.

Veuf en 1950, René Perrin se remaria le 20 octobre 1956 à Paris (Ve arr.) avec une professeure, Gisèle Berthier, devenue censeur au collège Sophie Germain à Paris, où le couple disposa d’un logement de fonction à partir de 1958. Il suivit ensuite son épouse dans les villes de ses différentes affectations comme directrice de lycée de filles. Il passa ainsi du lycée Rouget de Lisle à Lons-le-Saunier (Jura) (1960-1964), au lycée Marceau de Chartres (Eure-et-Loir) (1964-1968), puis au lycée de Poissy (Yvelines) où il termina sa carrière en 1969. Il avait alors quatre enfants.

Membre du Groupement des retraités de l’enseignement secondaire, il décéda au centre de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale à La Verrière.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article160543, notice PERRIN René par Alain Dalançon, version mise en ligne le 28 juin 2014, dernière modification le 6 août 2021.

Par Alain Dalançon

OEUVRE : Traducteur de Harald Hoffding, Le Concept d’analogie, Librairie philosophique J. Vrin, 1931 ; en collaboration avec A. Fèvre, Grammaire allemande claire et simple, J. Gibert, 1942.

SOURCES : Arch. Nat., AJ16/ 6115. — Arch. IRHSES (Bulletins du SNEPS, du SNCM, L’Université syndicaliste, brochure de l’ACREN 1947). — Notes de Jacques Girault.

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