BEAUVOIS Victorien

Par Odette Hardy-Hémery, Rémi Skoutelsky

Né le 21 janvier 1912 à Avesnes-les-Aubert (Nord), abattu le 6 août 1943 à Chaville (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine) ; monteur en fer ; communiste ; combattant volontaire en Espagne ; résistant FTPF.

Victorien Beauvois
Victorien Beauvois

Fils d’un ouvrier agricole du Cambrésis, Victorien Beauvois travailla avec sa famille dans une briquetterie puis fut placier au marché de sa commune. Il fut son service militaire d’avril 1933 à avril 1934 au 1er Régiment d’infanterie et en sortit avec le grade de sergent-chef.

Domicilié aux Aubert, il était marié et père d’un enfant. Il était le frère de René Beauvois. Militant communiste, il avait affronté très tôt le fascisme en se portant volontaire en Espagne républicaine le 26 juillet 1937. Nommé sous-lieutenant dans les Brigades internationales, il fut blessé deux fois au bras et reçut une balle explosive qui lui déchiqueta la main gauche. Rentré d’Espagne, il poursuivit le combat, se remaria en 1939 et eut un second enfant.

Mobilisé le 2 septembre 1939, affecté au 129e RI, il avait été dégradé le 22 juillet 1939, sans douit en raison des on engagement en Espagne. Démobilisé au Puy le 31 juillet 1940, membre du PC , il s’engagea avec son frère dans l’action clandestine. En 1941, il fut membre de l’Organisation spéciale et en 1942 des FTPF, Victorien Beauvois fut arrêté par la police de Vichy pour propagande communiste le 8 mai 1942 à Avesnes-les-Aubert. Il fut écroué dans la citadelle de Doullens (Somme) le 2 avril 1943,prépara une évasion avec l’aide de son frère, fut transféré à la prison de Toul (Meurthe-et-Moselle), puis, en mars 1943 au camp d’internement d’Écrouves (Meurthe-et-Moselle) d’où il réussit à s’évader le 8 mai de cette même année et se réfugia dans un maquis de l’Aisne. Il fut nommé interrégional FTP. Guidez, maire d’Avesnes, lui fournit des faux papiers au nom de Marcel Beaudry. Il devait également porter deux autres pseudonymes : René Merliot et Maurice Baudrin.

Le 6 août 1943, il fut interpellé au cours d’un contrôle d’identité, par la police française, en gare de Chaville (Seine-et-Oise), tenta de s’enfuir et reçut une balle dans le dos : il mourut le jour même à l’hôpital de Sèvres sous le nom de René Merliot. C’est sous cette identité qu’il fut enterré au carré des indigents du cimetière communal de Sèvres. Le 7 août 1947, son corps fut ramené à Avesnes-lès-Aubert.

Selon un témoignage de Léon Mauvais, contenu dans le dossier du ministère des Anciens combattants constitué à la Libération, Victorien Beauvois avait, lors de sa mort, des responsabilités au niveau national. Sa femme indiqua sur un autre document qu’il s’occupait des camps et prisons.

Il reçut, à titre posthume, le grade de sous-lieutenant des FFI et fut fait à titre posthume chevalier de la Légion d’honneur par décret du 30 septembre 1959.

Brigadistes fusillés pendant l’Occupation
http://chs.huma-num.fr/exhibits/sho...

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16055, notice BEAUVOIS Victorien par Odette Hardy-Hémery, Rémi Skoutelsky, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 7 janvier 2022.

Par Odette Hardy-Hémery, Rémi Skoutelsky

Victorien Beauvois
Victorien Beauvois

SOURCES : Arch. Musée de la Résistance à Denain. — Arch. RGASPI, Moscou, 545/6, RGASPI 545.6.44. — Arch. AVER. — Arch. Ministère des Anciens combattants. — Jean-Marie Fossier, Nord-Pas-de-Calais, zone Interdite. Mai 1940-Mai 1945, Paris, Éditions sociales, 1977. — Renseignements fournis par la famille de l’intéressé. — Notice dans le DBMOF t. 18 et cédérom. — Jean-Claude Faipeur, Crime de Fidélité ou Speidel, l’affront fait à la France (1957-1958), chez l’auteur, 2008, 190-195.

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