BÉCART Eugène [BÉCART Paul, Achille, Eugène]

Par Jean-Pierre Besse

Né le 26 avril 1899 à Vervins (Aisne), mort le 9 avril 1990 à Salouel (Somme) ; peintre en voitures ; militant communiste et résistant ; secrétaire régional du Parti communiste illégal dans la Somme puis dans le Calvados, membre du Front national dès 1942 il prit le pseudonyme de "Brice".

Fils d’un ouvrier de filature et d’une ménagère, Eugène Bécart épousa le 29 juillet 1922 à Landouzy-la-Cour (Aisne) Yvonne, Irma Carlin et se fixa par la suite dans la Somme où il milita au Parti communiste français.
Eugène Bécart cacha, à partir du printemps 1941, à son domicile rue Alexandre Dumas à Amiens (Somme), l’imprimerie clandestine du Parti communiste.
il était aussi responsable du parti clandestin. Il fut ainsi responsable départemental chargé des actions de solidarité auprès des familles de résistants victimes de la répression allemande. Il collecta des fonds à Albert, Amiens et Longpré-les-Corps-Saints. Repéré par police, il dut quitter la Somme en novembre 1943 pour l’Oise où il fut chargé de la propagande : tracts et collage d’affiches à l’occasion du 14 juillet, du 22 octobre (anniversaire des fusillés de Châteaubriant) et du 1er novembre. Il participa à des opérations contre l’armée allemande avec le détachement Valmy dans la région de Creil et à des sabotages ferroviaires.
Repéré par la police, il dut quitter la Somme pour le Calvados où il reçut les mêmes responsabilités. Il fut remplacé dans la Somme par René Lamps*.
En février 1944 il fut muté en Eure-et-Loir sous le pseudonyme de "Roger". Il réorganisa les groupes FTPF, et, avec les Résistants de Voves, il prit part à la mise au point de l’évasion de 45 internés en mai. Eugène Bécart fut envoyé, en juillet 1944, dans le Calvados sous le pseudonyme de "Denis". Encore chargé de la propagande, il organisa aussi des troupes de combat dont il organisa le ravitaillement en armes et munitions, dans les secteurs de Lisieux et Honfleur. Le 23 août il prit contact avec les troupes canadiennes et participa aux opérations de nettoyage dans le département
À la Libération, Eugène Bécart, qui était secrétaire de la puissante section d’Amiens, fut élu membre du comité fédéral en mars 1945 et en avril conseiller municipal. Candidat sur la liste républicaine antifasciste et laïque composée de socialistes, de communistes et de radicaux-socialistes qui fut élue dans sa totalité, Eugène Bécart devint troisième adjoint au maire SFIO, Maurice Vast. Il échoua lors des élections cantonales d’octobre 1945 dans le canton d’Amiens Sud-Ouest, obtenant 3 090 voix sur 12 695 suffrages exprimés et 17 224 inscrits, et se désista au second tour en faveur de Maurice Vast qui fut élu.
Eugène Bécart accéda au bureau fédéral en juin 1947 et fut réélu conseiller municipal en octobre suivant. En septembre 1948, lors de la publication de la première liste des candidats communistes pour les élections cantonales de 1949, Eugène Bécart était pressenti une nouvelle fois pour le canton d’Amiens-sud-ouest. Il ne fut cependant pas réélu au bureau et au comité fédéraux en mars 1949.
En revanche, dans le cadre de l’affaire Prot, Eugène Bécart fut accusé par Louis Prot* dans une réunion publique à Longueau (Somme), le 13 mai 1949, d’avoir disparu avec l’argent du parti. Est-ce là l’explication à son éviction des instances dirigeantes ? Eugène Bécart annonça son intention de traduire en justice son accusateur tandis que la direction départementale du PCF, dans une mise au point, rappelait que Eugène Bécart avait du quitter Amiens où il ne trouvait plus de travail pour Montdidier (Somme).
À partir de cette date, le nom d’Eugène Bécart n’apparaît plus dans les organisations ouvrières de la Somme.
Le faire part paru dans Le Courrier picard annonçant le décès d’Eugène Bécart ne porte aucune mention de ses titres de résistant qu’il rappelait autrefois dans chacun de ses articles de presse : ancien officier FTP et FFI.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16059, notice BÉCART Eugène [BÉCART Paul, Achille, Eugène] par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 2 avril 2022.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : Arch. Dép. Somme, 79W131/2493. — Arch. Mun. d’Amiens, série D. — Arch. privées. — Le travailleur de la Somme, 1944-1956. — Le courrier picard, 1945-1990. — Francine Delaunay, René Lamps, itinéraire d’un élu communiste, Amiens, Encrage, 1995. — Notes de Philippe Pauchet.

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