Par Michel Cordillot
Communiste icarien originaire de Lyon (Rhône), charpentier, Marc-Antoine Bertrand fut membre avec son épouse Victorine du premier Grand départ qui embarqua au Havre le 2 novembre 1848.
Dégoûté par le désastre subi par les deux premières avant-gardes au Texas, Bertrand fut l’un des plaignants dans le procès intenté à Cabet pour escroquerie en 1849 (voir J. Chambry). Pour partir, il avait vendu tout ce qu’il possédait et avait ainsi réalisé 10 000 F. Il en avait donné 4 000 à Cabet et avait acheté avec tout ce qui lui restait du mobilier pour Icarie. En 1850, il était toujours à La Nouvelle-Orléans, réduit à une misère telle qu’il ne pouvait pas même payer le prix de son retour en France.
Par Michel Cordillot
SOURCES : AN, BB18 1473 ; Le Populaire de 1841, 1er juillet 1849 entre autres ; « Lettre d’un Icarien », Le Censeur (Lyon), 15 janvier 1849 ; [L. Pillet], Les Rouges jugés par eux-mêmes, Paris, Garnier, 1849, p. 38-42 ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907, p. 616-617 ; Jacques Rancière, La Nuit des prolétaires, Paris, Fayard, 1981 ; note de François Fourn.